A l’aune du XVIIe siècle naissait la science dite moderne, celle initiée par Galilée. Il s’agit désormais de découvrir les lois qui régissent la nature en saisissant toujours plus finement leur langage mathématique. Dès lors, les promesses de la science modernes se veulent gigantesques, fabuleuses. Elles jurent de révéler aux hommes la réalité des hommes. Elles s’engagent même à calmer leurs tourments.
Dans la lignée de Galilée, Descartes affirmait dans le Discours de la méthode que l’homme devait devenir comme maître et possesseur de la nature.
Mais si l’objectif alors recherché était de tirer de la maîtrise technique de la nature un meilleur confort pour les hommes, il semblerait qu’il ait quelque peu dévié. Sans conteste depuis Descartes, notre emprise sur le monde s’est amplifiée de manière prodigieuse à tel point que le développement techno-scientifique s’emballe, nous donnant l’impression d’échapper à notre contrôle.
Comment comprendre le devenir de ce que nous appelons un peu rapidement "la sience" ? Ce projet philosophico-scientifique initié par Galilée et Descartes nous a-t-il mené dans une impasse ?
Quelques mois seulement avant la disparition du philosophe Claude Tresmontant, celui-ci répondait à une interview dans laquelle il abordait nombre de questions ayant trait à la morale, la théologie, les sciences, la question de l'athéisme ou encore le rôle du chrétien et de l'Eglise catholique.
Le but de cet enfant spirituel d'Henri Bergson et du Père Theilard de Chardin, grand métaphysicien, n'est autre que de nous faire découvrir la beauté et la splendeur du christianisme qui nous révèle notre destinée surnaturelle.
Comment comprendre la division entre l'étude de l'histoire des sciences, traditionnellement réservée aux facultés de philosophie, et l'étude de l'évolution des techniques, dont la responsabilité est assumée pour une grande part par des clubs d'ingénieurs à la retraite ?
Ces deux disciplines peuvent-elles être pratiquées sans un dialogue commun ?
Remarque : le volume de la conférence est particulièrement bas.
Au coeur de la légitimation de l'État social se trouve l'idée de solidarité. Celle-ci n'est pas née ex nihilo : elle a été défendue par des réformateurs sociaux et des hommes politiques, républicains et socialistes, soucieux de légitimer une intervention sans précédent des pouvoirs publics pour la protection sociale des citoyens.
Avec la diffusion de l'idée de solidarité, c'est toute une vision du monde qui a été promue dans le débat public afin de fonder le combat contre l'insécurité sociale.
Il temps de redécouvrir l'ampleur de la réflexion qui a été menée, depuis la fin du XIXe siècle, pour aboutir à la doctrine dite du solidarisme. C'est en son nom que bien des réformes sociales, qui anticipent l'État-providence, seront menées : lois sur les accidents du travail, l'assurance maladie, les retraites, l'impôt progressif, etc. La solidarité est même devenue le mot clé pour définir la politique de la 3e République : il s'agissait, pour les "solidaristes", d'inventer une conception qui s'imposerait comme une voie nouvelle entre le libéralisme des "économistes" et le collectivisme des "socialistes".
Emission "La Fabrique de l'humain".
La science a été longtemps source d'affirmations, même si elle se trompait parfois. Et la nature pouvait être considérée comme un environnement durablement stable malgré des crises de temps à autre (éruptions, épidémies...). Ainsi le monde des humains prétendait avancer sans trop d'angoisse vers un progrès paisible, linéaire, forcément un "mieux".
Nous avons découvert le plus facile : comment passer du gène à la protéine, des gamètes à l'enfant, des ressources fossiles à l'énergie pas chère, des éléments chimiques à la synthèse, etc.
Et nous voici dans le doute parce que la réalité nous accuse de simplisme et d'avoir nié la complexité dans la pensée comme dans l'action, aussi bien pour les mécanismes du vivant que pour les effets de nos activités sur l'environnement ou la croyance en la pérennité de ressources devenues indispensables. Les belles certitudes ont alors fait place aux aléas, qu'on mesure avec la statistique, aux facteurs de risque, à la
probabilité d'occurrence de tout événement. Ainsi nous évaluons la probabilité des risques naturels ou technologiques pour en déduire la précaution, nous sondons les risques de pathologies pour en faire de la médecine prédictive... Mais nous usons de plus en plus de systèmes d'assurance car la probabilité n'est jamais sûre...
Pris dans ces loteries qui nourrissent de nouvelles industries, nul ne sait ce que nous deviendrons. Le moment que propose la technoscience est celui de l'homme probable dans un monde incertain.
Et après ?
Conférence organisée dans le cadre de l'Agora des savoirs 2011-2012.