Cette émission animée par Jean-Louis Roumégace nous propose une réflexion sur la notion de puissance et les difficultés que la France éprouve avec ce concept redevenu pourtant essentiel.
L'invité principal est Christian Harbulot, fondateur de l'Ecole de Guerre Economique (EGE) de Paris et ancien maoïste. Il est accompagné de Pierre Stadere qui nous apporte sa propre connaissance de l'histoire et des enjeux économiques pour élargir les points de vue.
Henri Hude, professeur à l'Ecole Saint-Cyr Coëtquidan, nous propose une analyse du politiquement correct considéré comme un fait universel de la pression sociale. Celui-ci se caractérise par une pression à la fois contrôlable et excessive, tendant à inculquer des conceptions en parties utopiques et aboutissat à un déni de soi-même.
Il convient de voir alors comment fonctionne le politiquement correct et le principe d’autonomie ainsi que sa relation avec le libéralisme.
Spartacus était-il obsédé par son identité ? Non, il luttait pour sa liberté. Maintenant, le bavardage politicien s'affole entre "conflits identitaires" et "crises identitaires", identités "heureuses" ou "malheureuses". C'est autour des thèmes de liberté et de souveraineté que s'est nouée l'histoire politique de l'Occident moderne ; et c'est au travers des figures renaissantes de leur culture que les nations ont affirmé leur caractère. De quoi alors l'obsession identitaire est-elle le signe quand elle s'empare du discours politique au détriment de la liberté et de la créativité ?
La réflexion de Philippe Forget nous permet de comprendre comment les bouleversements migratoires et le retour du pouvoir religieux affectent notre conscience de la liberté.
Mais plus profondément, autant derrière l'assignation à l'origine que derrière le culte oblatif de l'Autre, il décrypte une crise de la volonté. Pour qui n'attend plus rien du monde, reste l'unique négation de soi.
Les puissances prométhéennes de la liberté et de la créativité surmonteront-elles le nihilisme que révèle l'obsession identitaire ?
Au cours du XXe siècle, l'arme aérienne s'est progressivement imposée dans l'art de la guerre, jusqu'à en modifier le paradigme. Depuis la guerre du Golfe de 1991, elle a joué un rôle à la fois central et préalable dans tous les conflits ou crises, qu'il s'agisse de projection rapide de forces, de surveillance globale du théâtre des opérations ou encore de frappes dans la profondeur à des fins de rupture stratégique ou de paralysie des troupes adverses.
En outre, la conjugaison des progrès de la technique et des réflexions doctrinales récentes a fait de l'aviation moderne un outil politique par excellence.
Cette conférence, facilement accessible aux non-spécialistes, apporte des clés de lecture et de compréhension de ce qui constitue la singularité de l'action aérienne et donne au profane les moyens de décrypter les futures campagnes aériennes sans se laisser entraîner par la tentation superficielle du sensationnel.
Ce faisant, à travers l'analyse du passage de deux à trois dimensions dans les opérations militaires, le colonel Régis Chamagne met en lumière l'émergence de la maîtrise de l'information, considérée comme la guerre de la quatrième dimension, et ouvre des pistes de réflexion plus générales sur les nouveaux facteurs de puissance.
Tandis qu'en France la haine de soi et le malaise identitaire ont pris le dessus sur le désir d'assumer son héritage et de faire évoluer ce qui mérite d'être rénové ; tandis que nos élites veulent sortir de l'Histoire et nous offrir la triste jouissance d'un éternel présent faussement festif ; tandis que l'on répète à tort que la France est un pays malade, en déclin, voire en état de mort imminente... Eric Delbecque et Christian Harbulot montrent que le mal dont elle souffre relève plutôt d'une incapacité à penser son avenir, paralysée qu'elle est par une véritable idéologie de l'impuissance, répandue dans nos élites, qui empêche toute élaboration stratégique de grande envergure.
Aussi nous invitent-ils à entrer en résistance pour renouer avec une logique positive d'accroissement de puissance. Pour cela, il s'agit avant tout de refaire nation et de forger une cohésion fondée sur une éthique de responsabilité, qui réconcilie les élites et les citoyens ; il s'agit aussi de se libérer de la confusion acharnée qui est faite entre morale et stratégie diplomatique.
Car cette France riche de ces siècles d'histoire, cette France qui est à la fois un héritage, un présent et un horizon, fait partie de ces nations qui peuvent porter un autre regard sur la mondialisation, éloigné des caricatures de la "destruction créatrice" tout comme des impasses du repli sur soi vindicatif.
Les nations d'Europe ont oublié la composante principale permettant de mettre en oeuvre une politique : la puissance.
Deux analystes bien connus s'interrogent sur la présidence Sarkozy et tentent d'en faire le bilan : la France est-elle plus forte et plus indépendante après les 5 ans qu'il a passés à l'Elysée ?
"Y-a-t-il encore quelque chose à chercher dans la vallée du Roi ? Oui, parce qu'il ne nous laissera jamais en paix" (Jean Lacouture).
Effectivement, le temps qui passe rend cette affirmation de plus en plus juste : "De Gaulle ne nous lâche pas" (Mathieu Bock-Côté) !
Et c'est à un retour sur le personnage, l'oeuvre politique autant qu'intellectuelle et l'héritage du Général que Pierre-Yves Rougeyron nous invite dans le cadre de cette conférence.