Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque). Avec Thérèse Hargot à Fribourg.


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01.06.2017

Les efforts consentis par tant de femmes, mais d’hommes aussi, pour désacraliser le rapport sexuel, le dissocier de la maternité ou du risque de maternité afin d’en faire un acte de plaisir partagé se solderaient-ils par un échec ? La contraception systématique aurait-elle un effet pervers ?
Les propos tenus par les jeunes qu’accompagne Thérèse Hargot questionnent en tous cas. "Eh, faut bien qu’on teste la marchandise" dit Théo. Et Max de renchérir "c’est vrai ça, quand on est jeune, on doit avoir des expériences sexuelles, comme ça, on saura le jour où on trouvera la bonne". Alban d’ajouter "Tu regardes des trucs et tu te demandes ce que ça doit faire, y a un moment ou tu dois savoir comment c’est en vrai". Du côté des filles, c’est le silence. Qu’un des garçons traduit par "La vérité, c’est qu’un garçon qui couche avec plein de filles, c’est un beau gosse, une fille qui couche avec des garçons, c’est une salope".
Pour Thérèse Hargot, les individus modernes restent conditionnés par autant de normes et de règles qu’avant mai 1968. Mais la norme a changé, passant du devoir de procréer au devoir de jouir. Elle dénonce le consumérisme faisant du sexe un objet de consommation, notamment à travers la publicité, ainsi qu’un accès illimité à la pornographie. Elle invite à revisiter notre quête d’égalité des sexes en y intégrant les différences entre hommes et femmes. Un éclairage inédit à ne pas manquer.

Otto Weininger et la question du génie. Avec Jacques-Antoine Malarewicz chez Etienne Klein sur France Culture.


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18.02.2017

Le 3 octobre 1903, un tout jeune philosophe, Otto Weininger, se suicida à Vienne d’une balle en plein cœur, dans une chambre qu’il avait louée dans l’immeuble où Beethoven était mort trois quart de siècle plus tôt. Il n’avait que 23 ans. Il venait tout juste de faire paraître un ouvrage étrange, inclassable, provocateur et même scandaleux, intitulé Geschlecht und Charakter, autrement dit, Sexe et Caractère.
Il y parlait de presque tout, du génie, de la "génialité", de la musique, du sentiment de décadence, de la haine de soi, de la sexualité de l’homme et surtout de celle de la femme. Ce livre marqua les plus grands esprits et ne laissa presque personne indifférent. Il connut de très nombreuses rééditions – trente-six jusqu’en 1925 – et également de très nombreuses traductions. Il faut dire qu’à côté des outrances, des contradictions, des aphorismes bizarres et des théories bancales qui y foisonnent, il est parsemé de constats sur la société moderne qui continuent de nous percuter.
Sigmund Freud considérait qu’Otto Weininger était un pur génie, Ludwig Wittgenstein le tenait en grande estime, tout comme Karl Kraus, Stefan Zweig, Robert Musil, James Joyce, Franz Kafka, Georges Bataille ou encore Emil Cioran. Mais d’autres considérèrent que ce chaman de l’intelligence n’avait été qu’un enragé victime de ses problèmes, un aliéné, un individu possédé par des forces qui le débordent.
D’où la question : qu’est-ce que le génie ? Quel lien a-t-il (ou n’a-t-il pas) avec la folie ? Ceux qui pensent ce que les autres ne pensent pas, ou qui voient au-delà des réalités empiriques, seraient-ils condamnés à éprouver l’angoisse d’un exilé chez les araignées, la pulsion irrépressible de plier bagage, un désir fou d’errance définitive ?

Emission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.

1975, année érotique. Avec Ovidie sur France Inter.


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11.05.2017

Exhibition, Change pas de main, Les Tripoteuses, Le sexe qui parle, A bout de sexe... : en 1975, les affiches de films aux titres plus ou moins allusifs fleurissent dans les rues de France. Le cinéma érotique, porno, blue, rose, X, hard, selon la terminologie employée, connaît un âge d’or sans précédent et sans suivant. Les salles n’ont jamais été aussi remplies, les acteurs s’amusent, les réalisateurs aussi, les producteurs se frottent les mains, et les bien-pensants restent discrets. Sept ans après les appels de Mai 1968 à une "jouissance sans entrave", la libération des mœurs semble bel et bien en cours.
Ce dévergondage du cinéma, c’est un homme politique, de droite, qui l’a encouragé : Valéry Giscard d’Estaing, le plus jeune président de la République jamais élu jusqu'alors. L’érotisme, puis la pornographie, sortent de la clandestinité, dans une société pourtant marquée par le conservatisme moral des années De Gaulle puis Pompidou. Après quelques mois d’une liberté quasi sans freins, le vent rose qui souffle sur la France retombe à la fin de l’année 1975, bridé par les contradictions d’une société divisée.
Puritanisme et esprit libertaire, érotisme et pornographie, art et industrie, libération du corps et féminisme : les tâtonnements sont légions en 1975, surtout en ce qui concerne la question du sexe et de ses représentations.
Retour sur une année osée, dégoûtante pour certains, enchantée pour d’autres, entre revendications, transgression, hédonisme et société de consommation. Une immersion nostalgique et licencieuse...

Emission "Affaires sensibles", animée par Fabrice Drouelle.

Les maîtres du X. Avec Ovidie, Grégory Dorcel et Philippe Azoury sur France Culture.


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03.05.2015

L'univers du X est un secteur économique qui a connu de profondes mutations, où les puissants d'hier ne sont plus ceux d'aujourd’hui. On pourrait penser à première vue que s’intéresser aux enjeux de pouvoir dans l’industrie du X s'éloigne de l'analyse habituelle des rapports de force qui traversent notre société. Mais s'il est un angle sous lequel le monde du X n'est jamais analysé, c’est bien celui du pouvoir.
Dès son origine, le "porno" a eu affaire avec l’État. L'État censeur, l'État moral et réprobateur qui voyait dans cette activité un métier de dépravé, voire de proxénète. L'Etat taxateur aussi, qui a tenté de dissuader l'expansion du X tout en profitant de ses bénéfices : le monde politique a cultivé un rapport distant et ambiguë vis-à-vis du X.
La progression du libéralisme culturel a empêché une condamnation tout azimut d'une industrie dont on reconnaît qu'elle relève de la pratique privée. Mais le haro moral n'est en même temps jamais loin, sur fond de surenchère médiatique à la vertu.
Pour les consommateurs de contenus pornographiques, les temps ont par contre bien changé. Elle est loin l'époque où des cinéastes provocateurs faisaient du cinéma coquin une manière de dynamiter les normes sociales et connaissaient la censure. Loin le temps où des producteurs semi-clandestins bravaient les interdits pour satisfaire des consommateurs qui fréquentaient le cinéma spécialisé et les sex-shops dans un anonymat parfois honteux.
Un demi-siècle après les premiers films pornographiques, le "porno" s'est banalisé et s'est surtout massifié en devenant une industrie rentable de production de fantasmes. Un univers mondialisé également, où le "porno" français tente de se faire une place, à l'image du cinéma national plus traditionnel. Internet a profondément bouleversé son fonctionnement, modifiant les rapports de force qui structurent cet univers et les modalités de la consommation de fantasmes en vidéo. Le "porno" a également évolué avec son temps et tente aujourd’hui de faire une place aux nouveaux rapports hommes/femmes, à un public plus diversifié, plus féminisé.
Comment est structuré l’univers du X ? Quelles sont les étapes qui nous ont menées à son organisation actuelle ? Quelle est la sociologie du "porno" et qu’est ce cela nous dit de la société française à l’époque contemporaine ?

Emission "L'Atelier du pouvoir", animée par Vincent Martigny et Thomas Wieder.

Les différentes pratiques alimentaires et leur dérives. Avec Robert Masson pour Régis&Greg Production.


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2016

C'est en se basant sur sa longue expérience de naturopathe que Robert Masson veut nous mettre en garde contre les dérives liées aux régimes alimentaires à la mode, le plus souvent sortis de la tête de quelques théoriciens farfelus qui, au nom des médecines naturelles, détruisent irrémédiablement la santé de consommateurs trop confiants.
Son approche de la nutrition est beaucoup plus simple, et consiste en un plaidoyer pour une alimentation équilibrée, biologique et frugale.

1ère PARTIE :
 0'00'00 : Introduction
 0'01'27 : Présentation de Robert Masson
 0'07'33 : Recrudescence des végétariens et végétaliens
 0'10'31 : Un point sur les différentes méthodes alimentaires
 0'21'14 : Le cas des végétariens
 0'25'25 : Le cas des végétaliens
 0'25'35 : Végétalisme : réalité biologique ou vue de l'esprit ?
 0'32'55 : Protéine végétale vs. Protéines animales
 0'37'44 : La théorie des partisans de l'alimentation végétale
 0'41'18 : Droit de réponse
 0'42'09 : Un végétalien sincère : Albert Mosseri
 0'42'47 : L'apport en vitamine B12
 0'45'21 : Un ami phytothérapeute
 0'47'40 : Le père de l'alimentation spécifique et naturelle
 0'48'34 : Les végétaliens sincères
 0'49'08 : Retour sur la vitamine B12
 0'49'33 : Acidité vs. Alcalinité
 0'58'21 : La digestion de la viande
 1'01'40 : Qu'est-ce qui putréfie dans le colon ?
 1'03'13 : La putréfaction
 1'05'10 : Acidification de l'organisme
 1'08'01 : Le PH de la cellule
 1'12'16 : Acidité stomacale
 1'11'04 : Les émonctoires
 1'13'12 : Livre : Dérives nutritionnelles et comportement suicidaire
 1'14'14 : Livre : La Naturopathie foudroyée

2ème PARTIE :
 0'00'00 : Introduction
 0'01'51 : L'importance du tube digestif sur le mental
 0'05'21 : Gluten
 0'07'35 : Les inconvénients du gluten
 0'10'00 : La spiritualité
 0'10'38 : L'ampleur du mensonge
 0'13'48 : La désintoxication
 0'16'59 : Le dispaching vital
 0'20'39 : La cuisson, du poison ?
 0'28'37 : Libido et végétalisme
 0'30'25 : L'intestin
 0'31'23 : La digestion
 0'33'15 : 3 repas par jour
 0'34'01 : Se désintoxiquer les intestins ?
 0'38'30 : Hydrothérapie du colon
 0'41'22 : Empoisonnement de l'organisme
 0'44'08 : Le jeûne
 0'44'08 : Le jeûne comme moyen thérapeutique
 0'47'48 : Le jeûne Sec
 0'48'51 : Le repos pendant le jeûne
 0'49'25 : Jeûne et randonnée
 0'54'45 : Des sportifs de haut niveau végan ?
 0'57'49 : La propagande
 0'59'53 : La viande, cancérigène ?
 1'02'52 : Les rapports officiels
 1'06'11 : Guérisons miraculeuses ?
 1'06'48 : Crudivorisme équilibré ?
 1'09'24 : Espérance de vie d'un crudivore
 1'10'05 : Le crudivorisme frugivore
 1'12'37 : Conseil concernant les enfants
 1'15'35 : La méthode TC
 1'17'35 : Les naturopathes idéalistes
 1'19'15 : Ortorexie
 1'20'18 : Conseils aux crudivores et végétaliens amateurs.
 1'23'45 : naturopathes Vs charlatan
 1'27'08 : Les joies de l'assiettes
 1'28'01 : L'alimentation individualisée
 1'31'00 : Livres

L'avènement de l'être humaine. Avec Camille Froidevaux-Metterie pour l'Agora des savoirs à Montpellier.


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13.04.2016

On ne mesure pas bien la fulgurance du mouvement d'émancipation des femmes, ni toujours la profondeur des transformations à l'œuvre. En quelques décennies, sur fond de disparition du partage privé-féminin/public-masculin, nous avons assisté à l'enracinement d'une condition féminine totalement inédite. Être une femme aujourd'hui, c'est être à la fois un individu de droits pleinement légitime dans la sphère sociale et un sujet de sexe féminin toujours requis dans l'espace intime des relations affectives et familiales.
C'est cette dualité qu'il s'agit de penser, en saisissant ce que recouvre la dimension incarnée de l'existence féminine par-delà la stigmatisation séculaire du corps des femmes.
Et Camille Froidevaux-Metterie de nous proposer ainsi une approche féministe renouvelée qui intègre les transformations de la condition masculine et qui repère la contribution décisive de celle qu'il convient d'appeler l'être humaine.

La domination masculine est-elle née avec les classes sociales ? Avec Christophe Darmangeat au séminaire "Marx au XXIème siècle".


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17.03.2012

Lorsqu'en 1877, l'anthropologue Lewis Morgan publia sa Société archaïque, Marx et Engels s'enthousiasmèrent pour ce qui représentait à leurs yeux le premier cadre théorique permettant de comprendre les sociétés primitives et, par extension, la préhistoire des sociétés de classes. Dans son célèbre ouvrage L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, rédigé sept ans plus tard, Engels en prolongeait les principales conclusions. Il établissait ainsi sur l'évolution de la famille et l'origine de l'oppression des femmes ce qui allait devenir la référence marxiste. Or, en plus d'un siècle, découvertes ethnologiques et archéologiques se sont accumulées, les fragments épars dont on disposait alors laissant place à une vaste fresque. Malheureusement les tentatives d'actualiser la contribution d'Engels sur la base de ces nouveaux matériaux ont été bien rares.
Tel est l'objectif poursuivi par Christophe Darmangeat au travers d'un examen didactique des relations très diverses que les hommes - et les femmes - ont nouées depuis les temps les plus anciens. Tout en relevant sans complaisance les nombreuses conceptions dépassées de l'Origine de la famille, la méthode matérialiste et critique proposée par Marx et Engels pourrait bien rester la meilleure clé pour pénétrer le lointain passé des sociétés humaines et mettre à jour la racine de l'inégalité des sexes, inégalité qui perdure au coeur de nos civilisations modernes.

Le féminisme et la théorie de l'évolution. Avec Peggy Sastre pour La Tronche en Biais.


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07.12.2016

"À tous les problèmes compliqués, il existe une solution simple et fausse." (disait Henry Louis Mencken)
Il y a donc une manière simple et fausse de penser résoudre les problèmes d’inégalité qui existent entre les êtres humains, en particulier entre ceux qui ont un organe sexuel externe et celles chez qui il est interne. Les garçons et les filles ; les femmes et les hommes.
Nos sociétés perpétuent des codes qui assignent un rôle un chacun d’entre eux, qui tracent des routes que nous sommes priés d’avoir envie d’emprunter, qui nous interdisent formellement certains désirs et font planer la menace d’une mauvaise réputation, d’un rejet silencieux mais ferme, de la part de nos semblables ou presque semblables.
L’état actuel des inégalités entre les sexes est largement scandaleux, et on doit travailler à y remédier. On estime qu’à l’échelle mondiale le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, la guerre et les grandes crises humanitaires est de consolider l’émancipation des femmes, de leur permettre d’établir le contrôle de leur corps et leur indépendance financière. Car il n’y a généralement pas de famine dans les régions où les femmes ont une activité économique et ne sont pas réduites à pondre des enfants.
Le féminisme est donc une chose sérieuse, une pensée qui s’adresse à un problème compliqué, raison pour laquelle les discours simplistes sont doublement navrants.
On désigne sous le nom de patriarcat le système qui institutionnalise, consolide, prolonge, défend une vision du monde où les femmes doivent se contenter de la place qu’on leur donne, une vision où les hommes et les femmes, dans une lutte constante des unes contre les autres, auraient des intérêts disjoints, largement égoïstes, et œuvreraient soit pour le maintien de la domination masculine, soit pour son renversement.
Sous bien des aspects, le patriarcat existe : il y a bien des contraintes qui s’exercent sur nous et qui vont dans le sens d’une domination des femmes par les hommes. Mais une fois qu’on a dit cela, il reste encore à expliquer pourquoi, et il est trop tentant d’accuser les mauvaises intentions des uns et la faiblesse des autres. Les comportements humains ne sont pas intrinsèquement différents de ceux des animaux, ils reposent sur des dispositions qu’on pourrait qualifier de naturelles : des aptitudes, des préférences qui trouvent leur origine dans la biologie de notre espèce.
Il faut donc enrichir notre lecture des faits, notre compréhension des dynamiques qui traversent nos sociétés avec ce que nous apprennent les sciences du vivant, et en particulier les principes darwiniens qui éclairent dans la nature les rapports sophistiqués, surprenants, parfois ébouriffant entre les sexes et qui reposent sur un fait fondamental : l’asymétrie de l’investissement parental.
Les sciences de l’évolution ont des choses à dire à propos du terrain "naturel" sur lequel s’établissent les rapports des femmes et des hommes. La génétique n’explique pas tout, mais si certaines choses sont innées ou bien codées dans nos instincts (car l’humain a des instincts), il n’est pas raisonnable de le nier si l’on veut comprendre quelque chose et travailler intelligemment à l’amélioration du sort de chacun.
Pour découvrir ce pan de la science, un peu spéculatif, un peu provocant, mais trop souvent instrumentalisé dans des luttes partisanes et idéologiques, La Tronche en Biais reçois Peggy Sastre, journaliste et philosophe, qui aborde régulièrement ces thèmes dans ses écrits, et notamment dans son livre La domination masculine n’existe pas.