Nous vivons dans un monde saturé de messages de toutes sortes.
Sachant que notre psyché se construit en grande partie en réponse aux facteurs environnementaux, comment est-ce que notre cerveau appréhende-t-il ces informations ?
Enfin, le pouvoir ayant pour but de se maintenir en place et de contrôler ses sujets, quels mécanisme sont-ils utilisés pour nous manipuler ?
Tour d’horizon des techniques d’ingénierie sociale.
De livres en livres, Rémi Brague éclaire le "fait religieux", malheureusement détesté par certains ou ignoré -voire caricaturé- par d'autres.
Pourquoi ? Comment se comprendre, soi-même ainsi que nos sociétés, sans comprendre la composante religieuse – ô combien constitutive de notre humanité ?
Ses réflexions l'amènent à interroger en profondeur la l’évolution du rapport que l'homme entretient avec la loi. En effet, après un monde s'ordonnant par rapport au cosmos (l'antiquité) ou d'après la révélation divine (les trois monothéismes), l’époque moderne tente de se doter d’une loi sans foi, dans une sorte d'auto-fondation. Mais ce projet est-il viable ?
Emission menée par Damien Le Guay.
Avons-nous des raisons différentes de croire, d'agir et de sentir ? Ou pouvons-nous imaginer une rationnalité englobante et définitive qui unifierait ces domaines ?
Dans la lutte qui l'oppose aux penseurs post-modernes adeptes des rationnalités fragmentées et diverses, Pascal Engel défend une position rationaliste et réaliste de notre rapport au monde.
La haine de Mai 68 est devenue un thème à la mode. Quelles en sont les origines ? Quarante ans après, Mai 68 mérite-t-il de tels réquisitoires ? Faut-il y voir une simple "rhétorique réactionnaire" ?
Serge Audier analyse notamment les profondes mutations du monde intellectuel, marqué par une contre-offensive libérale et conservatrice, une réaffirmation de l' "humanisme" et un retour au mythe républicain.
Le conférencier s'intéresse ici à la pensée de Carl Schmitt et au rapport de celui-ci à la philosophie politique. Il note que Carl Schmitt est une référence importante pour les philosophes continentaux, notamment Hayek, et pour les philosophes politiques alors même que selon Carl Schmitt il ne peut y avoir de philosophie politique.
De même, il n'y a pas de normativité morale : au fondement de la normativité, il y a la juridicité et non la moralité. Si l'on se met à agir pour des raisons morales, en politique, c'est le meilleur moyen de susciter une violence incontrôlable.
La guerre, inscrite dans la politique comme le mal dans la création, ne saurait avoir de justification morale ou rationnelle. Elle n'a qu'une valeur existentielle, particulière. Parce que l'identité personnelle est d'abord polémique (l'être humain se définit par opposition, par inimitié), un monde sans guerre serait un monde sans être humain.
Jean Leca analyse ensuite la critique schmittienne de la non-théorie politique du libéralisme : il n' y a pas de politique libérale sui generis, il n'y a qu'une critique libérale de la politique.
Il y a chez Hayek (1899-1992) une théorie originale de l’évolution culturelle, qui reprend des traits essentiels de la théorie darwinienne de l’évolution biologique tout en se distinguant d’elle par certains aspects très importants.
Il y a aussi une théorie élaborée du droit, de sa nature, des grandes catégories de règles entre lesquelles il se divise, et de ses modes d’évolution.
Il y a par ailleurs une psychologie cognitive et une analyse approfondie de ce qu’on appelle les savoirs pratiques, c’est-à-dire sur la faculté qu’a l’esprit humain – proche en cela de l’esprit animal – de se repérer efficacement dans un environnement complexe sans passer par la médiation d’une représentation théorique, "cartésienne", de la réalité.
Il y a enfin chez Hayek une épistémologie élaborée, mettant l’accent sur la complexité sociale, les limites de la raison humaine, l’impossibilité de parvenir à l’omniscience et les erreurs fatales auxquelles conduit l’illusion qu’on le peut – notamment les illusions du positivisme juridique.
En faisant conjointement usage de ces différents éclairages théoriques proposés par Hayek, on peut parvenir à une vue précise de ce que sont en général des normes de comportement dans un groupe, que ce soit un groupe restreint (normes professionnelles, "culture d’entreprise"…) ou la société dans son ensemble (normes morales et juridiques). Le problème de la norme juridique est ainsi situé dans le contexte d’une philosophie sociale plus générale, par rapport à laquelle ses spécificités se découpent d’autant mieux.
Conférence donnée dans le cadre du cycle "Gouverner par les normes - de Hume au ranking".
Réunir les auteurs de "Le savoir et la finance" et de "La nouvelle raison du monde", c’est se donner les moyens de pénétrer la logique profonde du nouveau capitalisme mondialisé.
D’une part en examinant avec D. Plihon les relations qu’entretiennent finance et connaissance : non seulement le monde engendré par le capitalisme actuel se caractérise par l’accaparement des ressources au profit d’une minorité de régions et d’acteurs, mais il provoque un appauvrissement paradoxal des connaissances et de leur diffusion.
D’autre part en faisant avec P. Dardot et C. Laval la généalogie du néolibéralisme, qui fait de la concurrence la norme universelle des conduites et ne laisse intacte aucune sphère de l’existence humaine, induisant des formes inédites d’assujettissement qui constituent, pour ceux qui les contestent, un défi politique et intellectuel majeur.