Jean-Luc Mélenchon, homme politique, et Chantal Mouffe, philosophe belge, s'interrogent sur la notion de "peuple" dans les combats politiques actuels.
Mais d'abord : qu’est-ce que le peuple ? Et quelle est la relation entre le peuple et la démocratie ? Le populisme est-il un gros mot ? Vivons-nous dans une ère post-démocratique, et comment pouvons-nous en sortir ?
Autant de questions qui doivent trouver une réponse non seulement théorique, mais également par dans la réappropriation du politique par le plus grand nombre.
Depuis longtemps, Régis Debray s’intéresse au problème du religieux et de la croyance au sein du groupe social. Son postulat de départ est qu'il n’y a pas de société sans transcendance. De même qu’un État laïc a ses obligations morales, les athées ont des valeurs sacrées. Pour lui, cette transcendance est nécessaire à la cohésion sociale. L’Union soviétique avait Lénine, les États-Unis d'Amérique ont George Washington et les pères fondateurs, la Constitution. Il y en avait aussi autrefois en France avec les héros mythiques de la République, comme Danton ou Leclerc.
Un groupe ne peut donc se définir que vis-à-vis d'une référence transcendante (qu'elle soit territoriale, doctrinaire ou légendaire) vers laquelle se tourne la croyance des gens. Il appelle cette nécessité de définir le groupe par une entité qui lui est extérieure l'incomplétude, et nomme cette entité le "sacré du collectif", qui est la représentation de ce que le groupe estime être le "meilleur". C'est cette croyance qui assure la confiance réciproque entre les membres du groupe, et garantit l'ordre social.
Edgard Morin, lui, a une toute autre approche fondée sur son parcours personnel, approche qui l'a mené à ressentir personnellement -autant qu'à souhaiter l'émergence au niveau planétaire- l'appartenance à une humanité commune qui dépasserait les cadres traditionnels d'appartenance (national, ethnique, religieux, etc).
C'est donc pour faire suite à la première rencontre qu'ils ont eu en février 2016 sur la croyance politique, qu'Edgar Morin retrouve Régis Debray pour confronter leurs points de vue.
Interrogé par Martial Bild, le journaliste et écrivain Eric Zemmour évoque 3 thèmes essentiels dans ce long entretien : le grand défi de l’Islam, la liberté d’expression et le débat politique actuel.
Après avoir rappelé que l’Islam est incompatible avec la démocratie et la France, il revient sur sa condamnation pour “provocation à la haine raciale” et dénonce une accélération de la restriction des libertés publiques et tout particulièrement de la liberté d’expression.
Très librement, il juge les actions et les propositions des différents dirigeants politiques de Le Pen à Mélenchon en passant par Hollande et Fillon.
Enfin, et pour la première fois, il évoque le travail de la réinformation en France.
Si un éloge du populisme reste possible, c’est parce que le populisme n’est pas ce phénomène de ressentiment identitaire critiqué par les experts, confondant populisme du peuple et démagogie populiste. Le populisme est d’abord une affirmation, l’affirmation d’un attachement profond à une tradition qu’il s’agit d’imiter. Ce que le peuple veut conserver, ce n’est pas son identité, car il n’a pas d’identité et il le sait. Ce qu’il veut conserver, c’est sa capacité d’imiter une tradition et de reconnaître la similitude de ceux qui l’imitent avec lui. C’est très maladroitement que les mouvements populistes expriment leur revendication dans un langage identitaire, tombant ainsi dans le piège des démagogues. Etre conservateur ne consiste pas à vouloir conserver une identité mais à vouloir conserver une liberté.
A rebours de cette interprétation méprisante du "populisme", Vincent Coussedière propose une réévaluation du phénomène. Le populisme n’est plus rabattu sur une forme de démagogie et d’appel au peuple, mais il est repensé comme la réaction, saine en elle-même, d’un peuple politique à sa destruction. Car il y a plus de mémoire politique dans le populisme du peuple que dans les interprétations que proposent les experts de "la tentation" populiste ou de "l’illusion" populiste. C’est cette mémoire politique, retenue encore dans le peuple populiste, et perdue par les élites, qui ménage paradoxalement un avenir aux peuples de nos pays.
Suite à l’élection de Donald Trump aux États-Unis, qui a surpris plus d’un commentateur politique, le Cercle des Volontaires a souhaité en savoir un peu plus sur ce qu'incarne le futur président des Etats-Unis.
Comment les médias américains ont-ils influé sur la campagne ? Qui sont les électeurs de Trump ? Quelles sont leurs motivations ?
C'est Olivier Berruyer, rédacteur en chef du blog Les-Crises.fr, qui nous livre son explication des causes de l'élection de Donald Trump.
Dans la deuxième moitié de l’entretien, on s'interroge sur les conséquences possibles de cette présidence, notamment au niveau géopolitique, dans l'évolution des relations avec la Russie, la Chine et la Syrie.
Quelle sera le différentiel entre les promesses de campagne énoncées pour gagner des voix, et la réelle volonté politique du nouveau président ? Quelles seront ses marges de manœuvre ?
Un entretien mené par Raphaël Berland.
Jacques Sapir donne un long entretien pour l'Institut pour la Démocratie Directe en Europe, fondation européenne dont le projet est de découvrir, promouvoir et vulgariser les outils politiques et toutes les composantes institutionnelles relatives à la démocratie directe dans les Etats membres de l’Union européenne. Cet institut est par ailleurs très critique envers le tournant fédéraliste que l’Union européenne prend actuellement et promeut une Europe des États-nations souverains.
PARTIE I
00:11 : La souveraineté.
06:49 : Autorité légitime et fondation du légal.
11:46 : Le peuple, définition.
23:11 : Vie privée et vie publique de nos jours.
PARTIE II
00:11 : Le ciment commun d'un peuple.
05:45 : Multiculturalisme.
08:43 : L'idée d'un peuple européen.
13:47 : Ordre démocratique contre ordre marchand.
22:53 : Démocratie directe.
Le peuple a-t-il une capacité d’organisation et d’action politique ? Par les temps qui courent, on pourrait en douter (apathie généralisée face aux affaires de corruption, aux privations de liberté et l'état d'urgence généralisé) mais la réponse est belle et bien : oui !
Dans cette série d'émissions, Florence Gauthier nous expliquer la place et le rôle du mouvement populaire dans la Révolution française, de 1789 à 1795.
On a souvent tendance à présenter la Révolution française en se focalisant sur les assemblées révolutionnaires et l'oeuvre des hommes politiques de premier plan, juristes et philosophes pour la plupart. On en oublie malheureusement l'acteur central : le peuple. Un rappel salutaire pour nous réarmer sur les plans intellectuel et politique.
Qu'est ce qu'une constitution ? À quoi sert-elle ? Et qui, tout au long de l'histoire, en à présidé à la rédaction ?
Alain Dontaine, en revenant sur l'histoire mouvementée de nos différentes Républiques, mais aussi sur d'autres expériences menées à l'étranger, nous montre l'importance du processus constituant comme matrice de gestion des instances de pouvoir au sein des gouvernements représentatifs.
Saurons-nous en tirer les conséquences politiques ?