Dans cet intervention, Babette Babich approfondit le débat entre philosophie analytique et philosophie continentale en analysant les grandes différences qui permettent de les distinguer.
Elle revient sur le point de vue des tenants de la philosophie analytique qui affirment que les problèmes philosophiques proviennent du manque de rigueur scientifique et souligne que la philosophie continentale s’attache à étudier les questions auxquelles tout être humain est confronté au cours de sa vie, ne serait-ce que ponctuellement.
Si le parcours de la philosophie ne mène nulle part, explorer les tours et détours qu’il emprunte, son cheminement, est capital pour la compréhension de notre humanité.
En 2008, le modèle schumpétérien qui décrit le dynamisme économique comme une destruction créatrice s'est effondré. Il s'est avéré qu'il détruisait beaucoup plus qu'il ne créait et il est apparu que la constante transformation du système technique mondial par une innovation devenue essentiellement spéculative ruinait les systèmes sociaux. Le devenir toxique de l'innovation s'est imposé lorsqu'elle a été instrumentalisée au bénéfice exclusif de la spéculation rendue possible par la financiarisation ; ce qui a abouti à une guerre économique mondiale ruineuse.
Le temps est venu de négocier un traité mondial de paix économique, et d'une mobilisation planétaire des pacifistes économiques. Ce qui est possible dans le sens où l'économie de la contribution repose sur l'émulation et non sur la concurrence.
La conférence est organisée par le Groupe X-Sciences de l'Homme et de la Société.
Depuis l’invention des ordinateurs et d’Internet, la société humaine à connu une modification profonde de son fonctionnement, autant dans l’organisation globale de celle-ci, que dans les rapports entre êtres humains.
Ces changements significatifs nous procurent à la fois plus de confort, et facilitent certaines tâches, l’accession au savoir et bien d’autres choses. En contrepartie, le numérique a aussi bouleversé la structure sociale humaine au point parfois de nous faire perdre nos repères ou de modifier en profondeur notre manière d’interagir entre nous.
Conférence prononcée aux Etats Généraux de la Psychiatrie dans un colloque sur le développement cérébral depuis l'apparition de la mémo-technique il y a plus de 30000 ans.
Nicolas Tertulian a abordé à plusieurs reprises le sujet d'une confrontation entre les pensées de Heidegger et de Lukacs. Il est parti de l'idée qu'il existe des motifs communs entre les deux pensées, par exemple le thème de l'aliénation et celui de la réification.
Cette conférence poursuit un objectif plus ambitieux, car il se propose de remonter aux fondements ontologiques des deux pensées et confronter Heidegger et Lukacs à partir de leur opposition sur pluseurs questions philosophiques cruciales : l'autonomie ontologique du monde extérieur, la définition du concept de "monde", la "subjectivité du sujet" et la humanitas de l'homo humanus, la critique lukacsienne du concept heideggérien d' "être-jeté..." (Geworfenheit), la problématique de la finitude et de l'infini, etc.
La thèse centrale est l'occultation par Heidegger du travail comme "phénomène originaire" de l'existence humaine et sa substitution par une catégorie affective : le "Souci" (die Sorge), tandis que Lukacs a construit son ontologie de l'être social, en suivant Hegel et Marx, sur l'idée du travail comme pivot de l'existence humaine.
Enfin, il désigne plusieurs motifs de la pensée heideggérienne (la critique de la pensée sécurisante, par ex.) qui préfigurent l'adhésion du philosophe à l'extrême-droite de l'époque, ce qui confirme la thèse de Lukacs formulée dans son livre La Destruction de la Raison sur le caractère "pré-fasciste" de certaines orientations de la philosophie heideggérienne à l'époque qui a succédé à son livre fameux Être et Temps.
Jean-Pierre Kahane interroge les notions de vérité scientifique et de vérité mathématique.
Alors qu'en physique, le critère de vérité d’une théorie est fondé sur la conformité aux faits, c’est la relation entre le vrai et le démontrable qui fait preuve dans les mathématiques.
Les mathématiques construisent leur vérité sur des axiomes et des théorèmes. La solidité des mathématiques tient aux démonstrations qui établissent la vérité des propositions à partir de celles qui sont déjà établies ou postulées.
Comment se fait-il alors que les mathématiques soient si performantes pour décrire la réalité du monde physique ?
Les politiques, publicitaires, experts, journalistes, philosophes et autres nous racontent des histoires à propos desquelles il est légitime de se demander si on doit les croire. Où est la vérité et quel poids lui reste-t-il ? Mais tenons-nous vraiment à la connaître ? Le faux et l’erreur ne seraient-ils pas plus importants pour nous que la vérité, à laquelle nous sommes censés tenir passionnément ? Nietzsche a même dit que la naissance d’une illusion a été une exigence de la vie. Cependant… les dangers de l’illusion sont bien réels !
Ces questions sont traitées par Jacques Bouveresse qui plaide ici pour une forme de rationalisme que l’on pourrait appeler "satirique".
Comment l’envolée du savoir humain, en particulier celle des sciences physiques, a-t-elle déterminé l’évolution de l’espèce humaine assujettie depuis ses origines aux processus darwiniens ?
Balayant son histoire du néolithique à nos jours, du chasseur-cueilleur au paysan puis à la révolution industrielle mise en œuvre par l’entreprise, Alain Cotta explore l’âge nouveau, la révolution digitale née des progrès accélérés de la biologie et de l’informatique.
Cette dernière évolution ne peut rester sans effets sur la sociabilité humaine : il dépeint en ce sens les différents niveaux de domestication auxquels l’être humain est astreint par la toute-puissance de l’entreprise et l’avènement des oligarchies dans des sociétés mondialisées, gouvernées par l’avidité financière et la hantise de la mort.
Plutôt qu’épris de liberté, les être humains ne sont-ils pas davantage attirés par une égalité semblable à celle des fourmis, des abeilles et des termites – leur reine exceptée ? Et, "roués pour le confort", ne seront-ils pas satisfaits d’une domestication de plus en plus stricte, génératrice d’un ordre social assurant la sécurité individuelle et collective ?
En quoi consiste la philosophie ? Quel(s) dessein(s) sert-elle ?
Alors que notre modernité technicienne semble avoir adopté l'utilitarisme comme seul critère de jugement, et alors que la production intellectuelle d'après-guerre avait évacué la notion de sujet, Paul Ricoeur nous ramène à l'essence de la philosophie, inlassable travail de la pensée qui cherche -et aime- la sagesse.