Le quotidien : esclavage des temps modernes ? Avec Bruce Bégout sur France Culture.


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31.05.2013

"Ah ! Que la vie est quotidienne"... lançait Jules Laforgue dans sa Complainte sur certains ennuis. Le quotidien serait-il une manière d’esclavage ? La banalité reconduite des jours qui se répètent. Serait-il la marque d’une vie sans aventure, incapable d’héroïsme, soumise au rythme des horloges, des sonneries d’école, des pointeuses, des embouteillages, des queues infernales aux caisses de nos supermarchés ? Serait-il l’expression d’une pensée tiède incapable de prendre son envol et de se soustraire au trop plein de réalité qui nous entoure ? Drôle de question, en cette période d’austérité, où il se présente plutôt comme un refuge, une chambre à soi, une échappée, un art de faire, un régime de vie, pour nombre de nos contemporains. Ne faudrait-il pas plutôt affirmer que le quotidien se présente très souvent à nous comme une contrainte et une libération, comme un paradoxe existentiel, voire un révélateur de nos désirs inconscients, et qu’il serait de ce fait autant un gage de servitude qu’une porte ouverte vers une liberté accrue ? Preuve s’il en est que le quotidien est une catégorie récente. Qu’il est apparu avec les temps modernes, avec l’apparition de la vie privée, de l’espace domestique, avant de se confondre avec le monde de la vie courante, en se dissociant des mondes spécialisés, qui avaient nom, le monde scientifique, politique, esthétique, ou religieux.
Alors, comment comprendre le monde quotidien ? Comment l’aborder ? Comment décrire, à la manière de Georges Perec, "ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger" ?
Aujourd’hui, nous allons donc nous interroger sur les vicissitudes du quotidien, sur ses combines, ses arrangements, ses ajustements, en compagnie de Bruce Bégout, auteur de La découverte du quotidien, paru en 2005.

Une émission enregistrée dans le cadre du "Festival européen de philosophie" à Saint-Émilion, animée par Philippe Petit.

Le spectacle comme illusion et comme réalité. Avec Gérard Briche au Parlement des Philosophes à Strasbourg.


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22.02.2007

La notion de "spectacle", dont les situationnistes ont fait leur concept critique le plus connu, est une notion équivoque. Sa banalité apparente a été pour beaucoup dans le fait qu’elle soit employée par nombre de coquins, qui s’autorisent de Guy Debord en toute inconscience ou en toute imposture.
Les propos de Gérard Briche ne sont pourtant pas de préciser la théorie situationniste du spectacle. Ils sont à la fois plus modeste et plus ambitieux. Modestes, car ils vont se limiter à situer le concept situationniste de spectacle. Ambitieux, car ils prétendent en montrer le développement en articulant l’analyse du spectacle à l’analyse de la marchandise.
Guy Debord a donné une consistance rigoureuse à la société du spectacle (désignée comme société spectaculaire-marchande, rappelons-le), mais il ne va pas au bout du chemin...

Une conférence prononcée lors du colloque "Dérives pour Guy Debord", organisé pour célébrer les 40 ans des "événements de Strasbourg".

La société du spectacle. Avec Patrick Marcolini à la Bibliothèque nationale de France.


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13.04.2013

Le concept de "société du spectacle" est le plus souvent mal compris et ne rend pas justice de la puissance de l'analyse développée au sein du mouvement situationniste en général, et par Guy Debord en particulier.
C'est bien l'analyse du spectacle comme modalité de l'aliénation qui est originellement visée, et la dénonciation d'un rapport social où l'identification psychologique des masses s'accorde aux représentations de la vie qui leur sont données à voir. La conséquence n'étant autre que leur maintient dans un état de passivité quant à leur vie réelle.
Avec Patrick Marcolini, retour sur la genèse de ce concept qui trouve ses racines dans la critique que Bertolt Brecht fait du théâtre.

Contre le fétichisme de la marchandise et le spectacle étatique du mensonge terroriste. Avec Francis Cousin à Lyon.


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27.02.2015

Index chronologique de la conférence :
 00:00 : De l’importance des rencontres plurielles (entre personnes qui ne sont pas sur la même ligne idéologique) pour sortir des cases pathologiques dans lesquels le Capital nous place.
 02:30 : Développement du concept de fétichisme de la marchandise.
 04:00 : Historique du concept de fétichisme de la marchandise , origine de la philosophie , des arts et de l’écriture.
 08:35 : Passage des communautés de l’être aux sociétés de l’avoir.
 12:18 : De la fonction aliénatoire de la philosophie.
 17:30 : De la vieille marche germanique qui a fait émmerger l’Europe comme berceau des insurrections les plus subversives.
 25:05 : Du mouvement ouvrier, du communisme, du Marxisme, du socialisme, du Blankysme, du Proudhonisme, du Bakouninisme.
 37:10 : Du bolchévisme et des luttes de libération nationale.
 39:00 : De l’oubli de l’histoire et de l’oubli de l’être.
 41:00 : De l’aliénation , de la chosification et de la réification.
 49:40 : De la politique.
 51:00 : De la crise, de la baisse tendentielle du taux de profit, de la saturation des marchés, de la guerre, de la fin des Etats nations.
 1:04:00 : Du terrorisme : instrument de la manipulation du spectacle Etatique de la marchandise universelle. Spectacle théatral de la géopolitique globale.
 1:21:10 : De la réinformation et des complots.

Questions/Réponses :
 1:27:48 : Combien d’ agents de la CIA y’a-t-il parmis nous ?
 1:34:15 : Comment situez-vous un de Gaulle ?
 1:36:16 : Partant de Bordiga, peut-on dire que l’antisionisme est le pire produit du sionisme ?
 1:45:13 : Sur quels points Marx est-il d’ accord avec Hegel et à quel moment s’en sépare-t-il ?
 1:50:22 : Comment concilier l’approche de Marx et la vie dans le monde actuel ? Et comment vivre sans argent ?
 2:00:23 : Question sur la politique d’immigration et d’assimilation culturelle. La communauté de l’être se fera-t-elle en même temps sur tous les continents ou à différentes échelles ?
 2:08:40 : Quelle est votre perception du Christ et est -il pour vous de descendance divine ? En quoi l’ Islam s’ inscrirait à l’instar du judaisme , dans l’ évolution et le dévellopement du fétichisme de la marchandise ?
 2:16:00 : Dans votre analyse des dires du Christ, est-ce que vous vous êtes posé la question de la véracité des paroles ?
 2:16:40 : Pensez vous que la naturopathie n’était pas une digestion par le capital d’un mouvement de l’être arrivant à une époque ?

La société de l'indécence. Avec Lucien Cerise et Thibaut Philippe sur Méridien Zéro.


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21.11.2014

En 1983, Stuart Ewen publiait "Consciences sous influence - Publicité et genèse de la société de consommation". Ce livre, devenu aujourd'hui introuvable alors qu'il était pour beaucoup une référence incontournable de la critique sociologique, est republié aux éditions du Retour aux Sources sous un nouveau titre : "La société de l'indécence". 
Stuart Ewen y retrace l'origine de ce que Guy Debord nomma pour sa part le Spectacle, allié objectif bien que jamais défini comme tel de la guerre culturelle menée pour l'expansion du modèle américain, finissant par instaurer après des décennies de mise en œuvre une véritable société de l’indécence, en opposition frontale avec la fameuse common decency (décence commune) de George Orwell si chère à Jean-Claude Michéa.
L'auteur démontre dans son livre que ce nouvel ordre "libéral-libertaire" mondial, loin d'être l'aboutissement d'une évolution spontanée, a bien été mis en place de manière concertée selon des méthodes scientifiques de planification et d'ingénierie sociale.
En fidèles disciples d’Ewen, Lucien Cerise et Thibaut Philippe nous expliquent ici la genèse, les ambitions et les techniques mises en œuvres par le système pour imposer le modèle de cette "société de l’indécence".

L'émission est animée par Jean-Louis Roumégace.

Guy Debord, un bilan. Avec Pierre-André Taguieff et Vincent Kaufmann à Répliques sur France Culture.


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22.12.2001

Réflexions sur la vie et l'oeuvre de Guy Debord, animateur principal -quoinque discret- du mouvement situationniste.

Debord et la philosophie allemande. Avec Anselm Jappe à Strasbourg.


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24.02.2007

Une introduction sur le marxisme hégélianisant de Guy Debord, et notamment sur la question de l'authentique chez cet auteur (en lien notamment avec la pensée d'Hannah Arendt).

Le mouvement situationniste. Avec Patrick Marcolini sur Radio Libertaire.


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07.09.2012

Dans les années 1960 et 1970, partout dans le monde, des révoltes éclatent contre l'emprise grandissante de la marchandise et de l'État sur tous les aspects de la vie.
Les situationnistes ont contribué à forger les outils critiques de ce soulèvement généralisé, aux côtés d'intellectuels et de groupuscules influencés par le marxisme et l'anarchisme. Mais à la différence de ces derniers, ils ne venaient pas tant du mouvement ouvrier que des avant-gardes artistiques du XXe siècle : Dada, le surréalisme, le lettrisme.
Artistes en rupture de ban, mi-rebelles mi-voyous, les situationnistes s'étaient réunis sur la base d'un programme radical : le refus des conditions de vie faites à l'homme moderne, aussi bien dans les sociétés capitalistes avancées que dans les régimes dits communistes, et la volonté d'expérimenter de nouvelles formes d'existence et de communauté en rupture avec l'ordre établi.
Cette émission analyse les racines culturelles des théories et des pratiques situationnistes.
Est également exploré la postérité diverse et souvent contradictoire : entre récupération et radicalisation, du côté des intellectuels postmodernes ou de l'art contemporain, chez les stratèges du pouvoir néocapitaliste comme dans les rangs des révoltés d'aujourd'hui.