Dans ce nouvel épisode de l'émission "Les idées à l’endroit", Alain de Benoist reçoit le philosophe Pierre Manent, auteur de l’ouvrage intitulé Situation de la France.
Ensemble, ils débattent de la laïcité, des rapports entre religion et politique et des nouveaux défis imposés par l’émergence de l’islam en France.
Allons-nous vers un nouveau contrat social avec les musulmans ? Divisés entre communautarisme et intégration, en veulent-ils seulement ? Quel avenir pour la France ? Qu’en est-il de l’église catholique au milieu de tout ça ?
Pierre Manent tentera de répondre à ces questions en compagnie de l’abbé Guillaume de Tanoüarn, de Françoise Bonardel, d’Olivier François et de Vincent Coussedière.
L'attentat mené contre Charlie Hebdo par des musulmans radicaux courant janvier 2015 a eu pour conséquence de posr à la société française, à nouveau, le problème de la religion dans l'espace public.
Au début du XIXe siècle, c'était la laïcité qui avait été mise en place pour régler les relations entre la République et l'Eglise catholique.
Mais ce modus vivendi est-il encore d'actualité ? Devrions-nous changer les rapports de l'état aux religions en France, et spécialement face à un Islam qui semble de plus en plus affirmatif ?
Où en sommes-nous ? Nous voici pris entre notre vieille nation que nous ne voulons pas quitter et l'Europe nouvelle que nous espérons rejoindre sans savoir comment.
À un gouvernement représentatif tend à se substituer une "gouvernance démocratique" qui ne nous gouverne ni ne nous représente. Nous voyons sans nous émouvoir notre existence politique se défaire parce que nous sommes en proie à l'illusion d'une humanité unifiée qui pourrait tenir ensemble en se passant de toute forme politique. Et il y a longtemps que nous ne savons plus que faire de la religion.
Comment donner sens à cette crise de notre existence commune ?
Ce que nous avons pour habitude de désigner sous le nom d'École de Chicago -au singulier- contient en fait une réalité plurielle où de nombreuses pensées se sont exprimées.
Pierre Manent nous présente ici l'un de ses intellectuels majeurs, Allan Bloom, celui qui fumait 5 paquets de cigarettes par jour, portait un kimono et surtout, lisait Platon et Rousseau pour y trouver l’exemple de liens amicaux et amoureux emprunts de vertus et pour se consoler de l’âme désarmée de ses contemporains.
Émission "Les Nouveaux chemins de la connaissance", animée par Adèle Van Reeth.
Après les vagues d’immigration d’après-guerre, nous avons connu un "islam en France", puis un "islam de France". Allons-nous finalement aboutir à un "islam français" ? Et si oui, selon quelles modalités ?
C'est le problème que pose Pierre Manent dans son dernier livre Situation de la France, soit la question d’un projet commun qui serait assez mobilisateur pour susciter chez chacun la volonté de s’y associer...
Émission du "Libre Journal des enjeux actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
La réponse aux attentats de janvier 2015 appelait un renouvellement des idées, des dispositions et des actions de notre pays. Perdurent au contraire les manières de penser les plus paralysantes : la "laïcité" serait la solution au "problème de l'islam", l'effacement de la présence publique du religieux serait la solution au problème des religions. Tout est faux dans cette thèse. Au lieu de chercher une neutralité impossible, qui couvrirait en fait une guerre sournoise, nous devons accepter et organiser la coexistence publique des religions, leur participation à la conversation civique.
En entrant dans la communauté nationale, l'islam est entré dans une nation de marque chrétienne, où les juifs jouent un rôle éminent. Toute politique qui ignore cette réalité court à un échec cuisant, et met en danger l'intégrité du corps civique. Il s'agit donc, tout en préservant la neutralité de l'État, de faire coexister et collaborer ces trois "masses spirituelles". Loin que la mondialisation réclame l'effacement de la nation et la neutralisation de la religion, c'est son indépendance politique et spirituelle, et son ouverture au religieux, qui permettront à la France de franchir en sûreté et avec honneur la zone de dangers dans laquelle elle est entrée.
La modernité, dans laquelle l'occidentalisation du monde s'est cachée sous le projet progressiste, semble démunie face à la vitalité des divers "fondamentalimes religieux".
Mais assistons-nous réellement à un retour du religieux ? Et ce religieux est-il semblable à ce qui structurait traditionnellement nos sociétés ?
Dans une démocratie moderne, l'individu est au coeur d'une tension entre l'image qu'il a de lui-même, l'image du peuple dans ses institutions libres et l'image de l'humanité dans ses droits.
La démocratie libérale d'aujourd'hui est-elle l'héritière du libéralisme politique du XIXe siècle ? Le libéralisme contemporain est-il l'expression d'une pensée dégrisée, épurée des scories totalitaires ? Une telle sobriété ne fait-elle pas courir le risque d'un désinvestissement du politique ouvrant la voie à la possibilité de formes inédites de totalitarisme ?