De livres en livres, Rémi Brague éclaire le "fait religieux", malheureusement détesté par certains ou ignoré -voire caricaturé- par d'autres.
Pourquoi ? Comment se comprendre, soi-même ainsi que nos sociétés, sans comprendre la composante religieuse – ô combien constitutive de notre humanité ?
Ses réflexions l'amènent à interroger en profondeur la l’évolution du rapport que l'homme entretient avec la loi. En effet, après un monde s'ordonnant par rapport au cosmos (l'antiquité) ou d'après la révélation divine (les trois monothéismes), l’époque moderne tente de se doter d’une loi sans foi, dans une sorte d'auto-fondation. Mais ce projet est-il viable ?
Emission menée par Damien Le Guay.
Le physicien Jean Bricmont revient sur l' "Affaire Sokal" et par-là, sur l'actualité du mouvement poste-moderne dans le milieu des sciences humaines.
En effet, ce mouvement porte le relativisme cognitif au fondement de sa vision du monde, et entre dès lors en conflit avec la méthode scientifique classique qui postule l'existence d'une vérité objective et indépendante.
Un document important pour comprendre certaines oppositions entre les "sciences dures" et les sciences humaines.
L’oeuvre d’Alexandre Douguine nous invite à la fois à un dépassement des trois idées politiques caduques que sont le libéralisme, le socialisme et le fascisme, à une réflexion géopolitique sur la théorie des grands espaces et à une tentative de transposition politique de la pensée métaphysique d’Heidegger.
Ces réflexions d’un penseur majeur de la Russie contemporaine peuvent-elles et doivent-elles inspirer les nationalistes français ?
En temps que philologue et traductrice, Barbara Cassin connait bien le problème de la pluralité interpértative et plaide pour la reconnaissance des fondements historiques et cognitifs de la notion de point de vue.
C'est donc une conception plus souple de la vérité qui est ici défendue, ou le mal à pourchasser se nomme "absolutisme", posture qui empêche d'entrer en relation avec l'autre.
Le mot "relativisme" désigne donc la position par laquelle on échappe à ces deux paresses : celle de l'absolutisme du point de vue et celle de l'universalité qui se met à l'abri de la contradiction.
Pourquoi s’intéresser aujourd’hui aux discours des utopistes ? Peut-être parce que, ce dont nous manquons le plus, c’est précisément d’utopie, sans même avoir conscience de ce manque.
Plus fondamentalement, l’utopie ne correspond-elle pas au sentiment diffus que quelque chose ne va pas dans la société, à quoi il faudrait de toute urgence remédier, ce qui fait d’elle l’expression d’un manque ?
En relisant More, Bacon et Campanella, représentants exemplaires de ce qu’on peut appeler l’utopie classique, et Fourier, qui a développé un nouveau type d’utopie sociale propre à la modernité, on se donne quelques chances de s’orienter dans le dédale de la pensée utopique, une pensée qui demeure pour nous, y compris dans ses formes les plus anciennes, d’une brûlante actualité.