Domenico Losurdo, l'un des plus grands penseurs contemporains de l'anti-impérialisme et de l'anti-colonialisme, vulgarisateur de Marx et Hegel, vient de nous quitter.
C'est pour lui rendre un hommage impromptu que son éditeur Aymeric Monville et le grand hégélien Bernard Bourgeois se sont réunis et auquel se sont joints de nombreux amis.
Comme le rappelle Marx, est "appel[é] communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel".
C'est donc en compagnie du sociologue Bernard Friot et du philosophe Dominique Pagani que nous sommes invités à revenir sur les acquis théoriques et pratiques du mouvement ouvrier. Il s'agit alors de dégager, à partir de notre situation historique et de notre savoir, les conditions d'une pratique révolutionnaire.
Une rencontre organisée par l'association Avec Doumé à la maison des associations du 13ème arrondissement.
L’Histoire a-t-elle un sens ? L’antiquité gréco-latine n’en concevait aucun. L’antiquité sémitique, les judéo-hellénismes et christianismes ont chacun proposé le leur, lequel a servi de motif à nombre de conflits. Les idéaux des Lumières, avec leur conviction d’un progrès continu dans la marche d’une humanité globalisée, puis les communismes et le national-socialisme ont renouvelé les propositions d’un sens de l’Histoire à accomplir.
Du monde antique pour lequel le destin des cités se forgeait à force de courage et de ténacité, jusqu’au laisser-faire du Grand Marché auto-régulateur des économies modernes, il y a des impensés à l’oeuvre dans les représentations collectives de l’Histoire.
Jean-François Gautier nous montre combien la compréhension d’un temps historique, avec ses inconnues, diffère de celle d’un sens de l’Histoire, bardé de certitudes ou d’espérances.
Émission "Libre Journal des historiens", animé par Philippe Conrad.
Il y a trente ans, quand on voulait être prix au sérieux, on parlait politique ; évoquer la religion, en revanche, était le meilleur moyen de faire rire. Aujourd'hui, la situation s'est inversée : la religion fascine, inquiète, et la peur s'installe à l'égard de certaines de ses formes, voire de la violence que, suppose-t-on, elles fomentent.
Il importe d'essayer d'y voir un peu plus clair. Rémi Brague s'interroge sur la légitimité même du terme "religion", puis sur le contenu propre des religions - avant tout sur celui des "trois monothéismes".
Qu'est ce que la religion nous dit de dieu, et l'homme en tant qu'il est doué de raison ? Qu'est-ce qu'elle nous dit d'autres domaines de l'humain comme le droit, la politique ? En quoi garantit-elle-ou menace-t-elle la liberté morale, sinon l'intégrité physique des individus ? Un réflexion salutaire pour délaisser nos à priori et prendre de la hauteur.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Le conservateur, en France, est à l'image de l'enfer : c'est l'autre et plus encore l'autre impossible qui suscite l'incrédulité, provoque la dérision et soulève le coeur. Autant son contraire, le progressiste, est auréolé de toutes les vertus, autant lui-même est suspecté de tous les vices.
Pourquoi cette réduction obligée du conservatisme à un méli-mélo de réaction politique, d'ordre moral, de libéralisme économique ? Pourquoi cette ignorance délibérée du fait que le conservatisme a structuré la vie politique et intellectuelle pendant au moins deux siècles de l'univers anglophone, outre-Manche et outre-Atlantique ? Pourquoi la tradition conservatrice est-elle inexistante chez nous ? Quelle vision du monde recouvre-t-elle ? Cette vision n'aurait-elle pas désormais un avenir dans notre pays ?
Autant de questions auxquelles tennte de répondre Laetitia Strauch-Bonart. Réviser notre façon d'unir raison et émotion, renforcer notre méfiance envers les systèmes politiques et notre confiance envers les liens humains, réapprendre la différence entre le temps qu'il faut à construire et l'instant qui suffit à détruire : cette analyse chamboule notre manière de penser.
Émission "Midi Magazine", animée par Philippe Arondel.
Michel Clouscard aura pu écrire ailleurs : "On n’a jamais pensé faire la philosophie de la relation du produire et du consommer pour la bonne raison qu’elle a toujours été faite, mais à l’envers. La théologie, l’éthique, l’économie politique ont surdéterminé les deux processus qui n’ont servi que de moyens d’expression. Nous inversons la relation : produire et consommer se mettent en relation pour constituer la théologie, l’éthique, l’économie politique."
C’est bien la problématique de son livre récemment réédité aux éditions Delga L'Être et le Code et présenté ici par Dominique Pagani et Aymeric Monville, qui reprend le projet hégélien : dire le réel selon sa logique, sans résidu transcendantal.
Alors que la "gauche" semble avoir officiellement rompu avec le socialisme pour redevenir un avatar du libéralisme et qu’elle s’est, une bonne fois pour toutes, entièrement dissociée des classes populaires, l’hégémonie du bloc populiste-néolibéral semble inexpugnable.
Seule la relance d’un programme socialiste à gauche de cette "gauche" libérale permettrait de la défaire, nous explique Franck Fischbach. Mais au préalable, il faut revenir aux hypothèses fondatrices du socialisme.
Par un retour aux propositions philosophiques à la base de la pensée socialiste, notamment celles formulées par Hegel, Marx, Durkheim et Dewey, Franck Fischbach esquisse dans cette conférence un socialisme conscient de la rationalité du social, un socialisme de coopération entre égaux dont la tradition n’a été épuisée ni par l’État social ni par le socialisme "réel", loin de là.
Les partis socialistes sont morts, vive le socialisme !
Contre toutes les falsifications du spectacle marchand, Francis Cousin nous propose ici, en deux temps, de comprendre l'actualité radicale de la grève sauvage historique de 1968 et de saisir les enjeux contemporains du terrorisme étatique de la crise de l'économie politique.
Un jalon de conscience vraie surnageant dans l'océan des fausses représentations du fétichisme de la marchandise...