Aiguillé par de nombreuses questions précises et variées, Alain de Benoist revient sur son parcours intellectuel et aborde la question des religions, de la tradition, mais aussi de l’économie et de l’évolution des sociétés occidentales modernes.
Un moment délicieux et passionnant en compagnie d'un homme ayant voué sa vie au combat intellectuel.
Quelle est la source de l’ordre social ? La volonté humaine préside-t-elle à sa destinée ou doit-on réfléchir autrement ? Telle est l'une des grandes problématiques de la philosophie sociale.
Jean-Pierre Dupuy défend ici l’idée que les philosophes français -depuis le XVIIIe siècle- ont été aveugles au concept d'auto-organisation du social.
Il rappelle les sources de cette incapacité française et procède à une critique de Rousseau, au travers de celle qu'en fait Benjamin Constant au XIXe siècle, pour la mettre en parallèle de la "Théorie des sentiments moraux" d'Adam Smith.
Enfin, il convoque l’analyse de Friedrich Hayek et sa mise en cause du cartésianisme et du rousseauisme de la Révolution française, du positivisme d’Auguste Comte et du Saint-Simonisme de l’Ecole Polytechnique.
La théologie de la libération est un projet en rupture avec la tradition théologique classique vécue comme herméneutique d'interprétation. En effet, son ambition est moins de gloser sur une quelconque ontologie que de saisir le devenir pour le transformer.
Après les expériences du XXe siècle, on remarque une certaine "éclipse" post-moderne de cette théologie de la libération.
Comment comprendre cet essouflement ?
Francis Wolff s'emploie ici à utiliser le Foucault "archéologue" pour essayer de mettre au jour l’épistémè des Grecs, c’est-à-dire les conditions historiques de possibilité du savoir et de la rationalité antiques au moment même de leur naissance (V-IVe siècle av. J.-C.).
Pour souligner la singularité de cette approche, il distingue minutieusement le point de vue archéologique de deux autres points de vue possibles sur l’histoire des sciences : la vision "évolutionniste" et l’ "épistémologie historique" (Thomas Kuhn).
Dans ce processus d'élévation de certaines disciplines au rang de sciences, Francis Wolff ne voit pourtant pas la substitution pure et simple d’un modèle rationnel à un modèle archaïque irrationnel, mais bien plutôt la constitution d’un nouveau modèle de type "dialogique".
Ce même modèle est également à l’œuvre aussi dans l’ordre des savoirs scientifiques : en fait, un texte "scientifique" grec s’avère être une collection d’arguments destinés à convaincre ceux qui sont sans opinion, au moyen de "preuves" techniques ou extra-techniques.
Quel est donc l’a priori historique du savoir grec que l’archéologue découvre ? Il est caractérisé par trois techniques dialogiques de vérité : la technique persuasive de la rhétorique, celle démonstrative de l’apodeixis et celle de la réfutation par contradiction de la dialectique. Ces trois techniques constituent ainsi le régime "démocratique" de vérité de l’âge classique grec : une proposition ne peut être reconnue comme vraie qu’à condition que celui auquel on l’adresse la reconnaisse comme telle.
Le marxisme traditionnel postule l'opposition entre prolétaires et capitalistes, opposition qui recoupe une opposition largement plus large entre les "grands" et le "peuple" qui se cristallise souvent sur la question de la nation pensée, à tort ou à raison, comme point de résistance à un capitalisme globalisé.
Or cette question est le point aveugle de la gauche, passée de l'internationalisme - qui suppose des nations - à un mondialisme branché parfaitement adapté à la nouvelle classe capitaliste transnationale.
Denis Collin revient aux sources en explicitant la pensée de Marx sur l'Etat et la Nation, dans le cadre historique de la lutte des classes.