"La littérature est un territoire où l'on cherche sa propre identité". Avec Claudio Magris sur France Culture.


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28.10.2017

Claudio Magris est romancier, essayiste, traducteur de Kleist, Schnitzler et Büchner, voyageur érudit, dans le temps et dans l'espace, éditorialiste, aussi, au Corriere della Sera, primé dans tous les pays : Prix Strega, le Goncourt italien, en 1997, Prix prince des Asturies en 2004, Prix de la paix des libraires allemands en 2009...
Les français l'ont découvert, et aimé, avec Danube, journal sentimental, essai nourri de fictions où il suivait l'histoire et les mythes charriés par le grand fleuve, de la Forêt-Noire à la mer Noire. Il est aussi l'auteur d'une œuvre protéiforme où l'on trouve des romans comme Enquête sur un sabre ou A l'aveugle, et des essais comme Microcosme, qui font de lui l'une des figures majeures de la culture italienne et de l'humanisme européen.
Claudio Magris publie aujourd'hui un nouveau roman publié chez Gallimard intitulé Classé sans suite. Plus qu’un roman fleuve, c’est un roman musée. Ou un musée roman. C'est peut-être, d'ailleurs, la même chose. On y découvre Luisa Brooks, une femme dont l'histoire est très liée à la deuxième guerre mondiale, fille d'une juive triestine qui a traversé la shoah et d'un sergent afro-américain arrivé dans la ville en 1945, un personnage héritier de deux tragédies, la shoah et la traite des noirs, et qui doit reprendre l'œuvre d'un personnage excentrique, illuminé, un triestin, lui aussi, qui s'était mis en tête de collectionner les armes de toutes les époques, de la hache au chars d'assauts, des cimeterres aux grenades à fragmentation, pour en faire un musée qui serait tellement chargé de mort qu'il convertirait tout le monde à la paix. Et le plus fascinant, c’est que cet homme a existé, qu'il a vraiment vécu à Trieste et qu'il a considérablement abîmé la vie de sa famille en se ruinant pour acquérir ces armes…

Émission "Le Temps des écrivains", animée par Christophe Ono-dit-Biot.

Isaac Asimov, une histoire du futur. Avec Xavier Mauméjean, Philippe Hupp et Laurent Aknin sur France Culture.


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11.08.2012

Auteur du Cycle des robots et de la série des Fondations, Asimov, surnommé, le bon docteur, aura marqué l'histoire de la science-fiction par son génie créatif et l'invention de concepts comme la psycho-histoire ou les lois de la robotique qui ont influencé plusieurs générations d'auteurs.
À l’occasion du 20e anniversaire de la mort d’Isaac Asimov, cette émission spéciale rend hommage au maître de la science fiction. L'on fait connaissance avec l'homme, son oeuvre et son influence sur la science-fiction moderne.
Une immersion dans l'univers d'Asimov pour comprendre sa vision de la science, sa vision de la fiction, et sa conception du futur de l'humanité.

Émission "Figures libres", produite par Simon Assoun.

Vassili Grossman, les manuscrits ne brûlent pas. Avec Luba Jurgenson, Alexis Berelowitch, François Bonnet, Pierre Daix et Tzvetan Todorov sur France Culture.


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16.09.2001

"Pour qu'existe le socialisme dans un seul pays, il fallait priver les paysans du droit de semer et de vendre librement, et Staline n'hésita pas : il liquida des millions de paysans. Notre Hitler s'aperçut que des ennemis entravaient la marche de notre mouvement national et socialiste, et il décida de liquider des millions de Juifs."
Ce passage du roman Vie et destin de Vassili Grossman stupéfie les censeurs soviétiques de 1960. Rapporter les propos d'un dignitaire nazi qui démontre à un responsable bolchévique la gémellité de leurs régimes respectifs, cela dépasse l'entendement... Ce roman, s'il doit être édité un jour, ne le sera que dans 300 ans - tel est le verdict des plus hautes autorités qui ordonnent la confiscation du manuscrit. Une affaire insensée dont s'est rendu coupable un auteur considéré, jusque-là, comme un écrivain responsable !
Quel rapport y a-t-il en effet entre le Vassili Grossman auteur de Vie et destin et le Vassili Grossamn né en 1905, ancien ingénieur dans une mine puis dans une usine de crayons, bon écrivain soviétique, béni par Gorki, capable depuis 1934 de réussites dans des genres aussi différents que les récits sur la guerre civile, les romans "industriels", l'épopée ouvriériste, le théâtre, les reportages de guerre et même la fresque historique sur la bataille de Stalingrad intitulée Pour une juste cause ?
Vassili Grossman est un "cas". Vingt ans après, Vie et destin, le roman maudit conçu comme la deuxième partie de Pour une juste cause, passe clandestinement en occident pour être publié en russe, en 1980, à Lausanne, à l'Age d'Homme. Très peu de temps après, il paraît en français, devient un best-seller international avant d'être édité en 1988, en URSS, en plein Pérestroïka. Belle revanche pour un auteur mort désespéré en 1964. Une fois de plus c'est Mikhaïl Boulgakov qui a raison : "les manuscrits ne brûlent pas". En Russie du moins.
La vie et l'oeuvre de cet "écrivain russe du destin juif", selon la belle expression de Simon Markish, permettront encore longtemps de comprendre le XXe siècle et ses horreurs. Mais sa "leçon des ténèbres" n'est pas qu'un chant funèbre comme en témoignent les carnets d'Ikonnikov de Vie et destin, le roman posthume Tout passe ou la nouvelle La Madonne sixtine... Autant que la beauté qui, selon Dostoïevski, devait sauver le monde, la bonté, nous dit Grossman, peut elle aussi accomplir ce miracle...

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Michel Parfenov.

Les textes illustrés du Moyen-Âge. Avec Michel Pastoureau sur France Inter.


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08.2018

Notre conseiller historique, pour cette série d'émission, est Michel Pastoureau. Conseiller historique ? Mieux encore ! Sur le sujet des maîtres-livres du Moyen Age, un maître-es-arts. Un guide sur les routes où les jongleurs nous attendent pour réciter leurs strophes. Un poisson-pilote qui nous fera distinguer les sources des grands textes du lit des fleuves où ils se glissent. Un jongleur qui attirera les voyageurs par ses récits.
Il y aura des batailles si merveilleuses et si puissantes que rien de si fort ne fut avant ni depuis. Mais Michel Pastoureau contera aussi les ruses de Renart qui n'ont pas besoin d'autres armes que celles de l'intelligence. Il y aura des bêtes rêvées et d'autres réelles et encore des animaux au statut indéterminé comme la licorne, à moins que ce ne soit l’unicorne. Il y aura, dans les chansons de geste, des héros tout d'une pièce comme Roland et d'autres, dans les légendes arthuriennes, qui seront plus subtils. Dieu sera avec eux ou aussi bien les laissera crier en vain dans le désert.

Émission "La Marche de l'histoire", animée par Jean Lebrun.

Les aventures d'une pensée. Avec George Steiner sur la RTS.


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1998

Critique, philosophe, professeur de littérature anglaise et comparée à Genève, écrivain, interprète de l'art et questionneur de la civilisation occidentale finissante, George Steiner se définit avant tout comme un "maître à lire".
Dans cette série de treize entretiens menée par Guillaume Chenevière, cet intellectuel érudit évoque ses thèmes de prédilection : le langage, la tragédie, la pensée et le pouvoir, le silence après la barbarie de la Shoah et le monde futur.

Philip Roth, ce géant de la littérature américaine. Avec Josyane Savigneau, Marc Weitzmann, Rémi Astruc, Steven Sampson, Guy Scarpetta et Alain Finkielkraut sur France Culture.


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11.2016

L'écrivain américain Philip Roth, un géant de la littérature américaine, est mort mardi 22 mai 2018 à 85 ans. Observateur lucide de la société américaine et de ses travers, le natif de Newark (New Jersey), avait été régulièrement pressenti pour le Nobel de littérature, sans jamais l'obtenir néanmoins.
Cette série d'émissions revient sur la vie de Roth, à travers ses romans, souvent autobiographiques, son style, les relations entre hommes et femmes et son rapport à la politique américaine.
Plusieurs heures d'entretiens et d'archives qui nous permettent de plonger dans l'oeuvre de cet écrivain autant admiré que controversé.

Émission "La Compagnie des auteurs", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.

G. K. Chesterton et les enquêtes du Père Brown. Avec Michel Meurger, Christian Jambet et François L’Yvonnet chez François Angelier à Mauvais Genres sur France Culture.


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20.12.2008

Monument de bonhommie bachique et de prophétisme halluciné, l' "hénaurme" Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), alias GKC, est une légende des lettres et du journalisme anglais. Créateur du mythique "Father Brown", il est une des plumes tutélaires du "crime novel" anglo-saxon, figure atypique du catholicisme britannique.
On lui doit aussi quelques hagiographies poétiques et méditations théologiques hors norme, virtuose de la narration en roue libre et du romanesque rhapsodique, certains de ses romans, tels La Sphère et la Croix ou L'Auberge volante, restent comme des chef-d'oeuvre délirants, égaux de ceux d'un Lawrence Sterne ou d'un Lewis Carroll.
Plusieurs familiers des écrits chestertoniens sont ici réunis, à l'occasion de la sortie de l'intégrale des enquêtes du Père Brown chez Omnibus, afin de dresser le portrait de cet auteur encore trop peu connu sous nos latitudes.

Connaissez-vous Chesterton ? Avec Gérard Joulié sur Radio Courtoisie.


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18.12.2018

Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) a des raisons de se battre et non pas simplement de vivre. Son physique énorme, fabuleux, à la saint Thomas d'Aquin, sert ces heureux desseins. Ses romans regorgent de bagarres inouïes, signes de la prodigieuse santé de cet esprit résolument hors norme. Quant à l'imagination, l'humour et la fantaisie, qui l'animent en toute chose, en toute oeuvre, ce ne sont là que dons du Ciel qui décuplent les forces de ce conspirateur-né.
Protestant anglais converti au catholicisme romain, Chesterton est un polémiste et un apologiste à cheval entre le XIXe et le XXe siècle, un paladin du papisme, un champion de l'Église militante et triomphante qui sort de l'ombre au moment précis où le christianisme entame son déclin.
Peu soucieux de l'Histoire, Chesterton est d'abord un homme de foi et d'honneur qui conserve l'âme hauturière du Moyen Âge. S'il défie la modernité, et s'il passe pour un traître à son pays et parfois même à sa classe sociale, c'est à la fois en sage et en fou, en excentrique et en réservé qu'il donne et rend tous les coups.
De son sens du paradoxe naîtra une lecture du monde unique en son genre, gouvernée par l'éternelle et impossible quête du centre.

Émission du "Libre journal de la nouvelle droite", animée par Thomas Hennetier.