L’Histoire a-t-elle un sens ?
L’antiquité gréco-latine n’en concevait aucun. L’antiquité sémitique, les judéo-hellénismes et christianismes ont chacun proposé le leur, lequel a servi de motif à nombre de conflits. Les idéaux des Lumières, avec leur conviction d’un progrès continu dans la marche d’une humanité globalisée, puis les communismes et le national-socialisme ont renouvelé les propositions d’un sens de l’Histoire à accomplir.
Du monde antique pour lequel le destin des cités se forgeait à force de courage et de ténacité, jusqu’au laisser-faire du Grand Marché auto-régulateur des économies modernes, il y a des impensés à l’oeuvre dans les représentations collectives de l’Histoire.
Jean-François Gautier souligne combien la compréhension d’un temps historique, avec ses inconnues, diffère de celle d’un sens de l’Histoire, bardé de certitudes ou d’espérances.
Auteur d’une oeuvre considérable, Jacques Ellul (1912-1994) est cependant resté dans l’ombre toute sa vie.
Critique de la modernité technique à l’époque des Trente Glorieuses, réticent à l’égard des utopies séculières, en dialogue exigeant avec le marxisme lorsque celui-ci, véritable "idéologie dominante", ne souffrait aucune mise en question, confessant sa foi chrétienne quand on ne parlait que de fin de la religion, il ne fit preuve d’aucune complaisance à l’endroit des modes intellectuelles et culturelles.
On le redécouvre aujourd’hui près de vingt ans après sa mort, en se disant qu’il avait peut-être eu tout simplement raison trop tôt, avant tout le monde.
Sa critique de la société technicienne rencontre un écho grandissant dans les milieux écologistes et décroissants, mais aussi auprès de nombre de nos contemporains soucieux de l’avenir de la planète et des générations futures.
Et c'est sa pensée prophétique que nous expose ici Frédéric Rognon.
Comment comprendre la désaffection du peuple pour les politiques de "Gauche" ?
D'ailleurs, la "Gauche" est-elle réellement du côté du peuple ? Le progressisme est-il une idéologie participant de l'émancipation des travailleurs ? Et que penser du libéralisme (économique ET culturel), dont la "Gauche" fut à l'origine productrice ?
L’Histoire a-t-elle un sens ? L’antiquité gréco-latine n’en concevait aucun. L’antiquité sémitique, les judéo-hellénismes et christianismes ont chacun proposé le leur, lequel a servi de motif à nombre de conflits. Les idéaux des Lumières, avec leur conviction d’un progrès continu dans la marche d’une humanité globalisée, puis les communismes et le national-socialisme ont renouvelé les propositions d’un sens de l’Histoire à accomplir.
Du monde antique pour lequel le destin des cités se forgeait à force de courage et de ténacité, jusqu’au laisser-faire du Grand Marché auto-régulateur des économies modernes, il y a des impensés à l’oeuvre dans les représentations collectives de l’Histoire.
Jean-François Gautier souligne combien la compréhension d’un temps historique, avec ses inconnues, diffère de celle d’un sens de l’Histoire, bardé de certitudes ou d’espérances.
Il faut interpréter les épisodes révolutionnaires comme des actes marquant l'avènement, dans le domaine du politique, de l'autoréférence comme norme : la transcendance est rabattue dans l'immanence.
Conférence donnée au colloque "Esprit révolutionnaire et foi chrétienne" à la Faculté libre de théologie réformée d'Aix-en-Provence, les 7, 8 et 9 octobre 1988.
Pourquoi les avancées successives de la France vers ce qu’on appelle des « modernisations » se sont faites par des ruptures ? Des Jacqueries aux guerres de Religion, des Frondes politiques et sociales aux fractures de la Révolution, des espérances foudroyées de 1848 ou de la Commune jusqu’à la renaissance de 1945, les guerres civiles ont toujours été en France des vecteurs de progrès.
Les révoltes du XIVe siècle vont marquer l’avènement de l’Etat moderne contre la féodalité, des guerres de Religion naîtra le triomphe de la raison contre le fanatisme, la Fronde supprimera les privilèges au profit du service de l’Etat, les dix années de guerre avant la révolution de 1789 se termineront par le Consulat, et les journées de 1848 observées en direct par Karl Marx vont marquer le triomphe du libéralisme sur le protectionnisme et l’avènement réel d’une économie de marché.
La Commune, qui est sans conteste la plus terrible des guerres civiles connues par la France, aboutira à la reconnaissance de la nation comme un moyen de rassemblement, et la crise de 1958 amènera le retour au pouvoir de Charles de Gaulle II.
De chacune de ces guerres civiles a surgi une forme de progrès et de modernisation. Alors à l’heure où la France gronde, qui sont les nouveaux révolutionnaires ? Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle forme de guerre civile entre deux France : la France exposée des pauvres, des patrons de PME et des travailleurs précaires, et la France abritée avec l’élite des grands corps et tous ceux dont l’avenir est assuré.
De quel type de rupture accoucherons-nous à la suite de cette guerre civile des temps modernes ?