L'anthropologie des Lumières. Avec Xavier Martin sur Radio Courtoisie.


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30.09.2014

Un mérite essentiel de l'esprit des Lumières ? Avoir promu et fortifié la haute idée d'une unité du genre humain. Tous les traités, tous les manuels, tous ceux qui forgent l'opinion en réitèrent l'affirmation avec un tel ensemble et un tel enthousiasme, qu'il est probable qu'ils y croient.
Étrange phénomène : la réalité est très différente. L'esprit de libre examen, dont également sont crédités avec ferveur les "philosophes" ceux-ci l'ont appliqué, parmi d'autres objets de quelque conséquence, à la notion même de l'humanité, qu'ils en sont venus à nier comme essence au nom du progrès. Il en résulte, sous leur plume, au moins à titre de tendance très appuyée, une dilution du genre humain dans l'animalité, dilution d'autant plus séduisante à leurs yeux qu'elle bat en brèche, comme dépassée scientifiquement, la conception biblique de l'homme.
Les retombées n'en sont pas minces. L'humanité, dans le propos des "philosophes" devient friable. Lorsque ceux-ci vont jusqu'au bout des conséquences de leurs principes, des éboulements s'en suivent, qui sont spectaculaires : ce sont des pans entiers de la famille humaine qui se trouvent dissociés de l'humanité pleine, qui sont "bestialisés" ou sous-humanisés, ou exposés à l'être. Pierre-André Taguieff avait pu l'écrire : le siècle des Lumières est bien celui, effectivement, "de la construction intellectuelle du "sous-homme" ". Vont en faire les frais des minorités. très majoritaires : les ethnies exotiques, le sexe féminin, le peuple en général.
Cet effondrement de l'image de l'homme appellera des suites. Il pèsera sur toute l'anthropologie du XIXè siècle. Au bout du compte, en procéderont un peu plus tard des hécatombes qu'il est curieux, voire incongru, de n'imputer tout au contraire qu'à la noirceur de prétendues et improbables "anti-Lumières".

Émission du Libre journal de Lydwine Helly.

Logos philosophique, logique managériale. Avec Olivier Rey à l'Institut d'Administration des Entreprises de Metz.


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10.05.2016

Le mathématicien et philosophe Olivier Rey, dans un dialogue avec l'ouvrage de Baptiste Rappin Heidegger et la question du Management, s'interroge sur la dynamique qui transporta le monde européen du questionnement philosophique classique au règne du management.

Conférence inaugurale du 4e congrès "Philosophie(s) du Management" organisé par la Société de Philosophie des Sciences de Gestion.

La théorie du chaos. Avec Jean-Pierre Dupuy sur France Culture.


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19.10.2009

Jean-Pierre Dupuy, ingénieur, épistémologue et philosophe, nous entraîne dans une réflexion passionnante sur le concept de hasard.

Émission "Les Nouveaux chemins de la connaissance", animée par Raphaël Enthoven.

Une poétique de la pensée. Avec George Steiner à l'École Normale Supérieure de Paris.


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03.2010

Les praticiens l'ont toujours su. Dans toute philosophie, concédait Sartre, il y a "une prose littéraire cachée". Ce qu'on a moins élucidé, c'est la pression formatrice incessante des formes du discours, du style, sur les programmes philosophiques et métaphysiques. À quels égards une proposition philosophique, même dans la nudité de la logique de Frege, est-elle une rhétorique? Peut-on dissocier un système cognitif ou épistémologique de ses conventions stylistiques, des genres d'expression qui prévalent ou sont contestés à l'époque ou dans le milieu qui sont les siens? Dans quelle mesure les métaphysiques de Descartes, Spinoza ou Leibniz sont-elles conditionnées par les éléments constituants et l'autorité sous-jacente d'une latinité partiellement artificielle au sein de l'Europe moderne ? Quand, tels Nietzsche et Heidegger, le philosophe entreprend d'assembler une langue nouvelle, son idiolecte propre à son dessein est lui-même saturé par le contexte oratoire, familier ou esthétique.
L'association étroite de la musique et de la poésie est un lieu commun, toutes deux partageant les catégories du rythme, du phrasé, de la cadence, de la sonorité, de l'intonation et de la mesure. "La musique de la poésie" est exactement cela. Y aurait-il, en un sens apparenté, "une poésie, une musique de la pensée" plus profonde que celle qui s'attaque aux usages extérieurs de la langue, au style ?
Ces aspects de la "stylisation" de certains textes philosophiques, de l'engendrement de ces textes via des outils et des modes littéraires, George Steiner nous les restitue dans son souci d' "écouter plus attentivement".

Communauté, société, communautarisme. Avec Denis Collin à l'Université Populaire d'Évreux.


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01.2016

Il y a aujourd'hui une posture souvent adoptée qui voudrait qu'une bonne partie des maux de notre pays viendraient du "communautarisme". Celui-ci fragmenterait la nation et mettrait en cause le "vivre ensemble", encore une des ces expressions figées dont on ne sait plus bien ce qu’elles veulent dire mais servent d’argument dans la discussion publique. Il s’agit, nous dit-on, de retisser "le lien social", de "refaire société". Bref, il faudrait défendre la société contre le communautarisme...
Mais qu'en est-il vraiment ? Il semble bien qu’il y ait beaucoup de confusion dans tout ce discours relayé abondamment par les médias.
Dans cette conférence, Denis Collin nous apporte un peu de lumière en travaillant sur ces concepts et en introduisant de la distinction là où il y a surtout de l’indistinction.
Enfin, il essaiera de nous montrer pourquoi il n’y a pas forcément de mal à se dire "communautariste" au sens où Costanzo Preve faisait l’Éloge du communautarisme (éditions Krisis, 2012).

L'autorité. Avec Yann Martin à l'EM Strasbourg Business School.


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27.11.2012

Tout pouvoir corrompt, paraît-il, et tout pouvoir n'est pas légitime. Mais l'autorité, qui ne se décrète pas, et autre chose sans doute. Une façon d'ordonner plutôt que de hiérarchiser...

Nietzsche face aux marxistes. Avec Domenico Losurdo à la Librairie Tropiques.


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09.04.2016

Chez Nietzsche, les analyses philosophiques et littéraires fascinantes se mêlent à des thèmes répugnants comme "le nouvel esclavage", "l’anéantissement des races décadentes", "l’anéantissement de millions de ratés". Nous sommes en présence d’un philosophe qui, en remettant en question deux millénaires d’histoire, repense et critique les plates-formes théoriques qu’il élabore lui-même au fur et à mesure.
La contextualisation historique et la reconstruction de la biographie intellectuelle de Nietzsche sont donc la condition pour saisir la cohérence tourmentée ainsi que la grandeur d’un penseur qui, à partir de son "radicalisme aristocratique" et tout en caressant des projets d’une indicible violence, entonne un contre-chant sacrilège de l’histoire et des mythologies de l’Occident.

Art et industries culturelles. Avec Bernard Stiegler pour Citéphilo à Valenciennes.


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2011

Une série de conférences structurée autour de trois questions différentes :
 1. Quel rôle les industries culturelles ont-elles joué et jouent-elles encore dans le modèle économique dominant  ?
 2. De quelle révolution dans les connaissances et la culture les technologies de l’information et de la communication sont-elles porteuses ?
 3. Les réseaux peuvent-ils fonder une nouvelle économie de la contribution ?