Anthropologie et anarchisme. Avec Charles MacDonald pour le Centre international de recherches sur l'anarchisme à Marseille.


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04.10.2014

Les ethnologues ont pu observer depuis longtemps des communautés qui ne suivaient pas les règles qui sont celles des sociétés modernes, mais ceux-ci, et les sciences sociales en général, n'ont pas su en tirer les conséquences théoriques qui auraient permis de mieux comprendre l'histoire et le fonctionnement des collectivités humaines.
Ces petites communautés marginales exhibent des traits paradoxaux. Au contraire de nos sociétés fondées sur l'inégalité, la compétition, l'échange et le pouvoir conduisant à l'État, ces communautés sont strictement égalitaires, non compétitives, pratiquent le partage, ne connaissent aucune forme de pouvoir personnel ou institutionnel. Elles sont aussi, fréquemment, non violentes. L'existence de telles communautés est un état ancien qu'il est possible de considérer comme analogue à celui qu'a connu l'ensemble de l'humanité pendant les neuf dixièmes de son existence terrestre.
Or ces communautés, pour marginales et minoritaires qu'elles soient aujourd'hui, contiennent les principes mêmes de la forme anarchique fondamentale de notre moralité humaine. Leurs principes sont toujours à l'œuvre même dans les sociétés capitalistes et industrielles modernes et inspirent toujours les mouvements anarchistes, en nom ou en esprit, qui mettent ces principes en œuvre.
L'existence de sociétés "anarchiques" et les concepts qui les expliquent renouvellent la problématique des sciences sociales et permettent de beaucoup mieux comprendre la vie politique contemporaine.

L'infrastructure des ressources. Avec François Jarrige et Fanny Lopez au Festival Manufacture d'Idées à Hurigny.


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26.08.2022

Les grands réseaux énergétiques, construits depuis le XIXe siècle selon une logique industrielle fondée sur la croissance et l'exploitation de ressources non renouvelables, structurent aujourd'hui encore en profondeur nos modes de vie.
En historienne de l'architecture, Fanny Lopez questionne la spatialisation des rapports de pouvoir et des modes d'extraction et de distribution qu'elles imposent, et s'intéresse aux façons de construire de nouveaux systèmes de solidarité énergétique.
En proposant une contre-histoire de l'énergie à l'époque contemporaine, François Jarrige veut contribuer à l'avènement d'un autre système énergétique plus sobre et durable, plus conforme aussi à la fragilité du monde, chaque jour plus apparente.
Entre imaginaires et techniques des infrastructures énergétiques, leur dialogue questionne les fondements de l'organisation de notre société.

Un échange modéré par Sonya Faure.

L'écologie de l'attention. Avec Yves Citton pour PointCulture à Bruxelles.


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15.03.2016

Si l'économie de l'attention est, in fine, une organisation industrielle de la destruction des capacités d'attention, l'écologie de l'attention est ce qui permet de repenser l'attention comme un régime de soin. Ce régime de soin pourrait aussi s'appeler politique culturelle et correspondre aux missions du secteur socioculturel.
Comment penser alors les rapports entre l'omniprésence du numérique et l'évolution de nos formes de subjectivités ?
Yves Citton passe en revue différentes façons de concevoir ces rapports entre computation et subjectivation, à la fois pour en évaluer les dangers réels, et surtout pour envisager des perspectives d'espoir et de pensées inédites.

Les échecs de la vulgarisation scientifique. Avec Etienne Klein à l'Institut Diderot.


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2021

Nucléaire, climat, vaccination, OGM, théorie de l'évolution… La science se trouve prise en otage de la post-vérité et de la désinformation. Imaginez que depuis des siècles, tout le monde vous ment en affirmant que la Terre est ronde… En réalité, elle est plate. Cette conviction est partagée par de plus en plus de personnes à travers le monde ! Dopée par des complotistes sur les réseaux sociaux, la théorie de la Terre plate se répand rapidement, en dépit de toutes les preuves scientifiques.
Et depuis le début de la crise sanitaire, chacun peut constater que la vulgarisation scientifique n’a pas été très efficace face aux théories abracadabrantesques. Le phénomène interroge la place de la recherche scientifique dans le débat public et politique.
Pour faire face aux défis générés par ce phénomène, Etienne Klein nous explique en quoi la vulgarisation est désormais devenue un sujet politique.

Abondance et pénurie. Avec Maxime Amblard pour le Cercle Aristote.


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06.12.2022

Comprendre les enjeux énergétiques globaux est l'objet du travail récent de Maxime Amblard, ingénieur d'études en physique des réacteur nucléaires, qui introduit ici, entre abondance et pénuries, aux grands choix énergétique que la France, comme les autres nations, devra faire pour maintenir sa liberté de décision sur son avenir ainsi qu'un niveau de vie décent pour sa population.
Une étude nécessaire pour comprendre la problématique énergétique aujourd'hui, afin de mener le combat de la souveraineté énergétique.

De l'intelligence artificielle à la singularité technologique. Avec Jean-Gabriel Ganascia à l'Espace des sciences.


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19.03.2019

L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé "Singularité technologique", fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d'annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives et s'en inquiètent.
Menace sur l'humanité et/ou promesse d'une transhumanité, ce nouveau millénarisme est appelé à se développer. Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir sera-t-il celui d'une cybersociété où l'humanité serait marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ?

La croissance verte contre la nature. Avec Hélène Tordjman pour l'Université Populaire de Marseille.


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28.02.2022

Fabriquer de toutes pièces des micro-organismes n'ayant jamais existé pour leur faire produire de l'essence, du plastique, ou absorber des marées noires ; donner un prix à la pollinisation, à la beauté d'un paysage ou à la séquestration du carbone par les forêts en espérant que les mécanismes de marché permettront de les protéger ; transformer l'information génétique de tous les êtres vivants en ressources productives et marchandes… Telles sont quelques-unes des "solutions" envisagées aujourd'hui sous la bannière de la transition écologique, du Pacte vert européen ou du Green New deal pour répondre tout à la fois à la crise climatique, au déclin de la biodiversité et à la dégradation de la biosphère.
Ces "solutions" n'en sont pas et nous font au contraire poursuivre dans la voie mortifère dans laquelle nous sommes engagés. Refuser cette fuite en avant est le premier pas à faire pour tracer enfin un autre chemin.

Progrès technique : solution ou idéologie ? Avec François Jarrige pour Greenletter Club.


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01.2022

Voiture électrique, avion à hydrogène, capture du CO2 : pour beaucoup, le progrès technique nous sauvera du péril climatique. D'où cette question posée à François Jarrige, historien spécialiste de l'industrialisation : le progrès technique est-il une idéologie ?

 - 0'00'39 : Introduction
 - 0'02'06 : On entend souvent que la technique est neutre... est-ce que vous partagez cette idée ?
 - 0'04'04 : Est-ce que vous avez un exemple d'une technique qui n'est pas neutre, qui impose une certaine vision du monde ?
 - 0'06'30 : Aujourd'hui, les personnes qui critiquent la 5G, la voiture électrique ou certains types d'énergies, ce font vite traiter d'Amish, de vouloir revenir à la bougie... qu'est-ce que cela dit de notre société ? de son rapport à la technique ?
 - 0'10'34 : L'innovation semble être un mot magique pour résoudre la crise écologique ou climatique, le progrès c'est une nouvelle religion, une nouvelle frontière du sacré ?  
 - 0'13'58 : Il y a une sorte d'amalgame entre la science et la technique ?
 - 0'16'59 : A partir de quand peut-on dire que le progrès technique est une idée en soi, voire même une idéologie ?
 - 0'20'28 : On a l'impression que le progrès technique n'a jamais été sérieusement remis en question, comment expliquer qu'il ait une image si lisse, alors que quand on vous lit, on voit qu'il a été fortement contesté par les ouvriers d'un côté... mais aussi par de très nombreux intellectuels ?
 - 0'27'05 : On parle aujourd'hui du pic pétrolier, de la déforestation, de la pénurie de métaux... mais dès le XIXème siècle, on parle déjà de ces sujets-là ? Par la destruction de la nature, par l'épuisement des ressources ?
 - 0'30'23 : C'est intéressant, dans Technocritiques, vous dites que les mots "écologie" et "pollution" sont inventés dans les années 1860... cela veut dire qu'il se passe quelque chose à cette époque... on change notre rapport à la nature ?
 - 0'32'34 : Là, on arrive avec Stanley Jevons pour savoir si oui ou non les réserves de charbon vont s'épuiser ?
 - 0'35'20 : Quand on voit ce que vous dites avec la peur de manquer de charbon dès le XIXe, on va passer progressivement du charbon au pétrole... est-ce qu'on ne vit pas une situation similaire aujourd'hui, où on cherche à passer du pétrole à l'électricité... dont les matériaux essentiels sont les métaux... est-ce qu'il y a un parallèle historique dans cette substitution ?
 - 0'39'20 : On parle déjà au XIXème siècle du climat... on craint que l'acide carbonique puisse destabiliser le climat... on découvre l'effet de serre... Déjà au XIXème siècle, on a peur que l'Homme destabilise le climat ?
 - 0'43'04 : Dans votre livre, vous montrez qu'il y a des autres très différents qui critiquent la technique... comme John Stuart Mill, Marx ou Gandhi... vous pouvez nous raconter les raisons qui poussent Gandhi de critiquer la technique ?
 - 0'44'46 : Est-ce que les machine permettent de libérer l'Homme ou au contraire sont-elles en train de l'asservir ?
 - 0'49'59 : Les années 1970, c'est une période assez féconde pour les penseurs technocritiques, avec Charbonneau, Illich - qui écrit la Convivialité - ou Jacques Ellul... est-ce qu'à ce moment-là, on s'aperçoit que la technique entraîne une forme de déshumanisation ?
 - 0'57'21 : La modernité se caractérise par le dépassement des limites, aujourd'hui au contraire, on redécouvre les limites physiques de la Terre... est-ce que l'on change notre rapport à la technique aujourd'hui ?
 - 1'00'48 : Quel message voudriez-vous délivrer aux gens qui nous écoutent ?