Au travers de plusieurs entretiens, Philippe Grasset présente les thèmes développés sur le site dedefensa.org, liés à l'actualité crisique des événements en cours.
Ces événements sont replacés dans une perspective méta-historique, telle que développée dans le livre La Grâce de l’Histoire.
De l'appréciation du rôle des Etats-Unis aux rapports historiques entre les Révolutions françaises et américaines (“déchaînement de la Matière”), en passant par le rôle de l’Allemagne, c'est une incursion “par le haut” dans ce qui constitue l’ossature métahistorique fondamentale du site dedefensa.org qui nous est ici proposée.
Ce qui s’est passé dans notre pays au moment de la Révolution française et sous Napoléon Ier constitue une charnière de l'histoire suisse, une crise dont est issue la Suisse moderne.
Pour en comprendre l’importance, il faut se replonger dans l’histoire longue : il est nécessaire de replacer la Suisse dans son contexte depuis le XIIIe siècle, en rappelant les problèmes les plus graves et les événements principaux qui l'ont fait évoluer. Notamment le premier traité entre le roi de France et la Confédération en 1453, ainsi que l’alliance avec la France de 1516, qui vont permettre à la Suisse de répandre son économie et sa politique à travers l’Europe.
Le point le plus important reste l’enrôlement des soldats suisses dans les différentes armées européennes, et surtout chez ses voisins français. Car ces mercenaires jouent un rôle prédominant dans la politique et l’économie de la Suisse pendant trois siècles (du XVIe au XVIIIe siècle) jusqu'à la Révolution et à l’Empire.
Ce survol historique nous conduit à la Révolution française, où les événements se succèdent, avec un rôle des Suisses toujours prépondérant.
Mais c'est en 1792, après le massacre de la garde Suisse aux Tuileries, que la longue politique de mercenariat est rompue et les relations avec la France vont aller en se détériorant.
En 1798, les armées françaises envahissent la Confédération. En 1802 arrive Napoléon Bonaparte. Celui-ci ordonne le retrait des troupes françaises de notre territoire et la restitution de la Confédération en échange de soldats. Les Suisses sont alors enrôlés dans plusieurs batailles et y jouent un rôle important.
Cette époque peu glorieuse pour la Suisse (entre 1789 et 1815) sonne malheureusement la fin d’une grande histoire militaire...
En France, est répandue depuis plus de 40 ans une histoire réactionnaire de la Révolution propagée des ouvrages "savants" aux manuels des écoliers. Ce déni, instrumentalisé par l'oligarchie qui l'a promu, s'accompagne d'une "haine de soi" qui suscite la perplexité goguenarde des historiens du monde entier.
Les conséquences grotesques de cette propension au "devoir de mémoire" patrimonial revendiqué contre l'intelligibilité du développement historique ont pourtant fini par disqualifier ces scolastes aux yeux de celles et ceux qui entendent faire de l'histoire quelque chose du présent, qui y cherchent une source généalogique de savoir et de sens.
Le magnifique travail de Sophie Wahnich atteste qu'une nouvelle génération d'historiens à donc su de ce passé récent "faire table rase", et nous restituer la portée sociale fondatrice et universelle de la Révolution, en révélant l'imposture des apories que 40 années de refoulement avaient postulé entre "sentiment et raison", "violence et progrès", "individu et collectivité".
En nous réappropriant, avec Sophie Wahnich, ce moment de notre histoire où l'être social de la Nation a réussi a s'exprimer, et pour toujours être entendu du monde entier, nous pouvons de nouveau en faire quelque chose, aujourd'hui, en ces temps obscurs de relativisme généralisé et de concurrence libre et non faussée, pour... en sortir !
Les aventures de la petite phrase, droit naturel, demeurent encore largement méconnues, bien qu’elles suscitent un intérêt réel et récent.
Le travail de Brian Tierney (1997) a permis de mieux situer sa réapparition dans des formes toutes nouvelles, à l’époque tumultueuse des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, et d’en suivre la renaissance à la lumière de l’Ecole de Salamanque jusqu’aux débuts du XVIIe siècle.
Florence Gauthier nous propose de revenir sur l’histoire de ce concept de droit, et sur ses potentialités révolutionnaires.
Au travers de son essai "Vladimir Bonaparte Poutine, essai sur la naissance des républiques", Yannick Jaffré s'essaie au comparatisme historique en étudiant les trajectoires parallèles du véritable homme d’état qu'est Vladimir Poutine et Bonaparte, dans le rôle qu'il a joué au sortir de la Révolution française.
L’occasion aussi de dresser l'état des lieux de l'élite qui gouverne la France aujourd'hui.
Une leçon de politique bienvenue.
La Vendée, un fratricide, un drame national ! Ce n’est pas assez ! Certains y voient un génocide, le premier génocide de l’histoire moderne, perpétré par des idéologues au nom de la Révolution, matrice de tous les totalitarismes. Pas moins !
Il est vrai qu’au mois de mars 1793, alors que la jeune République française (née le 22 septembre 1792) s’apprête à entamer sa première campagne de guerre — une guerre contre toute l’Europe, dans laquelle la France a été plongée au mois d’avril de l’année précédente par les Girondins et la Cour —, il est vrai que c’est alors qu’une large part de la population des départements de l’Ouest, en majorité paysanne, se soulève ; elle refuse de marcher à l’ennemi commun ; elle s’oppose au recrutement ; elle s’arme contre les villes, contre les gens des bourgs, contre les républicains ; elle massacre les patriotes locaux.
Que cette fureur soit justifiée ou non, la République n’a pas le choix, et doit faire face, comme le ferait n’importe quel régime dans pareille situation. Mais comment réagit-elle ? A-t-elle fait son devoir ou est-elle allée bien au-delà ? Pragmatisme ou fanatisme ? C’est là toute la question, tout le débat. Et la réponse est dans les décrets de la Convention nationale, dans les arrêtés du Comité de salut public, dans la correspondance des représentants en mission.
On pourrait voir la trajectoire d'un Robespierre comme celle d'un mystique assassin ; et, comme le disait très bien Mathiez, d'un certain côté on lui eût presque pardonné la Terreur, mais l'Être suprême, jamais.
Il est temps de rétablir la vérité historique sur ce personnage emblématique dont le destin est confondu avec celui de la Révolution française.