Brandi comme un symbole de liberté, un élément majeur pour l'apaisement de la République face à une Église hargneuse et antisémite, pourtant creuset de l'invention de la laïcité, l'histoire de la séparation de l'Église et de l'Etat fait figure de légende nationale réinventée qui, parfois, sert de support assez facile aux arguments politiques.
Mais l'histoire est compliquée et nuancée, périlleuse dans son écriture. C'est surtout le cas de l'histoire de ce début du XXe siècle marquée par la Troisième république, l'affaire Dreyfus, l'affaire des Fiches, les tensions entre l'Église romaine et la République, la guerre scolaire, la colonisation et la Séparation de l'église et de l’état.
Pour mieux comprendre la laïcité, qui souffre de beaucoup de clichés et auxquels on en adjoint d'autres sur la liberté de culte, il est intéressant de revenir sur le parcours d'une personnalité catholique de ce début du XXe siècle et en particulier son attitude et son action face au Ralliement et à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat : Albert de Mun.
Une émission animée par Mari-Gwenn Carichon.
C'est dans le chapitre 17 du livre des Actes des Apôtres qu'est relatée la célèbre rencontre entre l'apôtre Paul et les philosophes épicuriens et stoïciens, sur l'Aréopage d'Athènes.
Le professeur de théologie systématique Henri Blocher nous propose de nous pencher sur cet épisode pour comprendre comment le chrétien peut aborder la philosophie et construire une vision du monde conforme à la Bible.
En effet, deux questions concernent en premier chef la philosophie et la foi, traitées dans le discours de Paul : la connaissance (comment atteindre le vrai et la place de la raison) et l'absolu (la question de la divinité). Il est temps de saisir ces questions à bras le corps, car des réponses solides sont formulables !
La religion, dans les temps archaïques, pouvait se comprendre comme un rituel et un sacrifice. Mais depuis l'Antiquité, ce sont des procédés littéraires plus ou moins élaborés, le plus souvent poétiques, qui rapportent les actions, paroles et pensées des dieux.
Pourquoi avons-nous fait parler les dieux ? D'où vient notre besoin de textes religieux ? Comment intériorisons-nous le divin ?
Peter Sloterdijk, l'un des penseurs les plus stimulants de sa génération, explore tous les rouages du théâtre de la parole divine.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
La notion d'origine mêle des considérations temporelles à des ambitions explicatives, trimbalant son ambiguïté entre deux idées par ailleurs limpides : d'une part, celle de commencement, qui répond à la question "quand ?" ; d'autre part, celle de cause, qui répond à la question "pourquoi ?".
Prenons l'origine du monde, qui est sans doute -et de loin- la plus délicate à saisir de toutes les origines. Elle demeure assurément un mystère, une question sans réponse connaissable, car sans point d'ancrage ferme. Pourtant, dès qu'un discours prétend nous éclairer sur elle, nous tendons l'oreille, avides d'entendre l'écho du tout premier signal. Car nous autres, les humains, nous sommes des "animaux métaphysiques", comme disait Schopenhauer, les seuls qui s'interrogent sur l'être en tant qu'être, les seuls pour qui l'être fasse question.
D'ailleurs, aussi loin qu'on puisse remonter dans le passé, on constate que les interrogations sur l'origine ont préoccupé les êtres humains, aimanté leur esprit et leur âme. Toutes les sociétés, grandes ou petites, puissantes ou faibles, perdues sur un îlot rocheux ou dans un désert inhospitalier, ont proposé une "histoire du monde", "leur" histoire du monde et de son origine.
Les philosophes, les psychanalystes, les psychologues, les théologiens n'ont pas manqué de s'intéresser au pourquoi de ce questionnement : l'origine serait -au choix- une quête sans fin prévisible, le moteur même de notre questionnement, un manque qui nous habite, une carence qui nous définit, une illusion qui nous sauve, ou encore, plus prosaïquement, un faux problème qui nous turlupine bigrement.
Mais en amont de ces analyses, il reste un fait brut : la variété et la richesse des récits sur l'origine que les anthropologues ont rapportés des quatre coins de la planète sont impressionnantes. Dès lors, la question qui se pose est celle-ci : est-il possible de classer ces discours en un petit nombre de familles ? Si oui, combien ? Et lesquelles ?
Émission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.
L'histoire des relations entre l'Etat et les religions en France a été marquée de rudes rapports de force et de violents conflits. Dans la longue période où le catholicisme est dominant, la France affirme sa spécificité dans le gallicanisme puis avec le Constitution civile du clergé et par le Concordat de 1801.
Le régime de laïcité résulte de cette histoire. Il se trouve confronté à l'islam sunnite, qui pose le problème de la représentation d'une religion dépourvue de structures.
Agrégé de philosophie, historien de la Révolution française et du libéralisme politique, Lucien Jaume retrace dans son livre L'éternel défi (Taillandier) nos itinéraires politiques et philosophiques pour dégager les nouvelles voies d'un dialogue entre l'Etat laïc et des religions qui ne cessent de se renouveler.
Accompagnée de divers spécialistes reconnus, la philosophe Blandine Kriegel nous propose de parcourir les grands auteurs de la philosophie qui ont fait l'histoire de cette discipline et continuent à être d'actualité, de l'Antiquité à nos jours.
L'occasion pour un large public d'être informé de l'évolution de la philosophie et de participer de plein droit à sa réflexion à partir de la lecture préalable d'un texte philosophique.
Qu'il s'agisse des efforts déployés par les Eglises pour échapper à la privatisation intégrale de la foi et reprendre pied dans l'espace public, des débats sur la laïcité et le statut civil des religions, des discussions sur le "matérialisme pratique" et le "désenchantement du monde", mais aussi sur le "retour du religieux" et le nouvel essor de l'islam (et de l'islamisme politique), des centaines de livres et d'articles témoignent aujourd'hui de l'actualité de la théologie politique, expression qui peut aussi bien désigner la dimension religieuse de l'autorité politique ou la légitimation religieuse de cette même autorité, que le fondement du politique dans le religieux ou la religion comme source de l'ordre politique.
Le philosophe Alain de Benoist nous présente ses travaux récents sur les rapports complexes qu'ont entretenus au cours de l'histoire les logiques de la puissance et de la foi en s'appuyant notamment sur les apports théoriques de Carl Schmitt.
Émission du "Libre journal de chrétienté", animée par Guillaume de Tanoüarn.
La figure de Sabbataï Tsevi, le messie de Smyrne, hante l'histoire juive ainsi que l'histoire des mouvements apocalyptiques, d'autant qu'elle est restée très longtemps totalement inexplorée. Il fallait Gershom Scholem, grand historien de la kabbale et de la mystique juive, pour nous donner une évocation détaillée du personnage, qui, dans toute l'Europe et en Orient, apparut comme le messie.
Comment presque tout un peuple a cru à un moment à la fin du monde et s'y est activement préparé, comment le fol espoir de délivrance bouleversa les données historiques concrètes et l'ordre social ordinaire pour s'effondrer ensuite et jeter dans le désarroi le monde juif abusé, c'est la question à laquelle Gershom Scholem a tenté de répondre.
Aborder l'histoire dans l'horizon de ce qu'imaginent les hommes et non sous l'angle étriqué de leurs conditions d'existence matérielle, tel est l'apport de Gershom Scholem à la démarche historique.
Une série d'émission animée par Emmanuel Hirsch.