Si la tradition libérale a été portée par les "livres de la liberté", les discussions que ces livres ont générées depuis trois siècles ont été marquées par une instabilité profonde des repères politiques au sein desquels on a pu situer "le libéralisme", depuis Turgot jusqu’à Friedrich Hayek.
Un premier recadrage peut consister à distinguer plusieurs courants au sein de cette tradition, ce qui nous forcerait à conjuguer "les libéralismes" au pluriel.
Cette conférence ira plus loin, en proposant de reconnaître quelques ambivalences fondamentales au cœur des dynamiques qui ont marqué le développement de ces libéralismes. Notre modernité industrielle et post-industrielle ne semble pouvoir être ni libérale, ni anti-libérale – condamnée à être les deux à la fois.
C’est ce tourniquet ambivalent qui pourrait bien faire la dynamique propre des libéralismes.
Alors que les attentats du 11 septembre viennent d'avoir lieu, Jean-Claude Guillebaud et René Girard tentent de comprendre le sens de notre époque à la lumière des théories de la rivalité mimétique.
Un dialogue intéressant, modéré par Jean Birnbaum de Télérama, qui annonce bien des choses que nous avons pu depuis vérifier.
Un cours de Jacques Bouveresse consacré au concept de Vérité dans le monde des mathématiques.
Où l'on en apprend plus sur les travaux du grand mathématicien autrichien, ce qui devrait logiquement nous prémunir des utilisations abusives qui ont été faites par certaines vedettes de l’intelligentsia philosophique française des théorèmes d'incomplétude...
Aujourd'hui, que reste-il du libéralisme ? Que devons-nous attendre de l'épuisement de la pensée libérale, qui fut celle de l'une des grandes familles de philosophie politique ?
C'est la vaste question que traite ici Pierre-Yves Rougeyron, d'abord en tant qu'historien des idées, puis comme patriote français ayant à coeur le destin de sa communauté politique.
Comment, au royaume morcelé du moi-je, retrouver le sens et la force du nous ? C'est ce défi, peut-être le plus crucial de notre temps, que Régis Debray s'emploie à relever.
Mais le nous, pour durer, fait toujours référence à une sacralité, séculière ou révélée. Régis Debray analyse donc ce que les droits de l'homme, cette nouvelle religion civile qui veut être l'expression contemporaine de la solidarité humaine, nous font faire, actuellement.
Puis, porté par la conviction que l'économie seule ne fera jamais une société, il dégage les voies d'accès à une fraternité sans phrases, qui puissent en faire autre chose qu'un fumigène : un labeur de chaque jour.
Emission "d@ns le texte", animée par Judith Bernard, avec Eric Naulleau et Frédéric Ferney comme chroniqueurs.
Le XXe siècle, avec ses guerres mondiales, ses totalitarismes et ses génocides, a été l'un des plus barbares de notre histoire. Le culte d'une raison calculatrice et froide au service de mauvais instincts est la cause majeure.
Notre monde moderne oublie l'existence douée de sens pour réduire la vie à sa seule dimension biologique et économique. Il détraque la personne humaine en combattant l'antique alliance du cœur et de la raison pour discipliner le chaos du dragon des instincts. Il méprise les institutions et traditions, ouvrant la porte à la violence révolutionnaire et à la montée du crime. Il méprise la spiritualité (qui se venge à travers l'islamisme extrémiste) en laissant la jeunesse dans un monde matérialiste et sans repères.
Ivan Blot examine quatre thèmes (l'existence humaine, la personne humaine, l'importance des traditions et des institutions pour l'homme, la spiritualité incarnée et les limites de la raison) et esquisse des voies de sortie de cette impasse à l'aide d'Aristote, Heidegger, Nietzsche, Kierkegaard, Platon, Dostoïevski, Gehlen, Hayek, Dumézil, Jean Climaque ou encore Grégoire Palamas.
Il constate que l'Occident s'enfonce dans un monde "im-monde" où l'Ego remplace Dieu, l'argent le sens de l'honneur, les masses la personnalité humaniste et le calcul économique et technique la famille et les racines qui donnent sens à notre vie. Par contraste, la nouvelle Russie retrouve l'humanisme de notre Civilisation, et c'est pourquoi elle est tant calomniée.
Dans “Survivre à la pensée unique”, Alain de Benoist a accepté de répondre aux questions de Nicolas Gauthier, journaliste à Boulevard Voltaire et sociétaire de “Bistro Libertés”. La longue amitié qui lie les deux hommes donne au livre son dynamisme basé sur une belle complicité.
Cependant, si le philosophe se prête avec talent au jeu du commentaire, c’est dans une intention bien précise : ne parler des événements que pour en élucider le sens. En un mot, pour découvrir le sens des choses.
Que faire des idéaux que sont l’internationalisme, le dépérissement de l’État et l’horizontalité radicale ? Les penser. Non pas sur le mode de la psalmodie mais selon leurs conditions de possibilité. Ou d’impossibilité ?
C’est plutôt la thèse que Frédéric Lordon défend, mais sous une modalité décisive : voir l’impossible sans désarmer de désirer l’impossible. C’est-à-dire, non pas renoncer, comme le commande le conservatisme empressé, mais faire obstinément du chemin. En sachant qu’on n’en verra pas le bout.
Les hommes s’assemblent sous l’effet de forces passionnelles collectives dont Spinoza donne le principe le plus général : l’imperium – "ce droit que définit la puissance de la multitude".
Frédéric Lordon entreprend de déplier méthodiquement le sens et les conséquences de cet énoncé. Pour établir que la servitude passionnelle, qui est notre condition, nous voue à la fragmentation du monde en ensembles finis distincts, à la verticalité d’où ils tirent le principe de leur consistance, et à la capture du pouvoir. Il ne s’en suit nullement que l’émancipation ait à s’effacer de notre paysage mental – au contraire ! Mais elle doit y retrouver son juste statut : celui d’une idée régulatrice, dont l’horizon est le communisme de la raison.