Contrairement à d’autres pays occidentaux où il est une force pérenne, le conservatisme est, en France, un ovni politique difficilement identifiable. Constatant la tenace division des partis politiques classés à droite, certains en font l’instrument de leur rapprochement.
Mais, que recouvre-t-il vraiment et quel est son positionnement ? Et alors que nous pouvons constater chaquer jour une offre politique en décalage avec les aspirations profondes du pays, le conservatisme pourrait-il fédérer une droite française cherchant une identité distincte de la gauche ?
Le conservateur, en France, est à l'image de l'enfer : c'est l'autre et plus encore l'autre impossible qui suscite l'incrédulité, provoque la dérision et soulève le coeur. Autant son contraire, le progressiste, est auréolé de toutes les vertus, autant lui-même est suspecté de tous les vices.
Pourquoi cette réduction obligée du conservatisme à un méli-mélo de réaction politique, d'ordre moral, de libéralisme économique ? Pourquoi cette ignorance délibérée du fait que le conservatisme a structuré la vie politique et intellectuelle pendant au moins deux siècles de l'univers anglophone, outre-Manche et outre-Atlantique ? Pourquoi la tradition conservatrice est-elle inexistante chez nous ? Quelle vision du monde recouvre-t-elle ? Cette vision n'aurait-elle pas désormais un avenir dans notre pays ?
Autant de questions auxquelles tennte de répondre Laetitia Strauch-Bonart. Réviser notre façon d'unir raison et émotion, renforcer notre méfiance envers les systèmes politiques et notre confiance envers les liens humains, réapprendre la différence entre le temps qu'il faut à construire et l'instant qui suffit à détruire : cette analyse chamboule notre manière de penser.
Émission "Midi Magazine", animée par Philippe Arondel.
Alors que la "gauche" semble avoir officiellement rompu avec le socialisme pour redevenir un avatar du libéralisme et qu’elle s’est, une bonne fois pour toutes, entièrement dissociée des classes populaires, l’hégémonie du bloc populiste-néolibéral semble inexpugnable.
Seule la relance d’un programme socialiste à gauche de cette "gauche" libérale permettrait de la défaire, nous explique Franck Fischbach. Mais au préalable, il faut revenir aux hypothèses fondatrices du socialisme.
Par un retour aux propositions philosophiques à la base de la pensée socialiste, notamment celles formulées par Hegel, Marx, Durkheim et Dewey, Franck Fischbach esquisse dans cette conférence un socialisme conscient de la rationalité du social, un socialisme de coopération entre égaux dont la tradition n’a été épuisée ni par l’État social ni par le socialisme "réel", loin de là.
Les partis socialistes sont morts, vive le socialisme !
L'anthropologue James C. Scott, au travers de son parcours et de l'étude des montagnes de la Zomia -cette gigantesque zone-refuge pour les populations d’Asie du Sud-Est-, reprend la question de la domination politique là où Pierre Clastres l'avait laissée.
Une démarche scientifique et anarchiste qui fascine et intrigue.
Alain de Benoist, dans ce nouveau numéro des "Idées à l’endroit", reçoit Olivier Dard, Frédéric Rouvillois, Gérard Leclerc et Aristide Leucate pour évoquer la vie de celui qui fut à la fois journaliste, écrivain, polémiste, poète, chef d’une école de pensée, théoricien politique et dirigeant d’un mouvement politique : Charles Maurras.
Son parcours, son influence et son actualité sont abordées alors qu’il a été récemment retiré du livre des commémorations par le ministère de la Culture après les protestations d’associations antiracistes.
Le management est d'abord et avant tout un projet anthropologique et politique : "Harmony, not discord. Cooperation, not individualism", comme le formulait Frederick Winslow Taylor, le fondateur de la discipline.
Ni lutte des classes, ni homo economicus, le management se présente comme un projet coopératif, aujourd'hui appelé "gouvernance", fondé sur une science censée rendre les organisations transparentes aux uns et aux autres et ainsi démontrer scientifiquement la convergence des intérêts.
Mais ce projet est-il autre chose qu'une utopie ? Le travailleur sera-t-il si facilement désolidarisé de son appartenance de classe ? Et quels sont les enjeux de la généralisation de telles pratiques sur nos conditions d'existence dans nos sphères personnelle et professionnelle ?
Pour Marx, relu par le sociologue Michel Freitag, la Nation est un espace qui sʹoppose à la domination sans limite du capitalisme et son expansion internationale. En cela, le capitalisme nʹest pas seulement outil dʹasservissement, selon Jacques Mascotto, mais un véritable attentat ontologique contre les désirs dʹauto-organisation des producteurs de biens et de services, en besoin dʹautonomie contre leur assujettissement, consentant ou non.
Éric Guéguen, philosophe, fait le point sur la légitimité et le fonctionnement de notre modèle démocratique, alors même que ce dernier semble être, d'une part, de plus en plus contesté à l'intérieur de nos sociétés par la montée des populismes et, d'autre part, concurrencé à l'extérieur par l'émergence de ce qu'il est convenu d'appeler "démocraties illibérales".