Jusqu'à une période récente, le Droit se présentait en Europe comme un pavage de Droits nationaux. Chacun d’eux constituait un système clos sur lui-même et possédait, avec le droit international privé, son propre outil (national) de communication avec tous les autres.
Ce tableau a beaucoup changé durant ces trente dernières années. Certes le tropisme national continue de dominer l’étude du Droit, mais il a perdu de sa force pour des raisons à la fois internes et externes à l’Europe. Internes avec l’emprise désormais considérable d’un droit élaboré hors des cadres nationaux (essentiellement par la Commission européenne et la Cour de justice de l’Union et, dans une faible mesure, la Cour européenne des droits de l’Homme). Externes avec la fin des empires européens, l’effacement des frontières du commerce et la montée corrélative en puissance de droits individuels détachés de leurs cadres nationaux et de nouveaux juges internationaux (Cour pénale internationale, Organe d'appel de règlement des différends de l'Organisation Mondiale du Commerce).
Cette internationalisation du Droit soulève de nombreuses questions, concernant notamment le statut des droits de l'Homme, l'inscription territoriale des lois, la souveraineté nationale ou la nature du droit européen.
Ce sont ces questions qui font ici l'objet d'un dialogue entre Mireille Delmas-Marty et Alain Supiot, puis d'un débat ouvert avec les auditeurs présents.
"L’Amérique postmoderne fonctionne depuis 1945 comme une photocopie géante de la métaréalité ; non l’Amérique telle qu’elle est, mais l’Amérique telle qu’elle devrait être dans le monde entier. La seule différence est que, au XXIe siècle, l’histoire (…) est passée à la vitesse supérieure. Les événements se succèdent de façon désordonnée et foncent à toute allure vers un chaos total."
Depuis la chute du Mur de Berlin, la fin du bloc communiste en Europe et la disparition de l’Union Soviétique, l’Est intrigue.
Cette curiosité se complète par une inquiétude : ne préfigure-t-il pas notre avenir ? En effet, l’Occident lui a inoculé ses tares (individualisme, atlantisme, mondialisme, économisme, matérialisme, relativisme culturel, nihilisme spirituel).
Pourtant, l’Est demeure autre.
On observe néanmoins la convergence rapide de l’homo sovieticus et de l’homo americanus vers le type du World Man.
A rebours des tropismes occidental et atlantiste des cénacles universitaires et des média hexagonaux, Georges Feltin-Tracol réinforme en dépassant les commentaires habituels pour la réalité, parfois caché ou occulté, des faits.
Ces Réflexions à l’Est aident à mieux comprendre la situation intellectuelle de nos voisins orientaux des steppes et de la taïga.
Cette émission est animée par PGL et Ulysse Girard.