La crise intellectuelle du monde moderne. Avec Françoise Bonardel à la bibliothèque de Viroflay.


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03.2015

Dans le cadre de l'Université de Printemps de la bibliothèque de Viroflay, Françoise Bonardel s'exprime sur trois sujets différents : 

 1. Identité
L'identité enferme-t-elle les individus et les peuples dans une image figée d’eux-mêmes, ou est-elle l’expression d’une liberté à laquelle ils ne sauraient renoncer ? Celle d’être soi, parmi d’autres êtres humains tout aussi soucieux de se situer par rapport à leur héritage culturel, leurs aspirations personnelles et les contraintes propres à chaque société. 
Aussi faut-il distinguer les crispations identitaires rendant impossible une vie commune, et le désir légitime de s’affirmer dans sa singularité. Loin d’être un obstacle à la reconnaissance d’autrui comme on le pense communément, l’identité remplit un triple rôle : renforcer le rapport naturel que chaque individu entretient avec lui-même, et qui fonde sa responsabilité ; offrir au monde extérieur certains signes de reconnaissance à peu près stables permettant la vie en société ; rendre possible la transmission, de génération en génération, des acquis individuels et collectifs, autant dire de la culture. 

 2. Culture
Entre culture et identité le lien est en effet très fort, du moins jusqu’à ce que la "culture de masse" s’emploie à dissoudre l’une et l’autre au nom d’un égalitarisme mal compris, et d’une globalisation d’ordre commercial. Si le "droit" à la culture est aujourd’hui un impératif moral et sociétal, encore faut-il savoir quelle sorte de culture va pouvoir assurer la formation des individus tout en développant le lien social. 
Si l’on parle depuis quelques décennies de "crise de la culture", en Europe occidentale tout au moins, c’est que ces deux fonctions se trouvent souvent dissociées, quand elles n’entrent pas en conflit au lieu de s’épauler. C’est pourtant à ce double souci –du monde et de soi– que la culture devrait aujourd’hui encore répondre, de manière à associer l’idéal d’excellence qui nous a été transmis par des siècles de grande culture, et le respect des principes démocratiques auxquels les sociétés postmodernes sont attachées. 

 3. Sagesse 
Qu’il s’agisse d’identité ou de culture, la sagesse n’est-elle pas d’abord la recherche d’un équilibre, et la découverte du sens de la mesure qui fait si cruellement défaut aux sociétés postmodernes ? 
Au regard de l’idéal de sagesse cultivé par les philosophes grecs, ces sociétés sont en effet la proie d’une démesure menaçant directement leur survie à long terme. Que devrions-nous donc entendre des mises en garde énoncées par les Anciens ? 
Si la sagesse est pour une part la disposition d’esprit permettant d’éviter le pire, elle est aussi ce qui offre à chaque vie un horizon moins limité que celui du monde humain. C’est pourquoi l’amour de la sagesse –autant dire la philosophie– donne aussi à l’âme humaine l’audace de s’aventurer dans des territoires où elle est susceptible de découvrir le sens ultime de son destin. N’est-ce pas ce lien, entre sagesse et sens du sacré, que nous aurions besoin de redécouvrir ?

Mythologie et Vérité. Avec Dominique Pagani à l'Université Populaire de Saint-Dizier.


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13.06.2015

Dans un moment d'érudition et de jubilation de l'esprit, Dominique Pagani nous livre les secrets du "Mythe", de cette beauté de l'imagination qui déconcerte la Raison.
Mais à bien y regarder, la rationalité s'est toujours emparée du Mythe pour en saisir l'expression et le sens, par un savant détour. Il y a donc de la Vérité chez Procuste, Wotan et Blanche-Neige...
Certains ne croient pas aux fables : ils ont bien tort !

Une intervention pendant la "Fête du Gai savoir".

Au-delà de la doxa, le vrai Montaigne. Avec Pierre Magnard au Cercle de l'Aréopage.


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09.03.2015

"Un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors, comme fait le vin et l'amour" (III, 1, p. 794). Un parler ouvert est un parler affranchi et non pas retenu par la crainte, inhibé par l'avarice du coeur, contrôlé par les conventions ; un parler affranchi est un parler qui affranchit.
Montaigne nous interpelle, il nous provoque à la parole, non certes pour que nous ajoutions encore au "fourmillement" de commentaires académiques qui aujourd'hui finissent par étouffer son propos, mais pour que nous nous découvrions à l'épreuve des Essais et que nous nous exprimions, à la faveur de cette "entreglose".
On ne lit pas les Essais, ce sont eux qui nous lisent et nous déchiffrent. Tel est le "suffisant lecteur" ; qu'il inventorie son âme au miroir de celle de Montaigne, comme Montaigne découvrait la sienne propre à travers ses auteurs favoris, et c'en est fait du doctus cum libro si chacun n'est savant que de soi-même. La véritable "suffisance" n'est pas l'autorité donnée par un savoir accumulé, mais cette fécondité acquise d'une ouverture à qui nous interpelle. Ainsi les Essais, inachevés par essence, font leur jeu de cette mise en abyme de mille et une intériorités, qui se creusent en cet entretien infini.
Le privilège de ceux qui aujourd'hui s'expriment ne saurait leur donner qu'un devoir, celui de ne se point départir d'une grande humilité.

Vers la sobriété heureuse. Avec Pierre Rabhi à Clermont-Ferrand.


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20.11.2012

Dans notre société de pays dits développés où se côtoient une surabondance sans joie et une misère matérielle grandissantes, la sobriété heureuse est une alternative réaliste.
Le temps est venu de s'affranchir des réflexes de surconsommations boulimiques qui se produisent dans une dynamique de toujours plus et jamais assez. Cette dynamique correspond à un dysfonctionnement qui est en train simultanément, de détruire la planète et d'aliéner les Êtres Vivants.
La sobriété heureuse est un acte politique de légitime résistance à ce dysfonctionnement et de proposition pour une autre façon de vivre. Il s'agit d'instaurer ou restaurer un mode de société respectueux des Êtres Vivants et de la Terre.

Philosophie du temps présent. Avec Luc Ferry pour Parenthèse Culture à l'Institut Français de Gestion.


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2014

C’est une longue épopée, engagée depuis l’Antiquité, qui se poursuit encore aujourd’hui, une aventure pleine de passions, de révoltes, de revirements et de coups de génie. Telle est l’histoire de la philosophie, vue et racontée par Luc Ferry : une conquête obstinée, menée au fil des siècles par une poignée d’explorateurs qui, soudain, trouvent une nouvelle clef pour donner un sens à la condition humaine et bouleversent fondamentalement notre manière de penser.
Pourquoi et quand s’est-on mis à philosopher ? Comment les grands concepts se sont-ils succédé au fil des siècles ? Comment et pourquoi Platon, Descartes, Montesquieu, Hegel, Schopenhauer, Marx, Nietzsche, Freud, Heidegger, et quelques autres – les grands défricheurs de la pensée ne sont pas si nombreux – ont-ils eu soudain l’intuition qui a tout changé ?
On le verra, l’histoire de la philosophie, comme celle de l’art, n’aime pas la ligne droite, elle connaît des zigzags, des revirements, parfois des errances, et les grandes idées d’autrefois n’ont pas forcément perdu leur pertinence.
Luc Ferry nous faire apparaître la philosophie comme une quête essentielle, à la fois millénaire et furieusement actuelle. Où en est-on à l’heure de la globalisation, des espaces virtuels et des intégrismes recyclés d’un autre âge ? Comment répondre à notre désarroi face à un monde qui, une fois encore, nous glisse entre les doigts ? Par l’amour, suggère le philosophe, ce concept à la fois si banal et si complexe, susceptible de nous offrir une meilleure compréhension de notre temps, et peut-être de nous-mêmes.

Montaigne : généologie de la morale. Avec Pierre Magnard et Louis Van Delft sur France Culture.


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18.07.2011

Les "Essais" de Montaigne : réflexions sur la pensée d'un des plus grands moralistes.
Emission "Les nouveaux chemins de la connaissance", animée par Raphaël Enthoven.