Alors que Jean-Louis Borloo vient de proposer un Nième plan de la ville, l'urbaniste et essayiste Pierre Le Vigan vient nous exposer les enjeux politiques de cette actualité urbaine.
Il a en effet récemment publié aux éditions de La Barque d'Or un essai sur les métamorphoses de la ville depuis l’antiquité qui est une excellente synthèse sur l'urbanisme.
Émission "La Méridienne", animée par Jean-Louis Roumégace.
Méridien Zéro nous propose une émission consacrée aux territoires et à la problématique rural/urbain. L'urbaniste Pierre Le Vigan nous engage à identifier les maux de la ville moderne mais dans l'optique de les dépasser pour que la ville renaisse et redevienne ce lieu de civilisation européenne qu'elle fut par le passé.
Une émission animée par Jean-Louis Roumégace.
Notre temps est marqué par l'intensification de la modernité, c'est-à-dire du culte du progrès, par la négation des limites et des genres, que sont notamment les sexes, les peuples, les cultures, les civilisations, par la liquéfaction de tout, et donc la destruction de tous les repères. Nous nous voulons un temps sans frontières, et un temps où tout est possible, et pour chacun. Tout pour tous. C'est le triomphe du tout à l'ego.
Vivons-nous alors le temps des derniers hommes ? Et comment l'homme survivra-t-il à nos temps post-modernes ?
C'est l'objet de la riche intervention du philosophe Pierre Le Vigan, qui peut presque paraître sépulcrale, mais résonnant dès lors comme un appel au sursaut : "On ne peut être à la fois responsable et désespéré" (Saint-Exupéry).
En partant de la lecture du livre Camus philosophe, l’enfant et la mort de Jean Sarauty, Pierre Le Vigan brosse pour nous les contours de la pensée d'Albert Camus.
Il expose ensuite les enseignements que nous pouvons en retirer face aux formes insidieuses du totalitarisme qui vient. Forme totalitaire bien plus élaborée que celles du passé, car visant l'intime et l'âme même de l'homme.
Pierre Le Vigan nous montre comment, pour Camus, l’homme doit être à la fois dans l’histoire et hors de l’histoire. Une leçon à méditer pour les hommes et femmes de bonne volonté qui veulent encore agir dans la cité. Agir au lieu d'être agit par les forces délétères qui s'activent à déconstruire la civilité héritée tout comme les possibilités de celle encore à bâtir.
Dans cet entretien sont traitées les problématiques relatives aux différents échelons de la vie politique et communautaire que sont : la communauté, la cité, la nation et la civilisation.
Index chronologique :
- Les enjeux de l’urbanisation et de l’organisation du territoire
- Département l’échelon qui doit sauter ? Les départements bientôt supprimés entre métropole et hyper-région ?
- Dernières élections départementales : l’enjeu du redécoupage des départements et des régions
- Métropolisation des villes contre les cités historiques
- Assimilation ou communautarisme ?
- Les diasporas dans la globalisation
- Citoyenneté et nationalité
- Une citoyenneté européenne ?
- Vers une Europe alternative ?
Le politique est un domaine autonome, qui a ses règles propres.
Attaqué par les feux croisés du marché et du droit, fruits du déploiement de la logique libérale, il semble de moins en moins visible.
Comment comprendre que le politique, autrefois si flamboyant dans notre tradition européenne, soit aujourd'hui réduit à peau de chagrin ?
Les souffrances psychiques ne sont pas des maladies. Mais elles peuvent y mener. La condition de l'homme étant tragique, ouverte, risquée, la fragilité de l'homme est inhérente à son être-au-monde. Toutefois, si le malaise est dans l'homme depuis toujours, le monde moderne et hypermoderne lui donne des formes nouvelles.
Les sociétés traditionnelles fonctionnaient sur la base d'un modèle d'intégration sociale, au demeurant inégalitaire, où chacun néanmoins avait sa place, y compris le fou.
Les sociétés modernes ont fonctionné sur le mode du refoulement et de la névrose. La société du travail ne voulait pas connaître les états d'âme, ni même les âmes d'ailleurs. La société hypermoderne combine les exigences du travail et celles de l'autonomie : il faut être productif, il faut être performant, mais aussi "positif". Il faut donner sa force de travail, mais aussi assumer un certain savoir-être, et non simplement apporter son savoir-faire.
La mobilisation de l'homme dans l'hypercapitalisme est donc totale mais elle n'est plus une mobilisation sous une forme guerrière qui était celle du "soldat du travail". C'est une mobilisation pour plus de mobilité, plus de fluidité, plus de liquidité. L'hypercompétitivité et la lutte de tous contre tous tendent à devenir la règle. Le consumérisme et le narcissisme tout comme le désir mimétique en sont les conséquences. Tout ce qui relève des projets à long terme, individuels ou collectifs, en sort évidemment dévalorisé. Cela ne va pas sans de nouvelles formes de malaises intimes, psychiques, qui atteignent l'homme et le reconfigurent.
Pierre Le Vigan nous dresse portrait des psychopathologies de l'homme moderne pour mieux comprendre notre monde.