Les Allemands et leur monnaie : l'obsession d'une vertu. Avec Johann Chapoutot sur France Culture.


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16.01.2016

Les Allemands n'ont-ils pas sacralisée la monnaie dont ils se servent – au temps du deutschemark comme maintenant au temps de l'euro ? La vertu monétaire est généralement posée comme une passion germanique qui ne souffrirait pas qu'on y fasse la moindre entorse. La protection de la devise nationale est ainsi installée, Outre-Rhin, au cœur des réflexes collectifs et vouée à peser constamment sur les relations extérieures.
Par exemple, on peut trouver dans l'extrême inflation qui est survenue en Allemagne dans les années d'après la Grande guerre et qui a ruiné des millions de familles, un cataclysme qui a dépassé de beaucoup la seule chronique monétaire. Cet événement sans équivalent explique en effet, en profondeur et par contraste, les réflexes de si grande portée civique qui, un quart de siècle plus tard, ont fait du deutschemark, apparu en 1948, l'objet d'une révérence généralisée dans la République fédérale. Il explique que, quand le mark, après la chute du Mur, a laissé place à l'euro, non sans hésitations, turbulences et répugnances, ait été conféré à la monnaie nouvelle un statut tout particulier, par rapport aux autres nations qui l'ont adoptée.
La monnaie est conçue en Allemagne comme bien plus qu'un instrument économique et commercial : comme une sorte de totem, de fétiche sacré sur lequel est chargée de veiller, hors de la portée du gouvernement et du Parlement, une institution échappant à tous les risques de faiblesse envers n'importe quelle influence extérieure, ouverte ou dissimulée, qui viserait d'autres buts que la lutte contre l'inflation.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

Arendt et Heidegger, la destruction de la pensée. Avec Emmanuel Faye à la Librairie Tropiques.


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23.09.2020

Depuis une quinzaine d'années, les parutions de nombreux écrits de Heidegger ont révélé la radicalité de son national-socialisme et de son antisémitisme. Ses défenseurs se sont alors raccrochés à l'intensité de sa réception, pour tenter de sauver son statut de grand penseur. Parmi ceux-ci, Hannah Arendt est sans conteste celle qui aura le plus contribué, après 1945, à la diffusion planétaire de sa pensée.
À la lire, on se heurte cependant à une question qui sera l'une des interrogations directrices du travail d'Emmanuel Faye : comment un même auteur a-t-il pu concilier la défense hyperbolique de Heidegger et la description critique du totalitarisme national-socialiste, en particulier dans son rapport sur le procès Eichmann ? Arendt semble en effet se contredire : d'un côté, ses études de la dynamique destructrice des mouvements hitlérien et stalinien au XXe siècle, qualifiés par elle de totalitaires ; de l'autre, son apologie de Heidegger en 1969 pour ses quatre-vingts ans.
Pour Emmanuel Faye, cette contradiction n'est qu'apparente, et l'interprétation par Arendt du national-socialisme et le fait d'exonérer Heidegger de toute responsabilité sont intimement liés.

La République de Weimar, une démocratie en crise ? Avec Nicolas Patin, Hörst Moller, Georges-Henri Soutou et Gilbert Merlio à la Maison Heinrich Heine.


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11.06.2019

La République de Weimar a vu le jour dans des circonstances difficiles. Après une période de stabilisation où l'Allemagne retrouve une certaine prospérité, une crise mondiale l'atteint de plein fouet et entraîne la chute d'une république encore trop fragile.
Dans quelle mesure l'histoire de Weimar présente-t-elle des symptômes susceptibles de nous éclairer sur la crise actuelle de nos démocraties ?

La réception internationale de Mein Kampf. Avec Eddy Dufourmont, Claude Markovits, Alexandre Toumarkine et Antoine Vitkine au Mémorial de la Shoah.


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23.11.2017

Le passage dans le domaine public de Mein Kampf d'Adolf Hitler a suscité de nombreuses polémiques. En Allemagne a été mené un travail d'édition critique. En France, une édition scientifique est en cours. En Inde, au Japon ou encore en Turquie, Mein Kampf a rencontré un très grand succès. Comment expliquer la transposition du document dans des aires culturelles aussi différentes ?
C'est ce à quoi vont tenter de répondre Eddy Dufourmont, maître de conférences à l'université Bordeaux-Montaigne, Claude Markovits, directeur de recherche émérite au CNRS, Alexandre Toumarkine, professeur à l'Inalco et Antoine Vitkine, journaliste et écrivain.

Une conférence animée par Nicolas Patin, maître de conférences à l'université Bordeaux-Montaigne.

Nazisme et management : des logiques communes ? Avec Johann Chapoutot sur Le Média.


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05.2020

Historien du nazisme et de sa vision du monde, Johann Chapoutot a récemment fait paraître un essai dont la réception n'a pas été unanimement favorable : Libre d'obéir : le management, du nazisme à aujourd'hui.
C'est la lecture de l'abondante littérature nazie sur la Menschenführung, la conduite des hommes, qui a attiré l'attention de Johann Chapoutot sur les similitudes frappantes entre les discours de l'époque et ceux qui prolifèrent aujourd'hui aussi bien dans la sphère entrepreneuriale que dans celle du gouvernement néolibéral.
Il revient ici sur la démarche du livre et profite de l'occasion pour répondre aux objections qui lui ont été opposées.

Émission "La grande H.", animée par Julien Théry.

La catastrophe allemande. Avec Nicolas Patin à la Nouvelle Action Royaliste.


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07.05.2014

Ils étaient 1'674 parlementaires représentant l'Allemagne sous la république de Weimar. Ils ont vécu la destruction d'une démocratie éclatante et le triomphe d'un régime politique criminel qui justifia l'invention du mot "génocide". Quelles ont été leurs responsabilités dans ce tournant du siècle ? Comment ces femmes et ces hommes ont-ils traversé la catastrophe allemande ?
Nicolas Patin a longuement étudié les archives allemandes et internationales pour comprendre les parcours de chacune de ces personnalités. Son enquête décrypte les destins atypiques de ces élus du peuple allemand : simples soldats de la Première Guerre mondiale puis militants politiques, martyrs assassinés dans les camps ou bourreaux nazis dominant l’Europe occupée.
Son travail met au jour la terrible conquête des institutions par les nazis et la funeste transformation de la société allemande.

Histoire des relations entre le sionisme et le nazisme. Avec Pierre Hillard sur Médias-Presse-Info.


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06.2020

Traiter du sionisme et de son évolution depuis l'engagement de Theodor Herzl à promouvoir la renaissance d'un Etat juif lors de son premier Congrès à Bâle en 1897, nécessite de connaître les causes profondes ayant incité cet homme à s'engager dans une telle aventure qui détermina tout le XXe et le début du XXIe siècles.
Pierre Hillard, au travers notamment de l'étude des Carnets complets de Theodor Herzl (1895-1904), nous apporte des réponses qui renouvellent notre compréhension du phénomène, ainsi que les véritables raisons à l'origine de la guerre de 1914.
Une accélération du projet sioniste se fit en août 1933 lors de la conclusion de l'Accord de la Haavara ("transfert" en hébreu) entre les autorités nazies et sionistes. Alors que tout semblait les opposer, cet Accord permit l'élaboration d'une politique de peuplement juif et de modernisation de la Palestine – phénomène qui a perduré jusqu'en avril 1941 – accélérant ainsi la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Pierre Hillard nous présente avec clareté ces événements méconnus dont les répercussions se font toujours sentir aujourd'hui...

Les fascismes d'Europe. Avec Thomas Ferrier sur Radio Courtoisie.


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10.09.2019

Le fascisme a été, avec le communisme, le principal phénomène politique du XXe siècle. Synthèse originale de socialisme et de nationalisme, plus héritier de Blanqui que de Bonald, il a essaimé dans toute l'Europe à des degrés divers, inspirant les uns et les autres. La plupart de ses dirigeants, y compris les deux plus célèbres, viennent de la gauche socialiste. Le fondateur historique du national-socialisme, l'autrichien Walter Riehl, était lui-même un ancien social-démocrate. Et son parti, la DAP devenue DNSAP, était la révision nationaliste d'un courant socialiste classique.
Thomas Ferrier nous présente un panorama exhaustif des fascismes d'Europe, des groupuscules jusqu'aux grands partis au pouvoir, du Parti nationaliste islandais à la NSDAP. L'idéologie commune de ce mouvement continental est analysée, ses racines également. Cette expérience historique finira dans le froid de l'hiver russe puis dans les ruines de Berlin.
On ne saurait comprendre l'Europe d'aujourd'hui sans comprendre les égarements d'hier.

Émission du "Libre Journal des Européens", animée par Thomas Ferrier.