Dans La Traîne des empires (Editions Passés/Composés), l'historien Gabriel Martinez-Gros précise sa théorie générale des empires en étudiant les relations entre l'Empire et la religion : le christianisme, l'islam et le bouddhisme se créent à la fin des empires, pour répondre à leur manière à l'impuissance du pouvoir impérial.
Ces dynamiques historiques permettent-elles d'éclairer notre temps ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle religion, dans un "Occident" guetté par les marginalités violentes, islamistes et mafieuses ?
La pandémie de Covid-19 a conduit les différents gouvernements à suspendre le fonctionnement normal des institutions démocratiques au printemps 2020. Cela a concerné des activités aussi variées que l'organisation d'élections, les séances des parlements, ou le droit de se déplacer ou de s'assembler.
Or cette situation a suscité deux réactions symétriques et également fausses : la dénonciation d'un état d'exception ne reposant sur aucune réalité observable (et ne répondant par conséquent qu'à de sombres desseins du pouvoir), et l'assurance que les institutions démocratiques n'étaient pas affectées par les décisions politiques visant à contenir la pandémie.
Une approche démocratique de l'état d'exception consiste à l'inverse à reconnaître à la fois la nécessité de ce dernier et la menace qu'il fait peser sur la démocratie. Antoine Chollet tente d'examiner quelques-unes des conditions à respecter pour que cette menace ne se révèle fatale.
1886. Suite à un second exil en Angleterre, Pierre Kropotkine, figure de proue du mouvement anarchiste international, participe à la création du journal "Freedom". En parallèle à de multiples autres travaux théoriques et activités militantes, il en sera pendant plus de vingt ans le contributeur principal. Le volume Agissez par vous-mêmes (2019, nada éditions), rassemble les articles que Kropotkine y a écrits, où le théoricien envisage l'organisation d'une société anarchiste à l'échelle de l'Angleterre.
L'occasion de revenir, en compagnie de son traducteur Renaud Garcia, sur les fondamentaux politiques de l'anarchisme, la signification véritable du communisme et le le sens et la valeur du travail dans une société émancipée.
L'occasion également de constater la surprenante fraîcheur de ces écrits au regard de la situation sociale actuelle en France, où nombre de Gilets jaunes font leurs, que cela soit conscient ou non, les idées présentées par le "prince de l'anarchisme".
Aujourd'hui comme hier, avoir le courage d'agir par et pour soi-même en se méfiant des intermédiaires demeure la voie la plus sûre pour l'émancipation.
Auteur du Petit dictionnaire maurrassien, Stéphane Blanchonnet se prète au jeu des questions/réponses sur l'histoire et la pensée de l'Action française que l'on peut ramener au triptique suivant : empirisme organisateur, nationalisme intégral et politique naturelle.
Une excellente entrée en matière pour se familiariser avec un courant politique important de l'histoire contemporaine.
Sur son site partage-le.com, Nicolas Casaux développe un discours écologiste radical et propose une analyse résolument technocritique. L'occasion de partager une conversation autour du progrès et de ses méfaits, des "exigences des choses plutôt que l’intention des hommes", des éco-charlatans, du transhumanisme et du transgenrisme, mais aussi de féminisme, de littérature, de nature et de la quête vers l'autonomie.
Qu’est-ce que la domination ? Comment s'exerce-t-elle ? Par quels mécanismes se reproduit-elle ? Quels sont les critères et les pratiques qui permettent aux pouvoirs de se légitimer ? De quelles manières y participons-nous ?
En relisant Weber, Bourdieu ou Foucault, Béatrice Hibou s'affronte à son tour à l'une des questions centrales de la théorie politique et sociale, celle de l'exercice de la domination d'État.
Elle en renouvelle la problématique avec une approche alliant comparatisme, analyse du quotidien et économie politique en mettant en évidence les dispositions, les compréhensions et les pratiques qui rendent la domination concevable, supportable, voire acceptable ou rassurante. Celle-ci apparaît d'autant plus insidieuse et indolore qu'elle renvoie souvent à la question du désir d'État.
L'occasion enfin de fournir les instruments nécessaires à l'élaboration d'une critique renouvelée des dérives du politique dans la cité contemporaine.
Spécialiste des philosophies et des théories architecturales renaissantes et classiques, Pierre Caye revient en profondeur sur le différend entre Aristote et Platon au sujet de l'essence du politique, tel que Tommaso Campanella l'a exposé.
Une étude nécessaire à la compréhension des débats philosophiques qui eurent lieu durant la Renaissance, période d'ébullition intellectuelle s'il en est.
Reprenant la question posée par Ernest Renan au XIXe siècle, l'historien Pascal Ory se place dans une perspective planétaire afin d'examiner les raisons pour lesquelles le cadre national, espace d'une rencontre entre l'identité et la souveraineté, loin de disparaître de l'horizon mondial, constitue toujours cette fiction utile, à travers laquelle les individus et les sociétés vivent et meurent.