Simon Leys, écrivain, essayiste, critique littéraire, traducteur et sinologue belge, a publié en 1971 Les habits neufs du président Mao et en 1974 Ombres chinoises. Alors qualifié d'écrivain "réactionnaire", il raconte par le menu cette Chine qu'on ne pouvait décrire que par le pamphlet.
Pourtant, l'on pourrait utiliser à son sujet la phrase du célèbre écrivain chinois Lu Xun : "aussi, s’il se trouvait aujourd’hui quelque étranger qui, tout en ayant été admis à s’asseoir au banquet chinois, n’hésiterait pourtant pas à vitupérer en notre nom contre la présente condition de la Chine, voilà ce que j'appellerais un homme vraiment honnête, un homme vraiment admirable".
Une émission animée par Claude Hudelot, en compagnie de Marie-Claire Bergère, Lucien Bianco, Jean-Philippe Béja et Siwitt Aray.
À la fois professeur, essayiste, journaliste et conférencier, auteur d'une œuvre considérable, Ortega y Gasset fut considéré en son temps comme l'un des chefs de file de l'intelligentsia de son pays.
Ce philosophe est l'inventeur d'un système de pensée original, profondément cohérent quoique disséminé dans une multitude d'écrits trouvant leur unité, du point de vue formel, dans un style élégant et brillant, semé de métaphores, qui cherche d'abord à séduire son lecteur pour mieux le convaincre et pour mieux l'instruire.
Retour, en compagnie de ceux qui l'ont cotoyé de près, sur le parcours de cet être singulier qui aura marqué l'histoire intellectuelle espagnole et européenne au XXe siècle.
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Jacques Munier.
Longtemps occulté à cause de ses options politiques, le peintre et écrivain britannique Wyndham Lewis (1882-1957) reste, pour beaucoup, à découvrir.
Pour parler de cet artiste maudit, François Bousquet et Daoud Boughezala sont réunis et nous font part de leur admiration pour celui qui fut l'un des fondateurs du mouvement vorticiste et qui écrivit plusieurs oeuvres aujourd'hui considérées comme des chefs-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle.
Longtemps clandestine, l'œuvre de Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814) est plus que jamais scandaleuse : en balayant avec violence les préjugés moraux, elle remet en cause l'ordre même des choses et nous confronte à un néant ténébreux, vertigineux.
Annie Le Brun, poète, essayiste, inspiratrice et commissaire de l'exposition Sade. Attaquer le soleil du musée d'Orsay, met ici en lumière la révolution de la représentation ouverte par les textes de l'écrivain.
Le vingtième siècle aura été le siècle de la démesure. La démesure de la politique, la démesure de l'homme, ensuite, la démesure du monde et de sa représentation dans l'art, enfin.
Nietzsche avait clairement établi le diagnostic : "La mesure nous est étrangère, reconnaissons-le; notre démangeaison, c'est justement la démangeaison de l'infini, de l'immense." Le sens de la démesure semble être une fatalité...
Au travers de la tentation de la raison d'abolir toute limite, de remettre en cause la finitude humaine, la démesure témoigne du tragique de notre condition.
Avec cette conférence portant sur le changement de sens que la figure du Géant a subi dans la peinture européenne, Jean Clair dissèque l'esthétique moderne d'une beauté qui ne peut plus correspondre à ce que l'on nomme communément le classicisme. Car c'est désormais la guerre et ses totalitarismes qui deviennent un fond de toile à l'iconographie moderne du Géant.
Jean Clair souligne ainsi la corrélation existant entre le Géant et la pensée totalitaire dont témoignent les projets architecturaux et les affiches de propagande fascistes, nazies et communistes.
C'est finalement le démantèlement de l'esprit des Lumières au profit d’une production artistique remettant clairement en cause une philosophie basée sur l'Universel que tente de montrer Jean Clair.
Le pessimisme qui nous envahit aujourd’hui suscite plus que jamais une demande de paradis chez un public inquiet devant l’avenir. Jean Delumeau nous donne ici une synthèse de ses travaux en conservant l'itinéraire du "jardin des délices" au "bonheur éternel", en passant par l’attente de "mille ans de paix sur terre". Les interrogations d’aujourd’hui, sur le sens de la vie et de la mort, sont aussi présentes.
Cette conférence se présente donc comme une méditation, à base d’histoire, sur le thème de l’espérance.
Comment une vulgaire pissotière issue d’un magasin de sanitaires a-t-il pu devenir l’objet signataire de l’art contemporain ? Sur le terrain esthétique, nous vivons sous le signe de Marcel Duchamp, l’auteur de cette fameuse œuvre d’art et, avec elle, l’initiateur de ce qu’il est convenu d’appeler l’art contemporain.
Cet univers est un continent qui dispose de son langage. Mais qui dirait d’une langue qu’il n’a pas apprise qu’elle ne veut rien dire ? Personne. Pour être plus juste, on doit bien plutôt dire qu’on ne la comprend pas, parce que, justement, on ne l’a pas apprise.
Il en va de même avec l’art contemporain qui est une langue étrangère qu’on n’apprend nulle part : ni à l’école, ni dans les médias de masse, ni dans la plupart des familles peu au fait de ces enjeux. Comment dès lors pourrait-on le juger correctement ? Il ne faut pas s’étonner qu’on le voue si souvent aux gémonies avec des arguments fautifs.
Michel Onfray nous explique les rudiments de cette langue et montrera comment les vieilles catégories de "Beau" et de "Laid" n’ont plus cours depuis l’annonce de la mort de Dieu et, avec elle, de toute Idée pure. Il nous en propose donc une initiation, en suivant cette volonté d'éduction populaire qui lui tient à coeur depuis si longtemps.
Une conférence organisée par Arte-Filosofia et qui s'est tenue au Théâtre Croisette.