Métaphysique du sexe, de Julius Evola. Avec Félix Niesche sur ERFM.


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27.11.2020

Après avoir traduit en italien Sexe et Caractère d'Otto Weininger, Julius Evola projeta d'en écrire une introduction qui devint, en 1958, un ouvrage à part entière : Métaphysique du sexe. Métaphysique qui s'entend selon deux acceptions : elle est "l'étude de ce que signifient, d'un point de vue absolu, soit les sexes, soit les relations entre les sexes", mais aussi "dans un deuxième sens, en relation avec son étymologie, […] la science de ce qui va au-delà du plan physique".
"Chacun sait quel rôle joue le sexe à notre époque, au point qu'on pourrait parler, aujourd'hui, d'une espèce d'obsession sexuelle […]. Sous mille formes, la femme et le sexe dominent dans la littérature, le théâtre, le cinéma, la publicité, dans toute la vie pratique contemporaine. Sous mille formes, la femme est exhibée pour attirer et intoxiquer sexuellement, sans cesse, l'homme." Régression d'une sexualité devenue animale qui a fait disparaître le sens profond de l'eros, dont les modalités subtiles permettent de transcender la conscience humaine. L'expérience amoureuse, fondée sur la polarité des sexes, nous lie ainsi aux énergies premières de l'univers ; expérience du sacré, pulsion reflétant le "mystère de l'Un", elle est une tentative, par un déconditionnement du Moi, d'échapper à notre propre finitude en retrouvant l'unité originelle perdue.

Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Monsieur K.

Faut-il se libérer du corps féminin ? Avec Camille Froidevaux-Metterie sur France Culture.


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18.11.2020

Quand paraît Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, en 1949, c'est un scandale. À gauche comme à droite, chez les hommes comme chez les femmes, le livre est jugé grossier et ridicule : "L'initiation sexuelle de la femme est-elle à sa place au sommaire d'une grave revue littéraire et philosophique ?" se demande François Mauriac dans le supplément littéraire du Figaro.
Car oui, dans Le deuxième sexe, sans surprise, Beauvoir parle... de sexe, mais aussi de sexualité, et de sexualité féminine.
Qui avait, avant elle, parlé dans un même ouvrage de philosophie, de puberté, de clitoris et d'homosexualité ? Qui avait brossé le portrait de la femme mariée, de la prostituée, de la femme vieille, de l'initiation sexuelle de la jeune fille, et de la femme indépendante condamnée à être frigide ou masochiste ?
Simone de Beauvoir déplie dans cet ouvrage les ressors incarnés de la domination masculine à travers une réflexion et une description du corps féminin, dépeint tantôt comme un asservissement au destin de femelle, tantôt comme le lieu d'une possible libération.

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.

L'érotisme et son histoire : Michel Froidevaux répond aux questions de David L'Epée.


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09.2020

Docteur en sciences politiques, éditeur et galeriste, Michel Froidevaux est également le fondateur de la Fondation Internationale d'Art et de Littérature Érotique (FINALE), sise à Lausanne dans la librairie-galerie Humus.
Rencontre avec un érudit qui évoque pour nous l'histoire et l'actualité de l'érotisme, entre (auto-)censures et banalisation.

Métamorphoses de la différence sexuelle. Avec Sylviane Agacinski aux Semaines Sociales de France.


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24.11.2012

On naît fille ou garçon, on devient femme ou homme.
La différence sexuelle est une donnée naturelle que les sociétés interprètent diversement. Partout, on cultive la différence des sexes. Mais partout aussi on établit entre eux une hiérarchie : le masculin domine le féminin et même l'efface pour figurer à lui seul le genre humain.
Critiquant Simone de Beauvoir, Sylviane Agacinski soutient qu'il n'y a pas de contradiction entre la liberté des femmes et leur "destin biologique". La maternité devient au contraire, plus que jamais, une expérience privilégiée de la responsabilité et un modèle universel d'ouverture à l'autre.
La relation entre les hommes et les femmes ne dépend d'aucune vérité éternelle : elle résulte d'une longue histoire dont les débats toujours actuels révèlent la permanence de la question.

Une conférence "Hommes et femmes, la nouvelle donne".

Pourquoi tant de haines ? Avec Peggy Sastre sur RT France.


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21.05.2020

La formule vient de l'intellectuel indien Pankaj Mishra et beaucoup de nos contemporains partagent ses idées : nous serions au bord d'une "guerre civile mondiale " parce qu'on se rendrait compte que la modernité n'a pas tenu ses promesses.
Si elle partage le constat de Mishra sur le caractère pour le moins tendu de notre époque, le diagnostic de Peggy Sastre est aux antipodes : si nous sommes aujourd'hui aussi à cran, ce n'est pas parce que notre civilisation issue des Lumières n'a pas tenu ses promesses. Au contraire, c'est qu'elles se sont tellement bien réalisées que nous ne savons plus à quoi pourrait ressembler des épreuves proprement existentielles...
Pourquoi ? Parce que nos perceptions, comme souvent, nous trompent. Nous avons peut-être l'impression que les périls se suivent, se répètent et empirent, mais c'est surtout parce que nous ne cessons d'élargir la définition du périlleux et transformons en catastrophique ce qui était anodin voici encore peu.
En effet, pourquoi avons-nous le conflit si facile ? Pourquoi l'hostilité est-elle si séduisante et l'affrontement si confortable ? Pourquoi tant de gens semblent incapables d'exister s'ils ne s'imaginent pas avoir des ennemis à anéantir ?
Le programme de Peggy Sastre est celui d'un "pacifisme appliqué" : plonger au plus profond de notre nature conflictuelle grâce aux apports des sciences comportementales darwiniennes.

Émission "Interdit d'interdire", animée par Frédéric Taddeï.

L'affaire Matzneff. Avec Alain Soral sur ERFM.


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17.01.2020

Dans l'affaire Matzneff, il y en a deux. Une où il est parfaitement condamnable : le tourisme sexuel dans le tiers-monde. Là, il a indubitablement un pied dans la pédocriminalité, mais un pied, là où beaucoup d’autres en ont deux, et qui l'attaquent aujourd'hui pour se défausser, sans jamais, eux, être inquiétés. L'autre affaire, qui a tout déclenché : le livre de son ancienne maîtresse Vanessa Springora.
C'est de cet imbroglio dont Alain Soral discute ici, car il contient toute la schizophrénie et la tartuferie de l'époque sur les questions de l'amour, du sexe, de la séduction, de l'innocence et du consentement…

Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Monsieur K.

Envie de ne pas faire l'amour ! Avec Peggy Sastre sur France Culture.


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04.01.2019

L'évolution de nos sociétés de plus en plus transparentes sur les réalités sexuelles aboutit à une recherche de sens. Cependant, l'asexualité reste encore peu connue et encore mois reconnue comme un courant d'existence en dehors des vœux de chasteté ou de célibat.
Est-ce un refus de ce déchaînement d'une sexualité centrée sur la performance et de l'utilisation de l'autre comme objet qui motive ses partiquants ? D'ailleurs, est-ce une question de choix ?
Peggy Sastre, docteure en philosophie des sciences, essayiste, traductrice et blogueuse, a écrit un livre sur ce sujet intitulé No sex (La Musardine). Elle vient partager avec nous les conclusions de ses recherches.

Émission "Matières à penser", animée par René Frydman.

Histoire de la pédophilie (XIXe-XXIe siècle). Avec Anne-Claude Ambroise-Rendu à la Librairie Tropiques.


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29.01.2020

La reconnaissance des crimes sexuels perpétrés sur les plus jeunes est récente. Il a fallu le long travail des médecins, des magistrats et des intellectuels pour que, une fois les actes déterminés et les caractéristiques de la pédophilie établies, la société se soucie de protéger les enfants. Véritable baromètre des mœurs, les réactions au crime sexuel sur enfant esquissent l’histoire morale, culturelle et juridique d'une si longue indifférence envers les agressions sexuelles.
Le travail d'Anne-Claude Ambroise-Rendu en donne les clés en ce qu'elle ne se contente pas de faire choir de leur piédestal quelques amateurs de jeunes chairs qui, à l'instar d'André Gide, profitèrent de l'aveuglement des parents, mais nous révèle comment hier encore le silence écrasait les victimes et profitait aux agresseurs. Il nous apprend surtout que le "pédophile", identifié par la psychiatrie, n'a pas toujours été condamné par les médias qui en font aujourd'hui la figure du mal absolu.
Il était temps de faire la lumière sur des comportements aussi anciens et répandus et de nous rappeler que la criminalité sexuelle n'est pas le fruit amer d'une époque dépravée. Cette époque, notre époque, aura eu le mérite d'affronter ce problème.