L'Odyssée du philosophe : d'Ulysse à Dédale. De la répétition à la libération ? Avec Dominique Pagani au centre d'animation René Goscinny.


(0)
1457 Vues
0 commentaire
2017

Plutôt qu'une reconstitution linéaire de l'histoire de la philosophie, les interventions de Dominique Pagani portent surtout sur ce qui, à la faveur de la crise en cours, fait surgir la spécificité de l'interrogation philosophique en général, via ses concepts les plus récurrents.
La référence aux auteurs sert à illustrer les problématiques ainsi dégagées, autant que leurs effets transversaux dans les champs concernés : du poétique au politique, en passant par le religieux ou le scientifique.
Et alors que le séminaire en est à sa 3e année d'existence, l'intitulé de l'atelier, censé fixer le cap auquel il faut revenir par-delà chaque détour, subit une évolution. Celle-ci affecte moins son contenu que sa formulation : au lieu de la résonance historique du titre précédent ("Entre crise et guerre : philosopher ?"), il sera essayé d'affronter les mêmes périls selon une connotation plus mythologique...

Hegel, le politique et l'esthétique : Dominique Pagani répond aux questions de Loïc Chaigneau.


(0)
1399 Vues
0 commentaire
07.06.2017

Dans sa préface à la Phénoménologie de l’esprit, Hegel signale qu' "À la facilité avec laquelle l’esprit se satisfait, on peut mesurer l’étendue de sa perte." Il vise ainsi le poématisme absolu de Schelling, troquant la richesse du poème contre la palette d’un peintre limitée à deux couleurs : "le rouge pour la scène historique et le vert pour les paysages selon la demande". Réduisant encore cette binarité, notre temps ("Chaque philosophie ne fait que résumer son temps dans la pensée"), censure le rouge au profit du seul vert ; la couleur, très "völkisch", des "Forêts teutonnes" qui dominent Fribourg ; un vert désencombré de l’histoire : celui de l'écologie politique, qui "en a marre du gaullo-communisme" (D. Cohn-Bendit), ou du Medef qui dit vouloir "en finir avec le C.N.R." (D. Kessler).
En entreprenant cette discussion sur Hegel, Dominique Pagani s’est efforcé, par pur souci esthétique, d'y restituer une légère touche de rose ; celle qui nous embaume "dans la croix de la souffrance présente" : on l’aura compris nous sommes ici en représentation, au théâtre. Partant, le problème de la connaissance, n’y paraît qu’à la lumière qui achève toute dramatique ; à commencer par celle que notre Ulysse de l’esprit nomme "la religion esthétique" : la Reconnaissance.

Au-delà des lumières capitalistes, contre l'extrême-droite anti-lumières. Avec Benoit Bohy-Bunel et Armel Campagne sur Radio Libertaire.


(0)
1454 Vues
0 commentaire
2016

Cette émission se veut être une critique émancipatrice des Lumières capitalistes (libéralisme, marxisme-léninisme), pour une pensée révolutionnaire au-delà des Lumières (Adorno, Horkheimer, Kurz, Trenkle), et contre l’extrême-droite anti-Lumières (fascisme, nazisme, "révolution conservatrice").
Dans une première partie, nous avons droit à une critique des figures actuelles des Lumières capitalistes et des anti-Lumières (Alain de Benoist) ainsi qu'à une introduction aux caractéristiques générales des Lumières et des anti-Lumières.
S'en suit une discussion du rapport (évolutif, d’abord acritique, puis dialectique) de Marx aux Lumières, puis de la présentation des thèses contre l’Aufklarüng de Norbert Trenkle (sur La Dialectique de la Raison d’Adorno et d’Horkheimer).
Dans une deuxième partie, une histoire critique des Lumières capitalistes franco-anglaise (17ème-18ème siècles, John Locke, Voltaire, physiocrates) nous est proposée, ainsi que des anti-Lumières allemandes (Herder, idéologie völkisch, nazisme) pour nous proposer enfin une critique émancipatrice des Lumières (Kurz, Lukacs) et particulièrement de Kant.

La vie de Bohème. Avec Luc Ferry sur la RTS.


(0)
1047 Vues
0 commentaire
07.01.2013

Ne pas confondre bohème et bohême... car c'est bien à Paris, entre les années 1830 et les années 1900, que s'invente un nouvel idéal existentiel, une utopie animée par la conviction que "la vraie vie est ailleurs". Il y a, bien sûr, plusieurs bohèmes : des bohèmes riches et snobs, des bohèmes misérables, certaines romantiques, d'autres révolutionnaires...
Pourtant tous ces poètes, écrivains ou artistes, en dehors même de l'esprit de révolte et de haine du monde bourgeois, ont en commun leur jeunesse. Longue est la liste de tous les artistes qui, de près ou de loin, vont approcher ces milieux : de Victor Hugo, Sainte-Beuve et Nodier à Jules Lévy et Alphonse Allais en passant par Nerval, Gautier, Borel, Rimbaud, Goudeau, Murger et tant d'autres ; Zutistes, Bousingots et Vilains Bonshommes, Jemenfoutistes, Hydropathes, Hirsutes et Incohérents, les groupes s'agrègent et se désagrègent, se déplacent, du Quartier latin à Montmartre en passant par Montparnasse, au gré des humeurs et des amitiés.
La bohème n'en est que plus créative : anticipant Duchamp, Malévitch, Klein ou Cage, elle invente les monochromes, les ready-mades, les concerts de silence et les happenings... comme nous l'explique Luc Ferry.

Les sources de Sigmund Freud. Avec Paul Ricoeur sur France Culture.


(0)
1389 Vues
0 commentaire
12.1969

Freud, par les concepts et la pratique de la psychanalyse qu'il a développés, a changé la compréhension que les hommes ont d’eux-mêmes et de leur vie.
Mais quelles sont les sources de sa pensée ? Et peut-on en comprendre le sens et les limites ?
Comme le montre Paul Ricœur, seule une méditation sur le langage peut accueillir l’exégèse freudienne de nos rêves, de nos mythes et de nos symboles. En retour, cette exégèse fait éclater la philosophie du sujet.
La méditation de la pensée du premier des psychanalystes devient alors l’instrument d’une ascèse du "je", d'un sujet délogé des illusions de la conscience immédiate.

Une émission animée par Anne Clancier.

Fascisme italien, nationalisme intégral : entre malentendus et confusions. Avec Charles Horace au Cercle Jean-Baptiste Lynch à Bordeaux.


(0)
1316 Vues
0 commentaire
03.03.2016

Cette conférence invite à réfléchir aux principales distinctions entre deux pensées politiques : fascisme italien d'un côté, nationalisme intégral français de l'autre. Quel regard portait Charles Maurras sur l'expérience politique italienne enclenchée par Benito Mussolini ?

Minutage des questions :
 1:12:15 - Aujourd'hui, existe-t-il une différence entre néo-fascisme et le fascisme mussolinien ?
 1:14:29 - Pourquoi certaines personnes se définissent-elles comme "fascistes romantiques" ?
 1:16:18 - Est-ce qu'en poussant le vice, nous pouvons dire que la République est plus proche du fascisme que le nationalisme intégral ?
 1:20:13 - La systématisation du métissage rentre-t-elle dans la déconstruction de l'identité ?
 1:22:03 - Aujourd'hui, l'utilisation du terme "raciste" n'est-elle pas contre-productive ? Ce mot n'est-il pas trop souvent utilisé au point de perdre son sens ?

Hegel Plage 2012. Avec Dominique Pagani à la Librairie Tropiques.


(0)
1983 Vues
0 commentaire
08.2012

Alors que les grandes chaleurs se sont installées, il est temps de se plonger dans la saga philosophique "pour les nuls" de l'été !
Dominique Pagani nous promène dans la Phénoménologie de l’Esprit (1807) de Hegel, et nous en propose une lecture et un commentaire passionnants.
Un cours d'éducation populaire comme on les aime...

Au bistrot avec Dominique Pagani, par David L'Epée.


(0)
1467 Vues
0 commentaire
05.2016

David L'Epée est allé à la rencontre du philosophe et musicologue Dominique Pagani, ami de feu Michel Clouscard et partageant sa pensée - forme de néo-marxisme aux implications dialectiques rigoureuses, connue notamment pour avoir brillamment développé la critique du libéralisme libertaire.
Se réclamant l'héritier d'une séquence historique qui s'étend de Rousseau à Lénine, Pagani, auteur d'un petit essai très dense, Féminité et communauté chez Hegel (Delga, 2010), se passionne pour ce qu'il appelle la fusion des genres, un processus artistique qu'il voit à l'œuvre dans l'histoire de la littérature et de la musique depuis la Révolution française et qu'il expose avec beaucoup de verve dans l'entretien ci-dessous.
Dans la première partie, Pagani évoque ses origines corses et parle de son rapport à l'Afrique (où il a passé de nombreuses années, son père travaillant dans l'administration coloniale), de ce qu'il a pu observer là-bas des pratiques de l'oralité et de l'avenir de la francophonie dans cette partie du monde après la décolonisation. Il rappelle quelques éléments de la pensée de Michel Clouscard et met en garde contre une certaine lecture contemporaine réactionnaire du philosophe marxiste, qui porte en elle une dérive puritaine. Fidèle en sa croyance au progrès, il dénonce le discours écologique qui est selon lui une manoeuvre du capitalisme actuel lui permettant de justifier le ralentissement de la croissance tout en moralisant les pays en voie de développement. Il en vient ensuite à son sujet de prédilection, l'histoire de la fusion des genres, et évoque quelques grandes figures qui lui sont chères : Rousseau, Hegel, Nerval, Nietzsche, Wagner.
Dans la seconde partie, il commence par parler de son fils, qui a connu son heure de gloire dans les années 1990 comme artiste hip-hop, puis il revient sur quelques épisodes des Confessions de Rousseau dans lesquels il décèle un érotisme particulier. Il compare les formes allemandes et françaises du romantisme et prend la défense de Musset, auteur majeur qui tend à tomber dans l'oubli. Il rappelle ensuite la double critique que Lénine faisait de ses successeurs potentiels (Staline et Trotski) et dont il se méfiait à juste titre, et raconte les conditions dans lesquelles le fondateur de l'URSS a découvert l'œuvre de Hegel. Pagani prend alors connaissance de la critique des Chemins de la praxis (l'ouvrage posthume de Clouscard récemment paru aux éditions Delga), rédigée par Alain de Benoist dans le dernier numéro d'Éléments, et la commente. Il évoque quelques souvenirs qu'il garde de Clouscard, se réfère au livre que son ami François de Negroni lui a consacré, et s'en prend à Philippe Sollers et à ceux qu'il appelle les post-sadiens. Il poursuit en faisant une analyse de classe de la pornographie, en dénonçant quelques mauvaises interprétations de Nietzsche et en appelant à une réhabilitation d'un romantisme bien compris. Il termine en rappelant la jeunesse révolutionnaire de Wagner et en se souvenant de la séduction que la Corse avait exercé sur Clouscard, qui avait fini par s'y établir une longue partie de l'année.