Philosophies des Droits de l'homme. Avec Grégor Puppinck et Frédéric Worms à Répliques sur France Culture.


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15.12.2018

Certains s'en souviennent peut-être, jusque dans les années 70 du XXe siècle, le droit était considéré par les penseurs politiques les plus en vue, comme une superstructure idéologique, pure mystification destinée à protéger et à occulter par la fiction d'une loi supposée égale pour tous, la réalité de l'exploitation et celle de la domination.
Les choses ont changé sous l'effet de la dissidence dans les pays totalitaires. Il s'est produit un extraordinaire retour du droit, et cette réévaluation a pris la forme d'une référence retrouvée aux Droits de l'homme. Référence qui reste plus que jamais de mise.
Les Droits de l'homme font l'unanimité aujourd'hui, ils n'ont plus d'ennemis déclarés. Mais la conflictualité n'a pas disparu pour autant. Plusieurs conceptions des Droits de l'homme se font jour et s'affrontent. Si tout le monde parle en effet le même langage, ce langage recouvre des pensées et des politiques antagonistes.
Pour y voir plus clair dans ce dissensus paradoxal, Frédéric Worms, membre du comité consultatif national d'éthique et philosophe, débat avec Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice.

La langue française et les femmes. Avec Bérénice Levet et Bernard Cerquiglini à Répliques sur France Culture.


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27.04.2019

"En ce début du XXI° siècle, lit-on dans le dernier rapport de l'Académie Française, tous les pays du monde et en particulier la France et les autres pays entièrement ou en partie de langue française connaissent une évolution rapide et générale de la place qu'occupent les femmes dans la société de la carrière professionnelle qui s'ouvre à elles, des métiers et des fonctions auxquelles elles accèdent sans que l'appellation correspondant à leur activité et leur rôle réponde pleinement à cette situation nouvelle. Il en résulte une attente de la part d'un certain nombre croissant de femmes qui souhaite voir nommées au féminin la profession ou la charge qu'elles exercent et qui aspirent à voir combler ce qu'elles ressentent comme une lacune de la langue."
Mais le jumelage systématique du genre grammatical avec le sexe est-il une victoire pour les femmes et pour la langue ? Cet aggiornamento tardif réjouit en tout cas le linguiste Bernard Cerquiglini autant qu'il attriste la philosophe Bérénice Levet qui, tous deux, expliquent leurs positionnements.

Le Colonel de La Rocque en connaissance de cause. Avec Pascal Ory et Serge Berstein à Répliques sur France Culture.


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28.06.2014

La ligue nationaliste des Croix-de-Feu du colonel de La Rocque est au coeur des polémiques sur l'existence d'un fascisme authentiquement français.
Au nom de leurs sacrifices dans les tranchées, les Croix-de-Feu exigent un gouvernement assez fort pour garantir la sécurité de la France contre l'ennemi allemand, mais aussi contre les "ennemis de l'intérieur", communistes et pacifistes. Pour réveiller le patriotisme et intimider l'extrême-gauche, les Croix-de-Feu multiplient défilés et rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de militants. Ces attroupements sont organisés dans le plus grand secret et impressionnent par leur mise en scène.
Les animateurs du Front populaire veulent y voir la préparation d'un coup d'Etat pour instaurer une dictature fasciste. En fait, La Rocque veut faire revivre l'Union sacrée de 14-18 pour réconcilier tous les Français au-delà des divisions sociales et partisanes. Les Croix-de-Feu se sentiraient liés par leur code de l'honneur : leurs exploits guerriers pour la victoire les obligeraient désormais à des exploits civiques pour empêcher toute révolution de type bolchevique.
Après l'émeute antiparlementaire du 6 février 1934, La Rocque lance ses hommes dans une croisade caritative contre la misère, dans l'espoir de reconquérir la classe ouvrière. Les soupes populaires remplacent peu à peu les démonstrations de force.
En 1936, La Rocque refuse toute riposte lors de la dissolution de son "mouvement" par le gouvernement Blum, puis s'intègre au système institutionnel en créant le Parti social français.
Finalement, les Croix-de-Feu refusent le totalitarisme fasciste parce qu'ils ont encore confiance dans la volonté des Français de se sacrifier pour la Patrie.
Alors : est-il encore possible de fascisme français après avoir pris en compte les éléments scientifiques du débat ?

Les intellectuels français sont-ils des imposteurs ? Avec Alan Sokal et Michel Deguy à Répliques sur France Culture.


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11.10.1997

Le professeur de physique Alan Sokal a réussit, courant 1996, à faire publier dans une revue américaine un article intitulé : Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique. Cette mystification visait notamment à dénoncer l'usage intempestif de la terminologie scientifique par les sciences humaines. Il a depuis explicité son geste dans un ouvrage intitulé Impostures intellectuelles, co-écrit avec Jean Bricmont et publié en 1997.
À l'occasion de sa parution, il débat avec le philosophe et poète Michel Deguy des problèmes réccurents que présentent certains intellectuels français.
Abus de concepts et de termes scientifiques, le fait de jeter des mots savants à la tête du lecteur dans un contexte où ces mots n'ont aucune importance : ce sont des penseurs aussi prestigieux que Lacan, Kristeva, Latour, Baudrillard, Deleuze ou Guattari qui se retrouvent sur le banc des accusés...

Pasolini face au monde moderne. Avec Olivier Rey et René de Ceccatty à Répliques sur France Culture.


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20.04.2019

Même si ses films ne passent plus guère sur les chaînes cinéma de la télévision, Pier Paolo Pasolini est d'abord connu en France comme cinéaste. On sait qu'il fut aussi, avec la même prolixité, avec la même intensité, poète, romancier, penseur. Et c'est précisément le penseur, qu'à l'occasion de la parution du Chaos, nous abordons.
Dans l'ultime entretien que Pasolini a donné quelques heures seulement avant sa mort tragique le samedi 1er novembre 1975, il déclarait "le petit nombre d'hommes qui ont fait l'histoire sont ceux qui ont dit non. Jamais les courtisans ou les valets des Cardinaux." Or, à l'époque où il s'exprimait ainsi, tous les intellectuels disaient non. Le refus régnait en maître. Il n'y avait pas de place pour l'acceptation. Oui était un mot imprononçable.
Qu'avait donc d'original, de singulier, de solitaire, dans ce climat hypercritique, le non de Pasolini ?

Le peuple et les élites. Avec Patrick Buisson et Alain Minc à Répliques sur France Culture.


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12.11.2016

Tout oppose Alain Minc, l'auteur de La mondialisation heureuse, et Patrick Buisson qui vient de publier La cause du peuple. Et pourtant, entre 2007 et 2012, ils ont été les conseillers du même Prince, le président alors au pouvoir Nicolas Sarkozy.
Ils ne le voyaient pas aux mêmes heures, ne lui tenaient pas le même discours et ne lui faisaient pas les mêmes suggestions. Et pourtant le fait est là et constitue un paradoxe qui demande d'être élucidé.
Quel bilan tirent-ils de leur expérience ? Et que représente pour eux ce "moment Sarkozy" ?

Charles Maurras et ses héritiers. Avec Olivier Dard et François Huguenin à Répliques sur France Culture.


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07.02.2015

Avant d'être un mouvement politique, l'Action française fut une école de pensée dotée d'une étonnante force d'attraction. Née en pleine affaire Dreyfus, elle fut animée par Maurras, Daudet et Bainville. Elle compta dans ses rangs Bernanos, Maulnier et Boutang, eut comme compagnons de route Massis, Maritain ou encore Blondin. Elle attira un temps Blanchot, Roy, Gide et Malraux. Elle fascina Proust et Montherlant ; influença de Gaulle et Mitterrand.
Sans indulgence vis-à-vis des dévoiements de l'antisémitisme ou du ralliement à Vichy d'une partie des intellectuels d'Action française, Olivier Dard et François Huguenin dévoilent ici un pan méconnu de l'histoire des idées et nous proposent de (re)découvrir cette pensée riche et complexe qui marqua profondément le premier XXe siècle.

Lire Maurras aujourd'hui. Avec Michel de Jaeghere et Martin Motte à Répliques sur France Culture.


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23.06.2018

Françoise Nyssen, la Ministre de la Culture, a-t-elle eu raison ou tort de retirer la référence à Charles Maurras dans le livre des Commémorations de 2018 ? Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory ont rappelé à très juste titre que "commémorer n'est pas célébrer : on commémore la Saint Barthélémy, on ne la célèbre pas". D'un autre côté, comme le dit un autre historien Sébastien Ledoux "si les commémorations officielles  des pages sombres de notre histoire ont pu faire sens collectivement, c'est au nom de l'hommage  rendu aux victimes."
Une chose est sûre en tous cas : si nous voulons comprendre quelque chose au passé français, l'œuvre et l'action de Maurras ne doivent surtout pas tomber dans l'oubli.
Aussi faut-il saluer la parution dans la belle collection Bouquins de Robert Laffont d'une anthologie de ses textes fondamentaux présentés et établis par Martin Motte ainsi que la réimpression de L'Âge d'or du Maurassisme de Jacques Paugam, préfacée par Michel de Jaeghere.
Reste cette question : comment lire Maurras aujourd'hui ? ou, pour être plus précis : peut-on être, encore maurrassien aujourd'hui, en faisant le tri de sa pensée ?