Télétravail, famille, patrie ! Le coronavirus marquerait-il la revanche posthume du pétainisme ? Tous assignés à résidence. Tel est le pari de François Bousquet qui, dans une sorte de feuilleton de la pandémie, a pour ambition de déboucher sur des propositions concrètes.
Un essai où se mêlent différents registres, un peu de Tontons flingueurs, un peu de rock'n'roll. Une sorte de grand écart entre le maréchal Pétain et Michel Foucault...
Émission "La Méridienne", animée par Jean-Louis Roumégace et Wilsdrof.
Il n'y a pas de société sans élite. Ce constat est désagréable pour tous ceux qui tiennent l'égalité pour une vertu fondamentale, mais c'est un fait.
Le problème est alors bien connu : comment concilier l'idéal démocratique avec la nécessité que les élites gouvernent de fait. Il doit demeurer un libre jeu, conflictuel, entre le peuple et les grands, pour parler comme Machiavel. Les lois fondamentales doivent être adoptées par le peuple tout entier et les élites doivent être élues par le peuple et doivent lui rendre des comptes. La république idéale n'a pas d'autres principes.
Si nous revenons maintenant à la situation française, il faut faire un constat terrible : celui de la décomposition accélérée des élites. En rajeunissant le personnel politique et en contribuant à l'éjection d'une bonne partie de la vieille classe politique, le macronisme a mis en lumière l'extraordinaire effondrement du niveau intellectuel des élites instruites dans notre pays. La bêtise crasse, la vulgarité, l'absence de tout sens moral et l'incompétence accablante dominent ces nouvelles élites, cette classe des "crétins éduqués" si bien caractérisée par Emmanuel Todd.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Émission des "Entretiens de la Quarantaine", animée par Pierre-Yves Rougeyron.
L'Occident est à bout de souffle, il est tard, probablement trop tard pour changer de cap, et ce qui viendra après la collision annoncée entre la bienpenseance et la réalité, nul ne le sait. Et pourtant, il faut vivre ; vivre avec le déclin de l'Europe, vivre avec la certitude que demain ne pourra qu'être pire qu'aujourd’hui ; vivre en sachant que les jours de la civilisation occidentale telle que nous la connaissions sont comptés.
Que faire ? Comment gérer sa vie au quotidien, comment se projeter, malgré tout, dans l’avenir, et surtout, comment faire pour léguer notre héritage en danger à nos descendants ?
Notre société est subjuguée par ses propres émotions. C'est en tout cas la thèse de la chercheuse et journaliste Anne-Cecile Robert qui a écrit un pamphlet questionnant l'omniprésence, voire le diktat des émotions dans le débat public et dans les décisions prises par nos hommes politiques.
Des marches blanches jusqu'aux causes humanitaires, de la culture de la victime jusqu'au sensationnalisme sans bornes des médias, la sensibilité est partout, l'émotion a toujours le dernier mot, souvent au détriment de la réflexion, du bon sens, et du rationnel.
La Stratégie de l'émotion, c'est le nom du livre paru chez Lux, qui démantèle cette toute-puissance du coeur.
Émission "Chaos", animée par Haekel Bekka.
Cinq ans après l'assassinat des membres de la rédaction de Charlie Hebdo où nous nous étions juré, la main sur le coeur, que plus rien ne saurait nous faire taire, le constat est terrible : conférences universitaires supprimées, expositions censurées, lois liberticides en tous genres, surveillance d'internet, procès et lynchages médiatiques, au point que ce sont tous les types d'expression qui sont désormais sous pression et parfois frappés d'interdits.
L'enjeu du travail d'Anne-Sophie Chazaud est de comprendre comment ces diverses formes de censures, sociétale, judiciaire et politique, s'articulent et se complètent pour former un véritable système dont il est devenu très difficile de s'extraire. Non pas seulement la censure de type institutionnel émanant de l'Etat et du pouvoir politique dont est montré le regain de vigueur, mais aussi la censure qui provient de la société elle-même, privatisée par le biais d'un édifice juridique spécifique.
En définitive, il s'agit de montrer où nous mène cet étrange paradoxe actuel : pouvoir tout dire en apparence, à condition de ne rien exprimer, à condition de rester le plus inexpressif possible. Or, à refuser la conflictualité sans laquelle aucune vérité ne peut être mise au jour, notre société risque beaucoup plus. Tragiquement plus.
Émission du "Libre Journal de la réaction", animée par Philippe Mesnard.
Né en 1940 à Paris dans un milieu bourgeois, Régis Debray rechigne à parler de lui à l'oral. Il n'a rien à dire sur son enfance et sa vie, annonce-t-il, a commencé à l'âge de 16 ans. Au cours de ces mémoires improvisées, il s'attarde sur sa jeunesse révolutionnaire en Bolivie, où il fut fait prisonnier, et revient sur son rôle de conseiller diplomatique de François Mitterrand. Il évoque ses enthousiasmes, et ce qu'il appelle ses bévues avant de revenir longuement sur les concepts de civilisation, de nation et de sacré, tous trois au coeur de sa pensée politique.
Un entretien conduit par Philippe Petit.
Chercheuse au CNRS, spécialiste de l'histoire religieuse de la France moderne, Catherine Maire avait publié en 1998 un ouvrage fondamental sur le jansénisme (De la cause de Dieu à la cause de la Nation, Gallimard). Elle a depuis élargi sa recherche dans un nouveau livre qui fait l'objet de cette rencontre sur la politique et la religion dans la France des Lumières.
À travers les grandes querelles sur le jansénisme, sur les biens ecclésiastiques, sur le statut des protestants et sur le rôle des jésuites, comment les relations entre l'Eglise et l'Etat se sont-elles nouées à la fin du "siècle de Louis XIV" et pendant le règne de Louis XV ? La politique religieuse de la monarchie, prise dans les tensions internes au gallicanisme, permet de saisir la genèse de la pensée des Lumières dans sa très riche complexité.
"L'audace d'une femme arrêtant ce concours
En des jours ténébreux a changé ces beaux jours."
Ces vers de Racine auraient pu servir de référence à plusieurs générations d'hommes politiques confrontées aux stratégies d'influence de celle qu'on a appelé "Marie la France". Il faut croire que les grands auteurs du théâtre classique, de Corneille à Musset, de Molière à Hugo, avaient prévu le déroulement de l'Histoire de France sous la Ve République ! Pompidou, Chirac, Giscard, Mitterrand, Séguin, Pasqua… Tous ont été des personnages tragiques.
Pour nous, Rémi Delieutraz retisse le fil de l'histoire récente du pouvoir autour de la vie particulière, ensorcelante et romanesque de Marie-France Garaud en s'appuyant sur les ressources du grand répertoire du théâtre. Et fait mouche !
Émission du "Libre Journal de la réaction", animée par Philippe Mesnard.