Au cours de ses réflexions sur la transplantation, dans sa dimension à la fois technique et sociale, Sylviane Agacinski souligne l'ambiguïté d'une pratique médicale qui sauve de nombreuses vies mais crée aussi une "demande d'organes" : comment y répondre ?
D'abord, soutient-elle, en protégeant le corps des vivants face aux ultra-libéraux, partisans d'un marché légal des organes, et aux trafiquants dont les miséreux et les réfugiés sont victimes, lorsque les États laissent faire. Ensuite, en privilégiant le don de soi post mortem, librement consenti, plutôt qu'en maintenant le stratagème du "consentement présumé du défunt". Sylviane Agacinski s'appuie ici sur Marcel Mauss pour en appeler à une société solidaire, dans laquelle chacun peut à son tour recevoir ou donner et, quelquefois, transmettre la vie par-delà la mort.
Émission "Sous les pavés", animée par Anik Schuin.
Le philosophe et universitaire Eric Martin nous propose, dans cette série d'interventions, de (re)découvrir des auteurs de la théorie critique, de la pensée québécoise ou de la tradition philosophique.
Le point commun entre toutes les pensées exposées étant de récuser la conception de la liberté supposément "auto-fondée", c'est-à-dire indépendante de quelque condition que ce soit. La liberté, en effet, a des "racines", c'est à dire qu'elle suppose des conditions qui la rendent possible et dont il importe de se montrer soucieux si l'on veut qu'elle conserve un sens et une réelle effectivité.
Qu'ont donc en commun les plateformes logistiques d'Amazon, les émissions de Stéphane Plaza, les restaurants de kebabs, les villages de néo-ruraux dans la Drôme, l'univers des coaches et les boulangeries de rond-point ? Rien, bien sûr, sinon que chacune de ces réalités économiques, culturelles et sociales occupe le quotidien ou nourrit l'imaginaire d'un segment de la France contemporaine.
Or, nul atlas ne permet de se repérer dans cette France nouvelle où chacun ignore ce que fait l'autre. L'écart entre la réalité du pays et les représentations dont nous avons hérité est dès lors abyssal, et, près d'un demi-siècle après l'achèvement des Trente Glorieuses, nous continuons à parler de la France comme si elle venait d'en sortir.
Pourtant, depuis le milieu des années 1980, notre société s'est métamorphosée en profondeur, entrant pleinement dans l'univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l'image et des loisirs.
Une conférence animée par Jérémie Peltier.
Les capacités de décision, de raconter et d'agir ont progressivement été transférées de la communauté de proximité à l'État, puis de l'État au marché : ce processus est encore et toujours la tendance lourde de nos sociétés actuelles.
Laurent Ozon, intellectuel, ancien homme politique et chef d'entreprise, est l'un des théoriciens en France d'une écologie dite "profonde", en rupture avec les environnementalistes et le mouvement contre-culturel français dominant chez les Verts. Il promeut la relocalisation des activités humaines pour compenser les ravages causés par la mondialisation et l'étatisation et nous invite à ne pas négliger les apports de l'écologie dans la tentative de compréhension des crises auxquelles nous devons faire face et des combats que nous allons mener.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
De nos jours, la souffrance et les affects sont mis au centre du questionnement social et ne relèvent plus du seul domaine des pathologies psychologiques. Toutefois, ce discours du malaise est en réalité très "français" - quoique généralement fondus dans une critique des sociétés modernes. Cette particularité s'explique par la tradition française d'égalité et de solidarité dans la protection. Celle-ci suppose que la tension démocratique entre égalité et liberté est insoluble.
De fait donc, l'autonomisation, l'individualisation, apparaît dans l'Hexagone comme un phénomène critique et dangereux, soit comme un facteur de désinstitutionnalisation, de désocialisation, ce qui n'est pas le cas aux État-Unis.
Or, l'opposition entre individu et société peut être dépassée pour permettre de comprendre que la souffrance, les affects, le malaise des individus, sont bien socialement déterminés, et même pérennisés. L'individualisme est un fait collectif et institutionnalisé ; aussi peut-on penser que l'alternative est dans l'individualisme lui-même.
L'intégration sociale et la solidarité pourraient être développées par un renforcement de la personnalité, des capacités individuelles, à travers les institutions. La crise de "l'état social" a accrédité la thèse de la désinstitutionnalisation contemporaine. Mais la responsabilité de répartir les conditions d'agir est bien collective et existante. Aussi, l'empowerment de la personne à la française pourrait être une hypothèse dans le débat sur l'actualité de l'Etat-providence.
Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d'Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond.