L'histoire des relations entre l'Etat et les religions en France a été marquée de rudes rapports de force et de violents conflits. Dans la longue période où le catholicisme est dominant, la France affirme sa spécificité dans le gallicanisme puis avec le Constitution civile du clergé et par le Concordat de 1801.
Le régime de laïcité résulte de cette histoire. Il se trouve confronté à l'islam sunnite, qui pose le problème de la représentation d'une religion dépourvue de structures.
Agrégé de philosophie, historien de la Révolution française et du libéralisme politique, Lucien Jaume retrace dans son livre L'éternel défi (Taillandier) nos itinéraires politiques et philosophiques pour dégager les nouvelles voies d'un dialogue entre l'Etat laïc et des religions qui ne cessent de se renouveler.
Accompagnée de divers spécialistes reconnus, la philosophe Blandine Kriegel nous propose de parcourir les grands auteurs de la philosophie qui ont fait l'histoire de cette discipline et continuent à être d'actualité, de l'Antiquité à nos jours.
L'occasion pour un large public d'être informé de l'évolution de la philosophie et de participer de plein droit à sa réflexion à partir de la lecture préalable d'un texte philosophique.
Qu'il s'agisse des efforts déployés par les Eglises pour échapper à la privatisation intégrale de la foi et reprendre pied dans l'espace public, des débats sur la laïcité et le statut civil des religions, des discussions sur le "matérialisme pratique" et le "désenchantement du monde", mais aussi sur le "retour du religieux" et le nouvel essor de l'islam (et de l'islamisme politique), des centaines de livres et d'articles témoignent aujourd'hui de l'actualité de la théologie politique, expression qui peut aussi bien désigner la dimension religieuse de l'autorité politique ou la légitimation religieuse de cette même autorité, que le fondement du politique dans le religieux ou la religion comme source de l'ordre politique.
Le philosophe Alain de Benoist nous présente ses travaux récents sur les rapports complexes qu'ont entretenus au cours de l'histoire les logiques de la puissance et de la foi en s'appuyant notamment sur les apports théoriques de Carl Schmitt.
Émission du "Libre journal de chrétienté", animée par Guillaume de Tanoüarn.
La figure de Sabbataï Tsevi, le messie de Smyrne, hante l'histoire juive ainsi que l'histoire des mouvements apocalyptiques, d'autant qu'elle est restée très longtemps totalement inexplorée. Il fallait Gershom Scholem, grand historien de la kabbale et de la mystique juive, pour nous donner une évocation détaillée du personnage, qui, dans toute l'Europe et en Orient, apparut comme le messie.
Comment presque tout un peuple a cru à un moment à la fin du monde et s'y est activement préparé, comment le fol espoir de délivrance bouleversa les données historiques concrètes et l'ordre social ordinaire pour s'effondrer ensuite et jeter dans le désarroi le monde juif abusé, c'est la question à laquelle Gershom Scholem a tenté de répondre.
Aborder l'histoire dans l'horizon de ce qu'imaginent les hommes et non sous l'angle étriqué de leurs conditions d'existence matérielle, tel est l'apport de Gershom Scholem à la démarche historique.
Une série d'émission animée par Emmanuel Hirsch.
Selon le politologue Olivier Roy, nous n'avons pas affaire aujourd'hui à une radicalisation de l'islam, mais à l'islamisation de la radicalité. Depuis 1996 le phénomène est stable : le passage à l'acte terroriste concerne essentiellement la deuxième génération d'immigrés et les convertis "de souche" appartenant à la même tranche d'âge (ceux-ci n'ayant jamais souffert du racisme ou de l'exclusion). C'est donc ailleurs que dans la révolte contre des discriminations subies qu'il faut chercher les causes de leur engagement.
Pour Olivier Roy celles-ci résident essentiellement dans un commun conflit de générations où nihilisme et orgueil sont profondément liés. Fascination pour leur propre mort et jouissance de la toute-puissance conférée par la volonté de tuer leur tiennent lieu de religion. Tous ces prétendus djihadistes n'ont jamais pratiqué un islam communautaire et leur servir un "islam modéré" ne sert donc à rien car c'est la radicalité qui les attire.
Jésus n'a laissé aucun écrit, il se référait aux Ecritures juives. Il n'a institué ni religion, ni credo, ni clergé, ni rite, hormis un repas "en mémoire de lui", et une prière, le "notre Père". Comment ses disciples ont-ils donc fait pour exprimer et mettre en pratique leur foi en lui ? Comment ont-ils prié, communiqué entre eux, interagi avec les peuples qu'ils côtoyaient ? Tout cela restait à inventer...
Le tout premier christianisme était sans image, sans "Nouveau Testament", sans prêtres, sans pape... et pendant plus de deux siècles il y eut des communautés chrétiennes très diverses, voire divergentes, certaines proches du judaïsme, d'autres le rejetant absolument. Il faudra beaucoup de temps pour qu'émerge une Eglise unifiée autour d'un début d'orthodoxie. C'est alors, en 250, que les chrétiens subiront la première persécution générale dans un Empire en pleine crise.
Ce temps des commencements encore trop peu connu, ce temps tumultueux de tous les possibles est ici présenté par Marcel Gauchet de façon accessible et vivante.
Théoricien littéraire fasciné par les sciences sociales, né en Avignon en 1923, René Girard est l'un des grands penseurs de la deuxième moitié du XXe siècle. Il a fondé sa pensée sur les écritures saintes, autant lues que les grands classiques de la littérature (Proust, Stendhal ou Dostoïevski).
Il est spécialement connu pour son concept de "désir mimétique" qu'il définit ainsi : "c'est toujours en imitant le désir de mes semblables que j'introduis la rivalité dans les relations humaines et donc la violence". Pour lui, la Bible est une immense entreprise pour sortir l'homme de la violence.
Cette émission nous invite à découvrir la pensée de cet archiviste-paléographe de formation qui était installé depuis 1947 aux Etats-Unis.
Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d'Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond.