C'est une bouffée d'oxygène salvatrice contre l'air vicié de la pensée unique que nous offre Fabrice Luchini en offrant en représentation, depuis quelque temps, la lecture des textes de Philippe Muray. Une performance qui relève d'ailleurs presque de la provocation au sein de notre ère de l'hyper festif, tant les textes choisis parmi l'œuvre de Muray se révèlent corrosifs - quoique drôles et savoureux !
Le comédien, grand lecteur de Céline, Nietzsche ou La Fontaine, revient ici sur l'acide lucidité de l'essayiste disparu depuis peu.
Alors que Michel Houellebecq vient de sortir son cinquière roman, Alain Finkielkraut en profite pour revenir sur son oeuvre en général et La carte et le territoire en particulier.
Entre le romancier et l'intellectuel, qui sont l'un et l'autre de redoutables débatteurs, les échanges sont vifs et brillants. Car si Michel Houellebecq n'est pas tendre avec ses contemporains, on sait qu'il apprécie sincèrement Alain Finkielkraut, avec qui il a en commun de nombreux traits de caractère...
La double passion pour la langue française et la pensée du comédien Fabrice Luchini l'a conduit à dire sur scène Céline, La Fontaine, Nietzsche, Valéry, Proust, Claudel ou encore Le Bateau ivre de Rimbaud. Il revient avec un nouveau spectacle sur l'argent.
Pourquoi ce thème ? Et pourquoi solliciter les écrivains à l'heure où ce sont les économistes qui font la loi ?
C'est, sous forme de discussion, une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie que nous offrent Robert Legros, professeur de philosophie, et Marcel Gauchet, historien et philosophe.
Car ce qui advient avec la sortie de la religion dans la modernité, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit.
Peut-on faire une analyse raisonnée des péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises ?
La France décidément n'en a pas fini avec Pétain. Lors de son itinérance mémorielle, organisée pour célébrer le centenaire de la fin de la Grande guerre, Emmanuel Macron a déclaré "Le maréchal Pétain a été pendant la première guerre mondiale aussi un grand soldat, c'est une réalité de notre pays c'est aussi ce qui fait que la vie politique comme l'humaine nature sont parfois plus complexes que ce que l'on voudrait croire". Il a ajouté : "On peut avoir été un grand soldat lors de la première guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes pendant la seconde".
En dépit de ces précisions, les propos du chef de l'Etat ont déclenché un incendie. "Honorer Pétain, c'est nier la responsabilité de la France dans la déportation des juifs", a jugé le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France. François Hollande tout comme Jean-Luc Mélenchon ont twitté leur indignation. Des historiens ont estimé qu'un président ne devrait pas dire ça. Le journal Le Monde pouvait donc conclure "Macron trébuche sur le maréchal pétain".
Quelles leçons pouvous-nous tirer de cet épisode médiatico-politique ? La querelle faite à Macron est-elle légitime et que révèle-t-elle ? Et sur le fond, le gaullisme et le pétainisme sont-ils pour le salut même de la nation, définitivement irréconciliables ?
En 1984, le penseur Hans Jonas prononce à Tübingen puis à la New School de New-York une conférence à laquelle cette émission emprunte son nom : Le concept de Dieu après Auschwitz.
Paul Ricœur et Catherine Chalier prolongent ici cette réflexion initiée par Hans Jonas : "Qu'est ce qu'Auschwitz a donc ajouté à ce qu'on a toujours pu savoir de la terrible et de l'horrible quantité de méfaits que l'être humain sont capables de commetre et ont depuis toujours commis envers d'autres humains ?"
Simone de Beauvoir écrivait en 1947 dans le deuxième sexe : "la dispute durera tant que les hommes et les femmes ne se reconnaîtront pas comme des semblables".
Nous sommes en 2016, les femmes ne sont plus confinées au foyer, ni condamnées aux métiers subalternes : avocats, architectes, magistrats, diplomates, ministres, les grandes professions et les plus hautes fonctions leur sont ouvertes. Elles divorcent sans rencontrer d'obstacle, celles qui ne souhaitent pas poursuivre une grossesse peuvent demander à un médecin de l'interrompre. La procréation est aujourd'hui un choix et non un destin.
Une véritable révolution des mœurs a tout changé en quelques décennies et nous aurions donc tendance à croire que la reconnaissance a eu lieu et que la dispute est, ou devrait, être close.
Mais force est de constater que de nombreuses personnes ne sont pas d'accord avec ce constat. Alors : le féminisme a-t-il gagné la partie ou vivons-nous encore dans une société patriarcale ?
Est-ce que l'identité européenne peut être appréhendée uniquement par un principe d'ouverture faisant fi des réalités substantielles qui constituent l'être européen ?
Alors qu'en Europe les débats sur la post-nationalité sont à la mode dans les milieux universitaire et médiatique, le refus de l'adoption de la constitution européenne par le peuple français lors du référendum de 2005 pose un certain nombre de questions.