La République est un idéal, gorgé du désir d'un monde meilleur, plus juste, plus démocratique et plus égalitaire. En ce sens, elle est aussi une promesse.
Pourtant, le concept de "République" apparaît aujourd'hui vidé de son sens pour bon nombre de nos concitoyens : à force d'entendre les mêmes grandes déclarations faites d'un assemblage d'éléments de langage désincarnés, tout ceci apparaît comme de la comédie.
Il faut, pour revitaliser la République, procéder à un travail de resignification. Dire d'où elle vient, quelle est sa spécificité, ce qu'elle engage et qu'elle exige.
C'est ce à quoi s'emploie l'historien du droit Thomas Branthôme, afin que la République retrouve son sens perdu et que ceux qui s'en réclament participent à une transformation réelle du monde.
Robespierre a-t-il eu une pensée économique ? Le 10 mai 1793, il utilisa l'expression d' "économie politique populaire", qui invite à être approfondie. Nous savons également qu'il ne fut ni le seul, ni le premier, à concevoir un tel projet.
Cette pensée économique critique de ce que l'on appelle couramment "libéralisme économique" ouvrait sur un "libéralisme égalitaire" dans le sens où elle affirmait la nécessité de rééquilibrer le circuit économique ; l'idée centrale étant de contrôler, par la démocratie y compris dans sa dimension communale et décentralisée, l'exercice du pouvoir économique.
Robespierre approfondissait par-là la réflexion sur la dangerosité du pouvoir économique et sur les moyens très pratiques d'empêcher ce despotisme nouveau.
Homme politique, philosophe, magistrat, historien et écrivain, Joseph de Maistre est considéré comme l'un des pères de la philosophie contre-révolutionnaire.
Pour s'attaquer à ce monument de l'histoire et de la littérature à la postérité diverse (et surprenante), Alain de Benoist reçoit Rémi Soulié, Axel Tisserand et Luc-Olivier d'Algange dans ce nouveau numéro des "Idées à l'endroit".
Pour mieux comprendre le mouvement des gilets jaunes, les trois spécialistes Alain Hugon, historien de l'Ancien Régime, Marc Belissa, historien de la Révolution française, et Michèle Riot-Sarcey, historienne du XIXe siècle, portent sur la mobilisation actuelle des Gilets jaunes leurs regards d'historiens des soulèvements populaires et des révolutions.
L'apparente spontanéité et le déclenchement sur des mots d’ordres anti-fiscaux, de même que le rejet des privilèges et de la domination de caste, forment des points communs avec les jacqueries et les autres soulèvements populaires qui ont scandé l'histoire de l'Occident, du Moyen Age au XVIIIe siècle.
Mais le mouvement de novembre-décembre 2018 se situe dans un tradition de forte politisation populaire inaugurée par la Révolution française, en particulier par le mouvement des sans-culottes. Comme aux temps les plus anciens, "l'économie morale de la foule" déclenche et justifie la révolte lorsque des valeurs supérieures à celles de la légalité, centrées sur le droit à l'existence dans la dignité, sont transgressées.
L'héritage révolutionnaire, cependant, s'exprime clairement avec l'exigence d’une représentation politique qui ne soit pas seulement légale, c'est-à-dire conforme aux procédures constitutionnelles, mais qui soit aussi légitime, c'est-à-dire effectivement représentative des représentés. Le désir de démocratie, au sens plein du terme, donne au mouvement des gilets jaunes une dimension de resurgissement de la puissance populaire qui a fait les Révolutions de 1830 et 1848, avant d'être à l'œuvre dans la Commune de Paris (1871).
Émission "La grande H.", animée par Julien Théry.
Pour ce 71ème numéro de "L’Heure la plus sombre", Vincent Lapierre reçoit l'historien de l'eschatologie messianique Youssef Hindi.
- 00'00 : introduction
- 01'15 : la laïcité est une religion de remplacement
- 05'00 : Junius Frey ou la kabbale dans le christianisme
- 11'05 : le mysticisme dans la Révolution française
- 15'15 : Jacob Franck ou la destruction du catholicisme de l'intérieur
- 22'19 : la mystique du socialisme
- 23'50 : "La République n'est pas fonctionnelle"
- 30'00 : Les immigrés, la nouvelle classe messianique
- 32'27 : Ferdinand Buisson, l'héritier du projet kabbaliste
- 35'10 : vers un "catholicisme moderne"...
- 37'40 : ...et une VIème République
- 40'36 : la rigidification du Système
- 43'33 : sur le double discours
- 46'00 : "La solution est religieuse"
La crise de l'Education Nationale révèle aujourd'hui les limites de l'organisation par l'Etat républicain des écoles, collèges, lycées et universités.
Mais cette crise est-elle le fruit d'une infidélité à l'esprit des pères fondateurs du système scolaire français, ou l'aboutissement de principes idéologiques et politiques surgis après la destruction en France de l'enseignement traditionnel confessionnel et décentralisé ? La formation des maîtres, l'établissement des programmes et des méthodes pédagogiques ne sont-ils pas confisqués par les tenants syndicaux d'une nomenclature savamment cooptée ?
L'abrutissement des nouvelles générations, le développement de l'illettrisme, l'échec scolaire et l'inaptitude du système à préparer à la vie professionnelle le doivent-ils aux principes de l'Ecole mixte laïque, gratuite et obligatoire qui régissent l'instruction publique, en particulier depuis Jules Ferry ?
Emission du "Libre Journal des sciences", animée par David Mascré.
À rebours de la version officielle qui nous est enseignée à l'école de la République, Marion Sigaut tente de restituer la chronologie des événements qui ont mené à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789.
On ne sera pas étonné de constater le fossé qui sépare le mythe républicain et la vérité historique, cette dernière ressemblant à s'y méprendre à un coup d'état où les mensonges et autres violences politiques ont été abondemment utilisés par la faction qui sortira victorieuse de la Révolution française : la bourgeoisie.
Claire Colombi nous montre ensuite comment l'histoire républicaine, en quête de respectabilité et afin de contribuer à légitimer son propre régime politique, a constitué le mythe du 14 juillet tout au long du XIXe siècle.
L'utilisation du terme "génocide" pour qualifier les exactions commises par les bleus sur les vendéens entre 1793 et 1794 fait débat depuis presque 30 ans.
L'historien Jean-Clément Martin, spécialiste de la Révolution française et de son historiographie, nous explique en quoi il est opposé à l'usage de ce terme pour décrire et définir les massacres qui se sont déroulés à cette époque en Vendée - 200'000 morts, soit 20 à 30% du total des morts de la Révolution française.
Réfractaire à tout catéchisme idéologique, il veut cherche surtout à (faire) comprendre le "phénomène vendéen" dans toute sa complexité, en affranchissant la période des interprétations consacrées qui l'inscrivent toujours dans une lutte entre le bien et le mal.