Historien et spécialiste de l'histoire coloniale, Alain Ruscio a consacré sa thèse à l'Indochine coloniale. Il a plus récemment étudié l'Algérie coloniale et élargi ses travaux vers une histoire comparative des colonies françaises.
Lors de cette conférence, Alain Ruscio compare la position et l'action des communistes lors des deux guerres de décolonisation, les guerres d'Indochine et d'Algérie (1945-1962) pour nous permettre d'appréhender cette problématique de manière dépassionnée.
Une émission en forme d'hommage à deux grandes voix de la droite nationale, le journaliste et reporter François Brigneau et l'essayiste catholique Jean Madiran. Co-fondateurs en 1982 du quotidien Présent, ces deux personnalités très différentes étaient finalement complémentaires.
Une étude conjointe de deux trajectoires qui révèle, à la lumière de leurs combats de plume, un demi-siècle d'histoire du nationalisme français.
Émission "Voix au chapitre", animée par Anne Le Pape.
Alors que le processus de paix avec Israël semble bloqué, que le gouvernement israélien a adopté une loi controversée sur "l'Etat-nation", que les Etats-Unis multiplient les mesures contre les Palestiniens (transfert de leur ambassade à Jérusalem et coupure des vivres à l'agence de l'ONU pour les réfugiés Palestiniens), où en est la question palestinienne dans ce brouillard politico-diplomatique ?
Henry Laurens, titulaire de la chaire "Histoire contemporaine du monde arabe" au Collège de France, revient sur cette question en balayant un siècle d'histoire pour traiter de façon thématique les différentes composantes de la question de Palestine, montrant ainsi son exceptionnelle complexité et son inscription dans une histoire de longue durée.
Une conférence organisée par l'Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain.
Qui fut Mussolini ? Et au travers de la trajectoire de cet homme, pouvons-nous donner une définition du fascisme ? Fut-il un mouvement réactionnaire, conservateur ou révolutionnaire ? Se situait-il à gauche ou à droite ?
Cette émission donne non seulement des réponses à ces questions cruciales, mais porte sur le fascisme un regard nouveau et inhabituel chez les historiens français. Réaffirmant avec force le caractère totalitaire du régime, les intervenants replacent l'idéologie qui le fonde dans sa nature révolutionnaire tout en la rattachant à la Révolution française et au socialisme.
Car si les fascistes cherchèrent à détruire par la violence la modernité libérale de leur temps, ce ne fut pas au nom d'un âge d'or révolu et dans une démarche passéiste, mais avec la volonté farouche de construire une société et un homme nouveaux. Cette ambition imprégnait aussi bien les pensées et les actes du Duce que ceux de ses disciples, y compris dans la radicalisation sanglante de la république de Salò.
Pour toutes ces raisons, la trajectoire de Mussolini, de la prise du pouvoir jusqu'à sa mort, est celle d'un militant ayant échoué dans son entreprise révolutionnaire.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
C'est en compagnie de Radu Creanga, militant nationaliste roumain, ancien président des étudiants de Bucarest, qu'est évoquée l'histoire du Mouvement Légionnaire de Corneliu Zelea Codreanu (1899-1938) et son projet politique et social tout à fait original pour la Roumanie.
Haï par le roi et la classe politique de son pays, populaire auprès de ses compatriotes, le plus atypique des chefs politiques de l'entre-deux-guerres fut le centre de la vie politique roumaine jusqu'à sa tragique exécution de la nuit du 29 au 30 novembre 1938.
La ligue nationaliste des Croix-de-Feu du colonel de La Rocque est au coeur des polémiques sur l'existence d'un fascisme authentiquement français.
Au nom de leurs sacrifices dans les tranchées, les Croix-de-Feu exigent un gouvernement assez fort pour garantir la sécurité de la France contre l'ennemi allemand, mais aussi contre les "ennemis de l'intérieur", communistes et pacifistes. Pour réveiller le patriotisme et intimider l'extrême-gauche, les Croix-de-Feu multiplient défilés et rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de militants. Ces attroupements sont organisés dans le plus grand secret et impressionnent par leur mise en scène.
Les animateurs du Front populaire veulent y voir la préparation d'un coup d'Etat pour instaurer une dictature fasciste. En fait, La Rocque veut faire revivre l'Union sacrée de 14-18 pour réconcilier tous les Français au-delà des divisions sociales et partisanes. Les Croix-de-Feu se sentiraient liés par leur code de l'honneur : leurs exploits guerriers pour la victoire les obligeraient désormais à des exploits civiques pour empêcher toute révolution de type bolchevique.
Après l'émeute antiparlementaire du 6 février 1934, La Rocque lance ses hommes dans une croisade caritative contre la misère, dans l'espoir de reconquérir la classe ouvrière. Les soupes populaires remplacent peu à peu les démonstrations de force.
En 1936, La Rocque refuse toute riposte lors de la dissolution de son "mouvement" par le gouvernement Blum, puis s'intègre au système institutionnel en créant le Parti social français.
Finalement, les Croix-de-Feu refusent le totalitarisme fasciste parce qu'ils ont encore confiance dans la volonté des Français de se sacrifier pour la Patrie.
Alors : est-il encore possible de fascisme français après avoir pris en compte les éléments scientifiques du débat ?
Alors que l'Europe semble à nouveau sensible aux nationalismes, il est utile de faire la généalogie de ce concept en remontant jusqu'aux origines de son émergence, au temps où s'affirmèrent les ressorts de sa future extension. Autrement dit jusqu'au XIXe siècle qui, dans la suite de la Grande Révolution française, fut celui de la remise en cause des hiérarchies politiques traditionnelles, ces hiérarchies que, dans l'Ancien régime, les souverains tout à la fois surplombaient et incarnaient.
Comme toujours les mots ont leur charge d'ambiguïté. Fait national, nationalités, identités nationales, patriotisme : dans ce champ on glisse aisément d'un comportement à un autre, d'une fierté portant une morale universelle au repli sur soi et à des ambitions expansionnistes, parfois racistes. L'ambivalence du terme d' "identité" éclaire cela spécialement.
C'est donc de définitions qu'il va donc falloir d'abord se préoccuper pour savoir de quoi l'on parle, en bonne ou en mauvaise part. Avant d'évoquer, sous cette lumière spécifique, quelques-uns des grands mouvements de l'histoire européenne jusqu'après la Première guerre mondiale.
Anne-Marie Thiesse, spécialiste d'histoire culturelle, s'est penchée de longue date sur ces questions intellectuellement complexes et civiquement capitales. Avec elle, nous allons tâcher de démêler dans la durée quelques-uns de ces fils entrelacés.
Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.
C'est en compagnie de Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote, qu'est évoqué le bréviaire souverainiste Pourquoi combattre, qui vient de sortir aux éditions Perspectives Libres.
L'occasion de faire le point sur les convergences (nombreuses) et les thèmes qui font encore débat au sein de la "dissidence"...
Émission "La Méridienne", animée par Wilsdorf et Jean-Louis Roumégace.