Les affects de la politique. Avec Frédéric Lordon à la Sorbonne.


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18.01.2017

Que la politique soit en proie aux "passions", tout le monde l'accordera. Autrement malaisé serait de faire entendre que les affects constituent son étoffe même. La politique n'est-elle pas aussi affaire d'idées et d'arguments, et les "passions" ne sont-elles pas finalement que distorsion de cet idéal d'une politique discursive rationnelle ?
Le point de vue spinoziste bouscule la fausse évidence d'une antinomie entre les "idées" et les affects. On émet bien des idées pour faire quelque chose à quelqu'un - pour l'affecter. Et, réciproquement, les idées, spécialement les idées politiques, ne nous font quelque chose que si elles sont accompagnées d'affects. Faute de quoi, elles nous laissent indifférents.
En "temps ordinaires" comme dans les moments de soulèvement, la politique, idées comprises, est alors un grand jeu d'affects collectifs.

Une conférence qui s'inscrit dans le séminaire "Actualité de la philosophie et des sciences sociales" organisé par Geoffroy de Lagasnerie.

Pour tordre le cou au prétendu darwinisme social. Avec Patrick Tort à la Librairie Tropiques.


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24.05.2012

On connaît mal encore les théories et les textes de Darwin sur l'évolution biologique et humaine. Trop souvent, on accuse le savant britannique d'être responsable des dérives inégalitaires -eugénistes, racistes ou néo-malthusiennes- du principe de sélection naturelle.
Patrick Tort, en s'appuyant sur le texte essentiel et trop peu lu qu'est La Filiation de l'homme, nous montre comment la majorité des idées de Charles Darwin ont été déformées et récupérées dans une optique politique.
Revenant au texte, il explique les conséquences scientifiques et idéologiques de la théorie sélective et propose un résumé de l'état présent de la recherche sur l'évolution.

Qu'est-ce que l'Hubris ? Avec Jean Clair et Jean-François Mattéi à Répliques sur France Culture.


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16.06.2012

Le vingtième siècle aura été le siècle de la démesure. La démesure de la politique, la démesure de l'homme, ensuite, la démesure du monde et de sa représentation dans l'art, enfin.
Nietzsche avait clairement établi le diagnostic : "La mesure nous est étrangère, reconnaissons-le; notre démangeaison, c'est justement la démangeaison de l'infini, de l'immense." Le sens de la démesure semble être une fatalité...
Au travers de la tentation de la raison d'abolir toute limite, de remettre en cause la finitude humaine, la démesure témoigne du tragique de notre condition.

Pythagore, héritage et controverses. Avec Jean-François Mattéi et Pierre Bremaud sur France Culture.


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04.11.2010

Qui a oublié ce fameux théorème, "Le carré de l’hypothénuse d’un triangle rectangle est égal aux carrés des côtés de l’angle droit" ? Le théorème de Pythagore, celui qui a marqué et marque des générations de lycéens sans que l'on en apprenne beaucoup plus sur son auteur ! Comme si l’homme Pythagore avait été aspiré par sa propre formule, tombé dans les oubliettes de l’histoire des sciences grecques !
Oublié, certes, mais involontairement ou ostracisé intentionnellement ? N’y aurait-il pas eu un complot dans les temps anciens pour effacer de la mémoire celui que l’on percevait comme un chamane savant, fondateur d’une secte qui flirtait avec les sciences et le mysticisme ? Qui était Pythagore et a-t-il réellement existé ?
Le dossier Pythagore méritait d’être rouvert. Il est devenu une affaire dont s’est emparé un homme, Pierre Brémaud, qui vient d'écrire un livre sous le titre Le dossier Pythagore, du chamanisme à la mécanique quantique. Le pionner en ce domaine reste Jean-François Mattéi, qui est l’auteur d’un Que sais-je intitulé Pythagore et les pythagoriciens.

Épistémologie, esthétique et vertus. Avec Roger Pouivet au Collège de France.


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16.09.2015

Roget Pouivet, tenant de l'épistémologie des vertus, s'interroge sur les conséquences d'une telle position en esthétique.
C'est donc sur la nature des "vertus esthétiques" qu'il s'arrête, étudiant leurs rapports avec les vertus épistémiques, et plus largement, avec les vertus intellectuelles et les liens que ces dernières entretiennent avec les vertus morales.

L'impensé 68 : Guy Debord. Avec Stéphane Zagdanski sur France Culture.


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06.06.2008

Si l'image de Mai 68 a paradoxalement bénéficié des anathèmes présidentiels, excessifs, sur "l'héritage à supprimer", il n'est pas certain qu'elle survive, en revanche, à l'avalanche d'essais et de romans qui, pour des motifs marchands, a recouvert le Printemps de Mai 2008.
Car on n'embaume pas le Mai 68 sans le trahir, on ne congèle pas les étincelles sans supprimer leur éclat : rien n'est plus faux, malvenu et mercantile, par définition que la béatification éditoriale d'une révolte spontanée. Personne n'est plus infidèle à Mai 68 que tous ceux - ou presque - qui, quarante ans plus tard, racontent, une larme à l'oeil, et l'autre oeil sur le chiffre des ventes, "leur" Mai 68...
Comment faire, donc, pour parler de Mai 68 sans le perdre ? Et si l'on se penchait, arbitrairement, sur l'oeuvre marquante d'un des auteurs qui aura le plus marqué cette drôle de période, à savoir La société du spectacle de Guy Debord ?

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Raphaël Enthoven.

Les communismes. Avec Pierre Dardot à l'Université de Rennes.


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30.05.2017

Après une éclipse relativement longue liée au naufrage des "socialismes réels" et à la puissante offensive néolibérale, le communisme fait à nouveau l'objet d'une vive attention académique.
Pierre Dardo entend contribuer à la réouverture de la question communiste en questionnant la possibilité d'une définition du concept de communisme, c'est-à-dire de sa consistance théorique -une réflexion proprement conceptuelle sur les présupposés philosophiques du projet communiste-, mais aussi d'éclairer les pratiques historiques par lesquelles on a cherché à le mettre en œuvre.

Remarque : la qualité audio de l'enregistrement est médiocre.

Les anti-Lumières. Avec Robert Legros, Didier Masseau, Camille Riquier et Jean-Yves Pranchère sur France Culture.


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04.2017

Quels ont été les arguments développés à la fin du XVIIIe siècle pour combattre l'esprit des Lumières ? Qui les a portés et pourquoi ?
Dans un premier temps, Robert Legros se penche sur le romantisme qui fut une véritable révolution philosophique résidant dans le refus de l'universalisme, de l'humanisme abstrait et de l'autonomie individuelle, mais portant aussi une attention nouvelle au sensible et au corps.
La croyance est-elle opposée à la vérité, s'interroge ensuite Didier Masseau ? Les philosophes cherchent-ils à connaître ou à convaincre le plus grand monde ?
Camille Riquier poursuit l'exploration en nous invitant à étudier la richesse de la pensée de Péguy, lui dont la "conviction totale imposait le respect", selon Gide.
Enfin, c'est à un étonnant voyage chez les antirévolutionnaires en compagnie de Jean-Yves Pranchère que nous sommes conviés.
Retour, donc, sur les fondements philosophiques des critiques des illusions du progrès et de la célébration de la tradition par ces ceux qui rejetaient la Raison universelle et préféraient parier "sur l'obscurité comme force d'éclaircissement" (Annie Le Brun).