La France fut peut-être "la fille aînée de l'Église", mais les rois de France ne furent pas toujours des fils obéissants. Entre le Xe et le XVIIIe siècle, alors que régnaient les Capétiens, seize d'entre eux ont ainsi subi les foudres ecclésiastiques : l'interdit, ou pire, l'excommunication. Tous – même saint Louis ! – se sont un jour ou l'autre opposés à Rome, rejetant par exemple le concile de Trente, ou allant jusqu'à récuser l'infaillibilité du pape. Certains ont même refusé de participer aux croisades.
C'est de cette volonté manifeste des rois de France d'imposer leur propre souveraineté, de leur refus radical d'être soumis à tous les pouvoirs étrangers (même aux puissances internationales de ces époques que furent le Saint-Siège ou l'Empire), qu'est née l'identité singulière du pouvoir politique dans notre pays.
C'est cette histoire d'amour et d'aversion, entre la religion et la politique, l'intemporel et le temporel, que nous raconte François-Marin Fleutot, avec grande érudition.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
"Toute ma vie, j'ai couru comme dans un marathon", disait Soljénitsyne. C'était un athlète et un moujik. Ses livres ont été comme un coup de tonnerre. Ils ont produit une onde de choc plus grande encore que le rapport Khrouchtchev.
Tout était surdimensionné chez Soljenitsyne : les livres, la stature, le fardeau, la russité, le public. Tout, sauf une chose : le refus qu'il a adressé au mensonge.
Car cette dissidence est commune à tous les hommes. Elle se trouve en dépôt en chacun de nous. Comme une graine. À charge pour les uns et les autres de la cultiver.
Émission du "Libre Journal" de Claude Giraud.
Schaoul, qui est appelé aussi Paulus, le Petit, a été l'accoucheur de la nouvelle Communuauté, qui naît, à partir des années 30 et suivantes, et qui se développe et s'agrandit en intégrant les païens, par centaines, par milliers, puis par dizaines de milliers.
Dans ces années 30 et suivantes, le peuple hébreu, qui est un peuple germinal, et qui porte en lui, depuis à peu près vingt siècles, l'Information créatrice destinée à l'humanité entière, subit une métamorphose : le monothéisme hébreu passe aux païens. Une nouvelle étape dans l'histoire de la Création est inaugurée.
Schaoul-Paulus a été le théoricien de cette métamorphose qui a été douloureuse. À l'intérieur d'un Univers qui est lui-même inachevé et en régime de métamorphose, la création de l'Homme nouveau et véritable est un processus qui implique et présuppose une véritable métamorphose de la part de l'homme ancien, l'homme animal.
Ce sont ces problèmes proprement métaphysiques qu'examinent Claude Tresmontant, par l'étude des textes principaux des lettres de Paul, situées dans l'histoire de sa vie. Un processus de métamorphose, qui est un processes vital, est évidemment beaucoup plus difficile à comprendre qu'un problème simplement moral ou juridique. Et c'est pourquoi la pensée de Paul est très difficile, très obscure, parce qu'elle porte sur ce processus de métamorphose qui est en cours.
Émission des "Mardis de la mémoire", animée par Pierre Chaunu.
Pendant la brève parenthèse coloniale occidentale, la France a-t-elle pillé l'Algérie ? Quel était le statut de cette colonie sur le plan économique, politique et social par rapport à la métropole ? La décolonisation a-t-elle été subie où s'est-elle révélée comme une mesure urgente et nécessaire ? Les français d'aujourd'hui ont-ils une dette à l'égard des algériens ?
Alors que le mythe de la culpabilité coloniale et la culture de repentance-soumission ont envahi notre société, l'historien Daniel Lefeuvre et le grand reporter Jean Jolly rétablissent quelques vérités quant à cette période troublée de l'histoire de notre pays.
Émission du "Libre Journal de midi", animé par Roger Saboureau.
Une émission en forme d'hommage à deux grandes voix de la droite nationale, le journaliste et reporter François Brigneau et l'essayiste catholique Jean Madiran. Co-fondateurs en 1982 du quotidien Présent, ces deux personnalités très différentes étaient finalement complémentaires.
Une étude conjointe de deux trajectoires qui révèle, à la lumière de leurs combats de plume, un demi-siècle d'histoire du nationalisme français.
Émission "Voix au chapitre", animée par Anne Le Pape.
Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) a des raisons de se battre et non pas simplement de vivre. Son physique énorme, fabuleux, à la saint Thomas d'Aquin, sert ces heureux desseins. Ses romans regorgent de bagarres inouïes, signes de la prodigieuse santé de cet esprit résolument hors norme. Quant à l'imagination, l'humour et la fantaisie, qui l'animent en toute chose, en toute oeuvre, ce ne sont là que dons du Ciel qui décuplent les forces de ce conspirateur-né.
Protestant anglais converti au catholicisme romain, Chesterton est un polémiste et un apologiste à cheval entre le XIXe et le XXe siècle, un paladin du papisme, un champion de l'Église militante et triomphante qui sort de l'ombre au moment précis où le christianisme entame son déclin.
Peu soucieux de l'Histoire, Chesterton est d'abord un homme de foi et d'honneur qui conserve l'âme hauturière du Moyen Âge. S'il défie la modernité, et s'il passe pour un traître à son pays et parfois même à sa classe sociale, c'est à la fois en sage et en fou, en excentrique et en réservé qu'il donne et rend tous les coups.
De son sens du paradoxe naîtra une lecture du monde unique en son genre, gouvernée par l'éternelle et impossible quête du centre.
Émission du "Libre journal de la nouvelle droite", animée par Thomas Hennetier.
Fondateur de l'école laïque et de l'empire colonial, Jules Ferry est bien plus que tout cela : intellectuel au grand courage physique, républicain engagé dans une lutte féroce avec un autre républicain, Georges Clemenceau véritable partisan de l'industrie et du libre-échange devenu adepte du protectionnisme paysan. Sa vie est un roman.
Il faut la découvrir en respectant la chronologie, comme nous le rappelle Eric Fromant, en présentant l'enchaînement des faits, de sa naissance en 1832 à 1893, date de sa mort.
Émission du "Libre Journal de la crise", animée par Laurent Artur du Plessis.
Entre le XVIe siècle et le début du XXIe, la place, l'écriture, le statut et la réception de l'histoire n'ont cessé d'évoluer, pour aboutir aux formes que nous lui connaissons aujourd'hui. Didier Le Fur montre ainsi que, après la Renaissance, l'explication du passé et de l'histoire du monde par les églises chrétiennes décline, en même temps que naît l'idéologie du "progrès", qui donnera ensuite naissance à la "science" de l'histoire actuelle.
Particulièrement original, porté par un historien capable d'interroger sa pratique comme sa matière, Didier Le Fur nous rappelle que l'écriture de l'histoire en France, à l'image de ses deux principaux courants que sont le "roman national" et l' "histoire mondiale", est encore et toujours largement influencée par l'imaginaire chrétien, ce qu'il serait peut-être intéressant de questionner...
Émission du "Libre Journal des amitiés françaises", animée par Thierry Delcourt.