Récemment, dans un article qui n'hésitait pas à affirmer que "la télévision tue", le journal Le Monde se référait à une étude menée par Frederick Zimmerman et Dimitri Christakis, pédiatres de l'université de Washington, qui ont établi un lien direct entre consommation précoce d'images animées et déficit attentionnel, mettant en évidence que la synaptogenèse des cerveaux infantiles était modifiée par le rapport aux images animées.
En France, les enfants passent plus de trois heures et demi par jour devant leurs écrans, soit plus de 1 200 heures par an à regarder la télévision, à surfer sur Internet, à jouer sur leur console ou à envoyer des SMS, contre 900 heures sur les bancs de l'école.
L'objet de la conférence est de réfléchir au devenir des jeunes générations dans notre société marchande et mondialisée, particulièrement face aux écrans.
Notre époque néolibérale semble avoir pour projet de détruire toute limites d'ordre symbolique, qui se trouvent pourtant au fondement du processus d'hominisation.
Sommes-nous alors tous en train de devenir bête ?
Le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun nous présente sa réflexion sur l’évolution du rapport à l’autorité chez l’individu dans notre culture postmoderne.
Comment notre société comprend-elle et ritualise-t-elle la mort aujourd'hui ?
Dans un grand nombre de sociétés traditionnelles, cet événement était vu comme une étape essentielle et socialement acceptée, à laquelle chacun devait se préparer.
Charles Melman, en utilisant les outils de la psychanalyse, s'attaque à cette grande question de la mort et essaie de comprendre la façon dont nos sociétés modernes s'y accommodent.
Confucius disait que bien gouverner commence par la maîtrise exacte du sens des mots. Cette sagesse nous rappelle que le tissu que l’on dit social est avant tout un tissu sémantique et archaïque, qui se tisse, se retisse et s’abîme comme la tunique de Pénélope. Un maillage de mot, d’idées, de réflexes sédimentés, de réactions automatiques qui forme un surmoi de mots agencés en visions du monde cohérentes dont le seul but est l’autoconservation et la permanence sous un couvert d’écumes.
Aujourd’hui la révolution de l’individu prend son tournant "kronosique" au sens de Kronos le dieu qui mange ses enfants. Coupé du ciel, l’individu est coupé des siens. Aujourd’hui l’individu est seul, triste mais surtout ne peut verbaliser son état, première étape d’une hypothétique guérison. Ce manque de mot est cause et conséquence de l’effondrement des représentations.
Plus grave encore, les représentations les plus simples et les plus structurantes, comme la famille et d’autres représentations infra-politiques sont happées par cette horizontalisation technicienne et libérale, résumable par "tout et tout de suite".
La prochaine tentative de réforme intellectuelle et morale devra se dresser pour rétablir au moins l’obligation de survie au sein de nos représentations, afin que nos idées, aujourd’hui sous l’emprise d’un constructivisme de tous les instants, ne nous soient pas fatales.
Elle devra prendre pied sur nos grands récits, seuls legs d’immortalité réelle car ils expliquent les grandes traces du passé alors que la pierre n’explique rien par elle-même.
Et s’il était trop tard ? Alors il faudra raconter et mourir, une dernière fois, poser les actes les plus simples et les plus essentiels d’une civilisation.
La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le "fétichisme de la marchandise".
Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud : les individus ne connaissent qu’eux-mêmes et nient la réalité extérieure.
Y-a-t-il un lien entre ces deux phénomènes ? Le narcissisme est-il le côté subjectif du fétichisme ? On y trouve toujours le vide, la négation du monde extérieur dans sa multiplicité, la reductio ad unum.
On propose ici un retour sur la naissance historique du sujet moderne dans son opposition au monde et sur le rôle du "travail abstrait" qui se représente dans la valeur marchande, ainsi que sur la dimension anthropologique et psychanalytique du problème - jusqu’aux formes extrêmes de narcissisme que sont la destructivité et la violence aveugle.
Remarque : les cours n°01, 03 et 20 n'ont pas été enregistrés.