Le fascisme a été, avec le communisme, le principal phénomène politique du XXe siècle. Synthèse originale de socialisme et de nationalisme, plus héritier de Blanqui que de Bonald, il a essaimé dans toute l'Europe à des degrés divers, inspirant les uns et les autres. La plupart de ses dirigeants, y compris les deux plus célèbres, viennent de la gauche socialiste. Le fondateur historique du national-socialisme, l'autrichien Walter Riehl, était lui-même un ancien social-démocrate. Et son parti, la DAP devenue DNSAP, était la révision nationaliste d'un courant socialiste classique.
Thomas Ferrier nous présente un panorama exhaustif des fascismes d'Europe, des groupuscules jusqu'aux grands partis au pouvoir, du Parti nationaliste islandais à la NSDAP. L'idéologie commune de ce mouvement continental est analysée, ses racines également. Cette expérience historique finira dans le froid de l'hiver russe puis dans les ruines de Berlin.
On ne saurait comprendre l'Europe d'aujourd'hui sans comprendre les égarements d'hier.
Émission du "Libre Journal des Européens", animée par Thomas Ferrier.
Nier l'existence des crimes contre l'humanité, en minimiser les faits ou les déformer est du négationnisme. Sont des négationnistes ceux qui doutent de la réalité des camps d'extermination nazis, qui remettent en cause l'unicité de la Shoah. Refuser de reconnaître ou relativiser le génocide arménien et le massacre des Tutsis est aussi du négationnisme.
En revanche, minimiser le nombre des victimes du communisme, dénier aux régimes communistes leur caractère totalitaire, continuer à présenter l'enfer vécu par ceux qui l'ont connu comme une nostalgie, n'est pas considéré comme une négation de l'histoire du XXe siècle.
Pourquoi ne parle-t-on pas de négationnisme de gauche, d'où vient ce blocage, quels sont ceux qui le pratiquent, que cachent-ils, quelles conséquences cet escamotage du passé a-t-il sur notre monde actuel qui en est l'héritage ?
Thierry Wolton décrit les mécanismes de cette résistance aux vérités dérangeantes, et analyse la manière dont cet aveuglement historique conditionne les enjeux actuels : terrorisme islamique, montée du populisme, renouveau du nationalisme, retour de l'antisémitisme.
Regarder l'histoire en face, sans mensonge ni omission, est une nécessité pour se garder de ce que la nature humaine est toujours capable de reproduire. Dénoncer le négationnisme de gauche au même titre que les autres négationnismes n'est pas seulement une affaire de morale, c'est aussi une question de sauvegarde.
Émission du "Libre Journal des amitiés françaises", animée par Thierry Delcourt.
Véritable enquête sur l'histoire de la figure paternelle, le travail de Sylvain Durain nous entraîne dans une passionnante aventure : celle de la création des civilisations. L'étude de nombreuses communautés, du monde primitif à nos jours, et leur comparaison le poussent à dégager un nouveau concept, celui du " matriarcat sacrificiel ". Articulant trois niveaux d'analyse, la famille, la politique et le religieux, la thèse remet au cœur du processus culturel les notions de sacrifice et de violence. Cette dernière serait donc, comme l'a montré René Girard, le fondement des sociétés.
Mais la violence est-elle inhérente au patriarcat ? Une société plus féministe mènerait-elle vers plus de paix et de bonheur ? L'égalité totale entre les sexes provoquera-t-elle un nouveau monde meilleur ? Qui sera le bouc émissaire ? Qui cimentera la communauté mondiale face au désordre à venir ? Sans concession, Sylvain Durain parvient à dégager deux mondes qui ne cessent de s'affronter : celui de l'archaïque indifférencié face à celui de la complémentarité incarnée.
Loin des stéréotypes actuels, cette nouvelle approche permet de répondre à une question fondamentale de notre époque : allons-nous vers un matriarcat postmoderne ? Après avoir pris connaissance de ces travaux, on serait tenté de répondre par l'affirmative.
Émission du "Libre Journal de la plus grande France", animée par Anne-Laure Maleyre.
Longtemps caricaturées comme l'expression d'une réaction aveugle condamnée par l'Histoire, les idées de la Contre-Révolution n'ont jamais disparu et retrouvent même aujourd'hui une incontestable actualité.
Alors que la Contre-Révolution a surtout, jusqu'ici, retenu l'attention des historiens de la période concernée et privilégié l'histoire politique ou militaire de mouvements comme les insurrections vendéenne ou sanfédiste, les dissidences carliste espagnole ou migueliste portugaise, Pierre de Meuse s'attache pour sa part à rendre compte de ce qu'étaient les idées sous-jacentes à ces différents phénomènes historiques.
Il nous livre le fruit d'une réflexion ambitieuse, qui ouvre constamment des perspectives nouvelles, aussi originales que stimulantes permettant de révéler ce que la pensée contre-révolutionnaire peut apporter aujourd'hui à la vie des idées.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
L'ouvrage L'erreur et l'orgueil du grande philosophe conservateur Roger Scruton vient d'être traduit en français. Y est passé en revue les thèmes et ouvrages des principaux penseurs qui ont influencé la gauche occidentale des cinquante dernières années : Michel Foucault, Jurgen Habermas, Alexandre Kojève, Jean-Paul Sartre, Jacques Derrida, Slavoj Zizek on encore Alain Badiou.
Qu'est-ce que la gauche pour ces intellectuels ? Par quels détours le combat historique de la gauche pour l'égalité a-t-il pu délaisser la classe ouvrière pour les minorités ? Quelles responsabilités pour les intellectuels de gauche dans les désordres, déséquilibres et fragmentations de la société contemporaine ? Peut-il y avoir une base pour la résistance à l'agenda de gauche sans foi religieuse ?
C'est en compagnie du philosophe Remé Soulié, bon connaisseur de l'oeuvre de Roger Sccruton, que nous tentons de trouver une réponse à ces questions.
Émission du "Libre Journal du lundi soir", animée par Dominique Paoli.
Dix ans après La Femme au temps des cathédrales, la grande historienne qu'est Régine Pernoud poursuit son enquête sur la condition féminine au Moyen Age en s'intéressant cette fois à l'épopée des croisades, qui passe, bien à tort, pour essentiellement masculine.
Car les croisades ne furent pas seulement affaire de batailles. Des familles entières allèrent s'installer en Terre sainte. Des bourgeoises ou des grandes dames, des femmes de commerçants ou d'artisans, des religieuses côtoyèrent les femmes turques, arméniennes, byzantines, subirent la rigueur des défaites, de l'esclavage, de l'exil.
Régine Pernoud nous aide à comprendre ces destins féminins dans cette fresque grandiose, où se poursuit aussi une réflexion sur la rencontre entre les peuples et les cultures.
Émission du "Libre Journal de Jean Ferré".
Critique littéraire, journaliste, essayiste, Jacques Laurent fut également un pamphlétaire redouté. Auteur de best-sellers sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent, il fut aussi lauréat du Goncourt, membre de l'Académie française, pasticheur encore, historien, reporter de guerre, directeur et fondateur de revues.
Jacques Laurent a été un des hommes les plus en vue de son temps. Faisant la couverture des magazines des années cinquante, académicien respecté à la fin de sa vie, il fut traqué par la police au temps de l'OAS. Défenseur du désengagement politique en littérature, il a été vilipendé par la gauche, prompte à dénoncer son "fascisme" supposé. Bien qu'adversaire des écoles et des catéchismes politiques, religieux ou littéraires, on a voulu faire de lui le maître à penser des "Hussards".
Brûlant son existence par les deux bouts, multipliant ses succès féminins, roulant en Buick avec chauffeur, écumant les palaces des côtes méditerranéennes et les bars de Saint-Germain-des-Prés au temps de sa gloire, il mit fin à ses jours dans l'absolu dénuement d'une chambre de bonne parisienne.
Jacques Laurent sort des cadres et des sentiers battus. La profusion de son oeuvre donne le vertige. Que ce soit en littérature ou dans les combats, elle se démarque par une liberté de ton et une intelligence percutantes.
Cette émission s'attache à restituer l'essentiel de la leçon de liberté et d'intelligence laurentienne en éclairant les faces les plus marquantes de la vie de l'homme et de son oeuvre.
Émission du "Libre Journal de la jeunesse", animée par Hugues Sérapion.
Le nihilisme a creusé le vide qui est en nous car l'homme est un être risqué et toujours projeté en avant de lui-même. Nous avons laissé le nihilisme s'emparer de ce vide et l'habiter. Nous avons laissé grandir la force mauvaise du nihilisme.
Car le nihilisme est une force. Mais c'est une force qui ronge l'homme et détruit le désir du bien et de la vie. Le nihilisme est une force qui nous met en état d'apesanteur et d'oubli de soi. Le nihilisme nous met hors sol par haine de la terre. Il nous met aussi hors de la durée par haine de l'histoire, et des permanences, et des fidélités.
Pierre Le Vigan revient sur le destin de ce concept et la manière dont il s'est incarné dans notre histoire.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.