La technique et la chair. Avec Daniel Cérézuelle à la Librairie Mollat.


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22.11.2021

Nous commençons à le voir aujourd'hui : le règne de la technique a dévasté la nature et enfermé l'être humain dans un processus autodestructeur. Mais il ne trouve pas seulement son expression dans des appareils, des usines, des écrans, des réseaux. Il est ancré au plus profond de nous-mêmes, dans notre fascination pour tout ce qui relève de l'efficacité, de la nouveauté, de la rapidité.
Mobilisant la notion de chair comme fil conducteur, les travaux récents de Daniel Cerezuelle explorent le rapport de l'homme moderne aux techniques, et montre comment il se fonde sur un imaginaire composé autant de mythes sensibles que d'idées abstraites. Cet imaginaire conduit ainsi nos contemporains à considérer comme un sacrifice le renoncement à la puissance que nous procurent les machines.
Pourtant, c'est aussi parce que nous sommes des êtres de chair que le déploiement foudroyant de la puissance technicienne a des effets désorganisateurs, voire déshumanisants. Il est donc vital d'imposer un rythme plus lent et de nouvelles orientations au changement technique. Tâche à laquelle nous sommes bien mal préparés, et dont une des premières conditions est que nous procédions à une démystification de notre imaginaire technique.

Bio-objets et civilisation in vitro : pour une sociologie des biotechnologies. Avec Céline Lafontaine à l'Université de Genève.


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22.09.2021

À l'heure où l'on s'inquiète de l'avenir de la biodiversité, de nouvelles formes de vie éclosent chaque jour dans les laboratoires du monde globalisé. À mi-chemin entre le biologique et l'artificiel, les bio-objets (gamètes, embryons, cellules souches) sont les descendants directs des technologies in vitro qui ont permis de cultiver des cellules et des tissus vivants. Or ces entités biologiques sont, malgré leur omniprésence, des objets insaisissables dont la vitalité brouille de manière concrète le découpage culturel entre sujet et objet, entre nature et artifice, entre humain et non-humain. Dotés d'une très grande plasticité, ils peuvent être congelés, modifiés, transplantés, transportés et échangés. En quoi leur production croissante transforme notre rapport au vivant et à l'identité corporelle ? Quelles implications matérielles, économiques, sociales et culturelles sous-tendent leur prolifération ?
À partir d'exemples tirés de la médecine reproductive, du génie génétique et d'une enquête menée auprès de chercheurs en bio-impression, la sociologue Céline Lafontaine insiste sur le fait que les produits de la culture in vitro ne sont justement pas des objets comme les autres, du seul fait de leur vitalité biologique. Plus globalement, elle souligne les défis et les questionnements épistémologiques que les bio-objets posent à la sociologie.

Réflexions sur le don d'organes. Avec Sylviane Agacinski sur la RTS.


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15.04.2018

Au cours de ses réflexions sur la transplantation, dans sa dimension à la fois technique et sociale, Sylviane Agacinski souligne l'ambiguïté d'une pratique médicale qui sauve de nombreuses vies mais crée aussi une "demande d'organes" : comment y répondre ?
D'abord, soutient-elle, en protégeant le corps des vivants face aux ultra-libéraux, partisans d'un marché légal des organes, et aux trafiquants dont les miséreux et les réfugiés sont victimes, lorsque les États laissent faire. Ensuite, en privilégiant le don de soi post mortem, librement consenti, plutôt qu'en maintenant le stratagème du "consentement présumé du défunt". Sylviane Agacinski s'appuie ici sur Marcel Mauss pour en appeler à une société solidaire, dans laquelle chacun peut à son tour recevoir ou donner et, quelquefois, transmettre la vie par-delà la mort.

Émission "Sous les pavés", animée par Anik Schuin.

L'Etat selon Hegel, Marx et Lénine. Avec Victor Sarkis pour les Jeunes pour la renaissance communiste en France.


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2021

Ce sont les conceptions de l'Etat chez Lénine qui sont ici exposées par le professeur de philosophie Victor Sarkis, notamment à partir des brochure L'Etat et la Révolution en 1917 et La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky en 1918, rédigée immédiatement après la révolution d'Octobre.
Afin d'en saisir tous les enjeux, il faut d'abord accomplir un détour substantiel par Hegel et par Marx, qui ont posé les bases théoriques qui seront celles à partir desquelles le prolétariat pensera la question de l'Etat au XXe siècle.
Une question plus actuelle que jamais, alors que la prochaine élection présidentielle arrive à grands pas.

Les racines de la liberté. Avec Eric Martin sur Anchor.


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2021

Le philosophe et universitaire Eric Martin nous propose, dans cette série d'interventions, de (re)découvrir des auteurs de la théorie critique, de la pensée québécoise ou de la tradition philosophique.
Le point commun entre toutes les pensées exposées étant de récuser la conception de la liberté supposément "auto-fondée", c'est-à-dire indépendante de quelque condition que ce soit. La liberté, en effet, a des "racines", c'est à dire qu'elle suppose des conditions qui la rendent possible et dont il importe de se montrer soucieux si l'on veut qu'elle conserve un sens et une réelle effectivité.

Les problèmes de la modernité. Avec Rémi Brague sur Radio Courtoisie.


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15.08.2021

Il faut être "modérément moderne", et non "absolument", comme le préconisait Rimbaud. Et prendre ses distances d'avec cette maladie, la "modernite". De ces fameux "Temps Modernes", que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masqué ? Complaisante modernité, qui se clame en "rupture" avec tout !
Pourtant, qu'a-t-elle inventé ? Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. Avec le recul et la capacité d'analyse que lui permet sa formidable culture, Rémi Braque nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d'Histoire, de Sécularisation, de Progrès...
Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu'on avait oubliées, et des rapprochements qui font avancer.

Émission du "Libre Journal de Lumière de l'espérance", animée par Isabelle Prêtre.

La question de la technique à l'épreuve du développement durable. Avec Pierre Caye pour le Collège international de philosophie.


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18.06.2021

Le développement durable est partout dans les discours, nulle part dans les faits. En témoigne l'absence de résultats des politiques environnementales contre le réchauffement climatique ou bien en faveur de la transition agricole, et cela malgré l'importance des investissements qu'on leur consacre depuis plusieurs décennies. Il en est ainsi parce que ces politiques manquent de fondement.
Il ne suffit pas de dire : "l faut changer le système économique." Encore faut-il sortir l'économie de son péché originel, de son court-termisme natif qui l'empêche de construire un développement vraiment durable, c'est-à-dire un développement où le sens du temps et de la durée déploie toute sa puissance de construction. Il importe à cette fin de reconsidérer les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique, sous le couvert du temps et de la construction de la durée.
Le capital sous le couvert du temps a pour nom "patrimoine", le travail "maintenance", la technique "protection", tout à l'inverse des idéologies dominantes de l'innovation, de la disruption et de la destruction créatrice. Nos pratiques productives, politiques et sociales s'en trouveront alors profondément changées.


Une intervention qui prend place dans le colloque "Pratiques et usages contemporains des philosophies des techniques".

Au début est la confiance. Avec Mark Hunyadi pour l'Université catholique de Louvain.


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20.01.2021

Faire confiance, on fait cela tous les jours. Pas une interaction sociale ne pourrait avoir lieu sans un minimum de confiance. Pendant l'épidémie de coronavirus qui gagna notre planète au printemps 2020, aucun concept philosophique ne fut davantage mobilisé : confiance dans les institutions, dans le gouvernement, dans le personnel sanitaire, dans les experts virologues et… les uns envers les autres. Tout se passait comme si le virus avait mis à nu le lien invisible qui tenait notre monde ensemble.
Et c'est justement une chose qui intrigue : qu'elle soit si omniprésente dans nos interactions sociales, et que les théoriciens de la société se soient si peu attachés à la définir. Élaborer une théorie unifiée de la confiance est pourtant loin d'être un exercice purement académique : il en va de la réalité humaine elle-même. Car la confiance est non seulement la force de liaison élémentaire qui nous lie les uns aux autres, mais le cœur de notre rapport au monde en général : au début est la confiance.