Issu d'une famille de gauche, Alain Fournier devient enfant de troupe à l'âge de douze ans avant de quitter l'école avec son seul B.E.P.C. Il exerce alors divers métiers, comme employé de banque, brocanteur ou bouquiniste... En 1971, La Divine Surprise paraît dans la "Série noire". Son homonymie avec l'auteur du Grand Meaulnes (Alain-Fournier) le dissuade d'écrire sous son nom ; il signera des initiales de son pseudonyme (Alain Dreux Gallou).
Devenu A.D.G., il sera l'un des auteurs-phares de la "Série noire" et le maître du néo-polar. Son style, mêlant argot et calembours, en fait l'héritier de Louis-Ferdinand Céline, Michel Audiard et Albert Simonin. Les romans policiers s'enchaînent : Les Panadeux, La Nuit des grands chiens malades, Cradoque's band, Le Grand Môme ou Pour venger pépère. En 1977, il obtient le prix Mystère de la critique avec L'otage est sans pitié. Dans le même temps, il entame une carrière de journaliste dans l'hebdomadaire Minute.
Au début des années 1980, il s'installe en Nouvelle-Calédonie et s'investit, à travers son journal, Combat calédonien, pour le maintien de l'île au sein de la France. Il publie d'autres romans policiers, comme Joujoux sur le caillou et Les Billets Nickelés. En 1987, il fait paraître Le Grand Sud, une gigantesque fresque consacrée à l'histoire de l'île calédonienne au XIXe siècle. De retour en France, il intègre l'hebdomadaire Rivarol et publie un thriller australien : Kangouroad Movie. Il meurt en 2004.
Émission "Voix au chapitre", animée par Anne Le Pape.
"Le grand artiste [Léon Bloy] vient nous montrer ce qui se cache depuis la perte du Paradis terrestre dans les abîmes du cœur des hommes ; ces trésors séculiers résident aussi bien chez tous que chez lui, mais il a, pour les faire remonter à la surface, une mirifique poulie et les autres n'en disposent pas. Un Shakespeare, un Baudelaire, un Dostoïevski, un Wagner ou un Bloy, qui découvrent des étoiles imprévues dans le ciel renversé des âmes, n'ont pas plus de constellations en eux, sans doute, que ce vulgaire piéton qui traverse la rue. Mais ils ont, pour les décrocher, des baguettes infinies."
Une série de cinq émissions, coordonnées par Stanislas Fumet, pour commémorer les cinquante ans de la disparition du "mendiant ingrat".
Souffrance dans les eaux glacées du calcul égoïste, servitude, frustration, angoisse sous l'impitoyable "loi de l'offre et de la demande" ou celle de la "destruction créatrice"... Tel est l'univers des héros houellebecquiens.
Comme Balzac fut celui de la bourgeoisie conquérante et du capitalisme triomphant, Michel Houellebecq est le grand romancier de la main de fer du marché et du capitalisme à l'agonie.
A travers le prisme des auteurs canoniques du domaine économique (Keynes, Malthus, Marx, Schumpeter...), Bernard Maris nous invite à une surprenante lecture de son oeuvre pour comprendre la crise du monde contemporain.
Vous aimiez l'écrivain ? Il vous paraîtra encore plus grand sous ses habits d'économiste. Vous le détestiez ? Son respect du travail, des femmes, du lien amoureux et son mépris pour le libéralisme vous le feront aimer.
Émission "Midi Magazine", animée par Philippe Arondel.
Une question vertigineuse à laquelle tentent de répondre le romancier et professeur de français Patrice Jean qui vient de publier L'Homme surnuméraire aux éditions Rue Fromentin, et Juan Asensio, critique littéraire, contributeur pour de nombreuses revues et créateur du blog Stalker dans lequel il entreprend la "dissection du cadavre de la littérature".
Les grands auteurs convoqués, l'échange peut commencer et la colère, sainte et froide, s'exprimer.
De la vie de Jean Genet, né le 19 décembre 1910 et abandonné par sa mère à l'Assistance publique, on ne connaissait que ce qu'il avait bien voulu en dire ou en écrire lui-même. Une vie faite de vagabondage, de prostitution homosexuelle, de vols, de prison, avant que, de 1942 à 1948, il écrive et publie, d'abord grâce à Cocteau, des poèmes et cinq romans d'une originalité violente qui le rendirent aussitôt célèbre.
Une période improductive suivit la grâce présidentielle de 1949 et la parution en 1952 de l'énorme étude de Sartre, Saint Genet, comédien et martyr, puis vint une série éblouissante de pièces de théâtre. À nouveau le silence, et enfin l'engagement de Genet auprès des Panthères Noires aux États-Unis - où la pièce Les Nègres avait en quelque sorte précédé la radicalisation de certains mouvements noirs - et auprès des combattants palestiniens. Il écrivit alors son dernier livre, Un captif amoureux, qui sera publié un mois après sa mort, en 1986.
Les invités mettent en lumière beaucoup d'autres vies de Genet, que celui-ci avait toujours cachées. On n'avait pas encore établi une relation constante entre les œuvres de Jean Genet et sa personnalité, intimement liée à sa faculté d'assimiler, d'imaginer, de travestir et en fin de compte d'exister à ses propres yeux dans l'acte d'écrire...
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Marie-Christine Navarro et Josette Colin.
Antoine Blondin était un paladin, c'est-à-dire un chevalier courageux et généreux. Mais aussi un troubadour, un joyeux compagnon, drôle, taquin et volontiers provocateur.
Par petites touches, Alain de Chantérac brosse le portrait d'un "blessé de la vie" qui, derrière les excès publics, cachait une belle âme.
"Le problème avec la postérité, c'est qu'il faut mourir", disait Blondin. Il a donc fini par tirer sa révérence. Sans s'éloigner jamais de nos coeurs.
Émission du "Libre Journal de Lumière de l'espérance", animé par Alain Sanders.
La vitalité du secteur des sciences humaines et sociales est sans cesse questionnée depuis la mort des Pères (Sartre, Foucault, Barthes, Bourdieu, Derrida) et la chute du mur de Berlin qui ont laissé la prégnance du capitalisme et l'effacement du politique en héritage.
François Cusset, historien des idées et auteur du récent À l'abri du déclin du monde (P.O.L. 2012), utilise les ressources littéraires pour tenter. justement. de rouvrir des possibles.
Les trois parties de ce roman se situent dans trois temps apparemment sans rapport, sinon le fil rongé de l’amitié et la politique comme persévérance d'un désir, pour rester à l'abri du déclin du monde.
Trois temps au fil desquels se trouvent égrenés tous les ingrédients d'une époque, mais aussi, parmi eux, dans leurs interstices, les seuls moyens de s'en échapper...
Qu'est-ce que l'inspiration, cette impulsion extérieure?
Dans Les rameaux noirs, l'écrivain Simon Liberati met de l'ordre dans la sienne, à l'ombre de son père, le poète André Liberati.
L'essayiste et écrivain Pacôme Thiellement, quant à lui, revient sur la nature divine de ce mouvement mystérieux dans La victoire des sans rois. Entre Mnemosyne et anamnèse, essai dans lequel il propose une relecture de l'histoire de la chute de l'Occident et un retour à l'histoire de la gnose.