Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
En économie, il est courant de postuler que les processus sociaux sont le résultat des interactions individuelles. La société et le système économique sont ainsi perçus comme les conséquences de décisions rationnelles produites par le calcul des intérêts personnels.
D'un point de vue anthropologique, cette vision des rapports entre individus et société est extrêmement contestable. Elle néglige le rôle fondamental que jouent les structures sociales dans les comportements et même les performances économiques.
De fait, l'individu rationnel et conscient de ses intérêts relève davantage du mythe que d'un savoir scientifique. Plus fondamentalement, la pensée économique ne parvient pas à prendre en compte l'importance de la diversité des sociétés et propose bien souvent des modèles abstraits qui débouchent sur des recommandations politiques qui se heurtent à la réalité empirique des structures sociales et des sociétés dans lesquelles elles sont mises en œuvre.
Au cœur de l'enthousiasme agitant une partie des chrétiens lors des célébrations des cinq cents ans de la Réforme, il est judicieux d'inviter à la fête un témoin anglais de poids, plus autorisé à prendre part à un tel anniversaire puisque ancien protestant libéral antidogmatique, successivement unitarien, moderniste, agnostique, anglican, anglo-catholique (en somme tout ce que le protestantisme a su exprimer en ses multiples mutations), devenu farouchement catholique.
Témoin considérable certes, mais aussi viscéralement drôle, quand bien même la gravité de son parcours peut parfois gâcher les sourires d'une commémoration...
Émission "Au fil des pages", animée par Benoît Mancheron.
Surnommé le "catholique musulman" par Pie XI, Louis Massignon est un grand témoin et acteur du XXe siècle. Professeur au Collège de France, islamologue, historien, linguiste, sociologue, militaire, aventurier, écrivain, homme engagé... sa vie offre une amplitude exceptionnelle et en fait l'un des plus fascinants savants français du siècle dernier.
Cet islamologue catholique a joué un rôle majeur en faveur d'une meilleure reconnaissance de l'islam, dans le monde académique comme dans la société civile. Il a ainsi dédié sa vie de chercheur et de croyant à la compréhension de cette religion autre, déjà mal perçue à l'époque.
Il est aussi et avant tout un grand mystique dont la spiritualité est fondée sur la notion d'hospitalité : "Pour comprendre l'autre, il ne faut pas se l'annexer mais devenir son hôte."
Le travail biographique de Manoël Pénicaud redonne toute la modernité et l'importance qu'il mérite à cet extraordinaire "passeur interreligieux".
Émission "Religions du monde", animée par Geneviève Delrue.
La question actuelle de l' "islamophobie" est une bataille sémantique à travers laquelle se joue notre regard sur l'islam en France. Pour le politologue Olivier Roy, l'enjeu est la liberté religieuse dans une société où beaucoup considèrent que le refus des valeurs républicaines relève de la sécession.
Islamisation de la radicalité ou radicalisation de l'islamité ? C'est également la querelle sur le lien entre islamisme et terrorisme qui doit être explicitée, sachant que selon que les pouvoirs publics privilégieront l'une ou l'autre thèse, la place de l'islam en France sera différente.
Dans son récent ouvrage Brève apologie pour un moment catholique, l'académicien et philosophe Jean-Luc Marion considère avec un regard profond et original que les catholiques "ne cessent d'apporter à la communauté nationale dans son ensemble. Et dans tous les domaines : la solidarité, l'éducation, le civisme, le sens des responsabilités, la fidélité aux engagements privés et publics, etc.".
Selon Jean-Pierre Denis, l'Eglise "mainstream" n'a cessé de se tromper dans son rapport avec la culture depuis des décennies : le christianisme n'est plus au centre mais en marge et il y restera. Rejetant le terme de "moment catholique", il affirme que c'est la condition même de la foi que d'être à la marge et propose de revenir sur ce malentendu.
Des positions différentes qui peuvent aussi se révéler complémentaires et nous permettent de mieux comprendre la place et le rôle des chrétiens dans la société française contemporaine.
Un débat modéré par Louis Manaranche, responsable de l'Observatoire de la modernité.
Écrivain et physicien lyonnais installé à Marseille depuis 2000, Laurent James a fondé le Comité Jean Parvulesco en 2016 à Bucarest, comité dont le projet est l'union des peuples de l'Eurasie dans la reviviscence de la foi chrétienne civilisatrice de Lisbonne à Vladivostok.
Partant du principe que l'Église est l'unique héritière de l'Empire de Rome, Laurent James s'attache à préciser l'articulation entre la légende des saints de Provence, Constantinople vécue comme deuxième capitale d'un Empire universel et les noces d'Ivan III sous l'égide de l'Aigle à deux têtes, afin de mettre en lumière les liens métaphysiques entre les peuples du continent eurasiatique.
Qu'en est-il de la notion de "révélation" dans la philosophie aujourd'hui ? Comment penser, à notre époque, la relation immémoriale entre philosophie et théologie ?
Jean-Luc Marion poursuit ici sa radicale critique de la métaphysique, à partir de l'idée de révélation, que la métaphysique s'est d'une certaine manière arrogée, mais qui toutefois excède sa logique et son ordre, demeurant ainsi, à bien des égards, son impensé.