Vienne, haut lieu des ruptures de la modernité avec Wittgenstein, Freud... et Carl Menger (1840-1921), l'auteur des Principes d'économie politique.
Menger renouvela la théorie de la valeur en lui donnant un fondement psychologique et en promouvant la valeur-utilité subjective. Il définit ainsi une alternative, dite marginaliste, au libre-échangisme britannique et au socialisme académique allemand alors dominants. Menger influença Hayek, Schumpeter... et décida, finalement, des grandes orientations de l'économie contemporaine.
C'est la vie et la pensée de ce penseur capital encore trop méconnu en France, fondateur de l'École autrichienne et maître de Eugen von Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises, Murray Rothbard, que nous présente Gilles Campagnolo dans cet entretien.
François Huguenin, dans son livre Résister au libéralisme, mène une enquête très solide et très approfondie sur les courants communautariens, républicains et autres nouvelle théologie politique, sous l'angle de leur commune opposition au libéralisme.
On attendait une occasion de donner la parole à la défense et voilà qu'elle se présente sous la forme du livre que Catherine Audard vient de consacrer aux développements de la philosophie politique du libéralisme. Qu'est-ce que le libéralisme conjugue, en effet, les avantages de la présentation chronologique et celle de l'exposition thématique.
En montrant comment le libéralisme, concept ouvert et polysémique par sa définition même, dépourvu de textes sacrés comme de tout Comité central, a tenté de répondre aux défis consécutifs de situations historiques précises, Catherine Audard offre la présentation la plus exhaustive et la mieux à jour en langue française.
Or aujourd'hui précisément, le libéralisme est, une fois encore, sur la sellette. "Seul, l'avenir dira si la crise financière de 2008 va sonner le glas de cette idéologie", écrit Catherine Audard. Et on a beaucoup entendu, depuis le début de la crise, qu'au-delà du capitalisme, c'était le libéralisme lui-même qui était en cause.
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a déclaré : "Le libéralisme s'effondre autour de nous" (24/9/2008) et Pierre Manent, pape des études libérales en France : "Je dirais que c'est une crise de la mondialisation libérale"...
En refusant toute définition partagée du Bien commun, en ne concevant la société que comme l'arrangement spontané des égoïsmes particuliers, en exaltant l'individu et ses droits au détriment de l'organisation politique de la redistribution sociale, en sapant la légitimité des Etats régulateurs, les libéraux porteraient la responsabilité de la crise actuelle. Ils seraient donc les fossoyeurs possibles du système capitaliste, qui a leur faveur. Qu'en est-il ?
Emission "Du grain à moudre", animée par Hervé Gardette.
Alors que l'histoire semble s'accélérer, il est bon de prendre du recul et d'interpréter les grands événements qui monopolisent l'actualité dans la logique de déploiement et d'effondrement du capitalisme, ainsi que théorisé par Hegel relu par Marx.
Francis Cousin nous invite à fournir l'effort nécessaire qui nous permettra de dépasser la surface des choses pour nous focaliser sur le sens réel de notre devenir, et renouer ainsi avec notre être primordial en la communauté des hommes libres.
Nous évoluons dans une société gangrénée par l'égoïsme et gouvernée par les diktats de la sphère marchande.
Et si les penseurs du socialisme des origines avaient encore des choses à nous apprendre ? Pourrait-on y trouver des ressources pour nous aider à bâtir un monde qui allierait les valeurs de justice et de liberté ?
C'est en tout cas ce que pense Anthony Michel qui nous donne ici une présentation des principales idées et auteurs du socialisme, et quelques exemples récents qui en soulignent l'actualité.
En 1755, dans son Traité des animaux, Condillac écrivait : "Il serait peu curieux de savoir ce que sont les bêtes, si ce n’était pas un moyen de savoir ce que nous sommes". Depuis l’Antiquité, le regard porté par l’homme sur le vivant nourrit une interrogation qui, au fil des siècles, depuis Aristote jusqu’à Descartes, puis jusqu’à nos jours, a suscité une multitude de débats philosophiques, scientifiques, idéologiques et religieux. A date récente, le développement de la recherche a conduit à se demander si les animaux ne sont pas des personnes. Il s’agit en fin de compte de savoir quelle est la place de l’homme dans la nature.
Konrad Lorenz disait que ceux qui refusent d’admettre que l’homme est un animal ont tort, mais que ceux pour qui il n’est rien d’autre qu’un animal ont tort également. Entre les hommes et les animaux, y a-t-il une différence de nature ou une différence de degré ? Par rapport aux sociétés animales, quelle est la spécificité des sociétés humaines ? Plus généralement, comment faut-il comprendre la façon dont s’articulent la nature et la culture ? Quelles leçons tirer des plus récentes découvertes scientifiques ? Peut-on encore jeter les bases d’une véritable anthropologie philosophique ? C’est à ces questions que s’efforce de répondre Alain de Benoist.
Alain de Benoist revient sur le processus de création des Cahiers du Cercle Proudhon durant les années 1912-1913, créés par des militants venant du nationalisme et du syndicalisme et se revendiquant à la fois de Sorel, de Proudhon et d'un Maurras qui n'avait pas encore rejoint les rangs de la réaction. Cet épisode étant un exemple type du nationalisme-révolutionnaire du début du siècle.
La trajectoire d'Edouard Berth, contributeur essentiel des Cahiers et incarnation du révolutionnaire conservateur, est également évoquée à la faveur de la réédition de son célèbre ouvrage Les Méfaits des Intellectuels.
Toute définition de l’homme parait aujourd’hui condamnée pour diverses raisons : logique, métaphysique, épistémologique, morale. Le projet définitionnel serait prisonnier d’une métaphysique essentialiste.
L’idée que l’espèce humaine est clairement délimitée serait réfutée par les théories évolutionnistes. Il n’y aurait aucun propre humain qui puisse être tenu pour cause de tous les autres ni même aucune propriété dont l’homme puisse se prévaloir.
La croyance que l’humanité formerait une communauté morale ("humanisme") est contestée tant par ceux qui la considèrent trop large (au-delà du politique) que par ceux qui la considèrent comme trop étroite (et les animaux ?).
Pour ces raisons, et pour beaucoup d’autres motifs, les thèses épistémologiques dominantes aujourd’hui concernant le rapport homme-animal sont continuistes plutôt que discontinuistes.
Conférence donnée dans le cadre des "Lundis de la Philosophie".