Alors que notre "outre-modernité" continue à patauger dans l'absurdie, Maxence Caron et Francis Cousin affrontent le coeur du problème : la question ontologique.
Trajectoire historique du fétichisme de la marchandise pour l'un, problème de l'autoréflexivité humaine qui trouve sa résolution en Dieu pour l'autre, c'est une conversation riche en enseignements -théoriques et pratiques- qui nous est présentée ici.
Voyageur infatigable en quête de justice, utopiste sans patrie "déloyal à tout drapeau par conviction", Ivan Illich est tout le contraire d'un rêveur ; son utopie est nourrie d'une expérience concrète qu'il a acquise au contact des pauvres et des paysans, dans les rues de New-York, avec les porto-ricains, puis en parcourant à pied l'Amérique du Sud et l'Afrique où il a appris à connaître "l'indignité de la misère".
Evêque non conformiste, il a accepté d'être le fils d'une mère indigne - l'église décadente. Il trouve dans le message évangélique et l'amour du Christ "une raison de croire dans l'essentielle beauté de l'homme, même s'il est aujourd'hui gravement blessé".
Toutes les recherches d'Ivan Illich s'inscrivent dans un vaste projet : la nécessité "d'inverser les institutions", c'est à dire d'arrêter le mouvement qui spécialise, miniaturise et paralyse les hommes, de les inciter à retrouver une "convivialité humaine", une "disponibilité à la surprise par l'autre" qui sont le fondement de toute espérance.
Il ne souhaite pourtant pas un retour en arrière mais plutôt "l'instauration d'un monde technologique sans spécialistes , qui limite les bienfaits de la technologie au seul bien des peuples".
Pour que notre civilisation technologique survive et que le "navire spatial terre" ne sombre pas, il est désormais nécessaire de fixer "non plus un minimum que tout le monde doit avoir, mais le maximum sur lequel tout le monde peut se mettre d'accord".
Un entretien mené par Jean-Marie Domenach.
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) est l'un des plus grands compositeurs de l'histoire de la musique. La littérature abonde sur l'homme qui, parmi tant d'autres chefs-d'oeuvre, entendit et écrivit les Concertos Brandebourgeois, les trois centaines de Cantates, les Variations Goldberg, le Clavier bien tempéré, la Passion selon saint Matthieu, L'Art de la fugue, ou le continent des oeuvres pour orgue.
Pourtant, aucun de ces nombreux ouvrages n'a jamais estimé nécessaire de se pencher sur la pensée de Bach, son inspiration d'artiste, et son approche des questions cruciales de l'existence humaine.
Le premier pas qui permet de parler d'un homme qui n'a jamais fait secret de son inspiration profondément chrétienne est celui qui ouvre l'accès à sa pensée, celui qui accepte de traverser l'oeuvre que Bach a en toute conscience présentée comme sommet et testament : la Messe en si mineur. Car c'est bien dans cette messe que s'exprime l'insoupçonnée pensée théologique et catholique de Jean-Sébastien Bach, dont la musique témoigne au plus profond de la foi en l'Eucharistie.
Emission du "Libre journal des sciences".
Retour sur un courant intellectuel foisonnant, emmené par des jeunes gens en révolte qui avaient 25 ans autour de 1930 : Robert Aron, Maurice Blanchot, jean de Fabrègues, Alexandre Marc, Thierry Maulnier, Emmanuel Mounier, Denis de Rougemont, etc.
Bien que d'origines idéologiques diverses, on les voit alors collaborer aux mêmes revues, parler le même langage et partager le même projet de renouvellement de la pensée politique française en face de ce qui leur apparaissait plus largement comme une "crise de l'homme".
Un sujet peu abordé, qui méritait une étude plus approfondie.
Émission "Les idées à l'endroit" n°5, animée par Alain de Benoist.
Avec son ouvrage "Etats de choc - Bêtise et savoir au XXIème siècle", Bernard Stiegler poursuit son oeuvre philosophique, s'efforçant de penser les aspects et enjeux des mutations actuelles portées par l'évolution technologique.
Il part d'un constat : la brutale accélération de la mutation, dont les signes autour de nous sont nombreux - crises financières, perte de souveraineté des Etats endettés, perte de crédibilité politique, crise de l'éducation, ... Avec l'autonomie des Etats est attaquée l'autonomie du sujet. La raison est sapée par la rationalisation à outrance. Les esprits sont prolétarisés.
Comment alors combattre la bêtise qui reprend ses droits ?
"- À quoi tiens l'humain ?
- Ah oui, c’est une bonne question mais je ne sais pas comment j’y répondrai."
Voilà la réponse fréquente donnée à cette question.
Nous tenterons d’y répondre à une époque où la réponse ne va plus de soi. Ne serait-ce que pour conserver un sens au fait d’élever ses enfants.
En effet, avoir des enfants, c’est certes mettre au monde des êtres qui ont vocation à la liberté. Mais c’est aussi leur transmettre les valeurs auxquelles on tient, de telle sorte que se prolonge le monde qu’on a provisoirement habité. Sans quoi, quel lien demeure-t-il ? Les gènes peut-être.
On ne peut comprendre l’exaltation contemporaine autour de la notion de gène sans la mettre en relation avec l’incertitude, le désarroi quant à ce qui peut être transmis à ses enfants, quant à la persistance d’un monde commun.