Directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales, l'historien Patrice Gueniffey a récemment publié aux éditions Perrin un Napoléon et de Gaulle.
Le fait de consacrer un livre à deux grands hommes de notre histoire est un défi adressé à tous ceux qui veulent que l'enseignement de l'histoire soit débarrassé de ses grandes figures et du récit national pour être reconfiguré en vue de la mondialisation. Nous savons pourtant que l'histoire d'une nation se fait avec des hommes et, dans les circonstances exceptionnelles, par la volonté d'hommes que l'on dit providentiels.
Le Petit Caporal et le Général appartiennent à cette catégorie. Les apparences les rapprochent – ce sont des soldats de métier, des chefs de guerre et des hommes d’État. Mais de nombreux aspects opposent aussi Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle diamétralement...
Patrice Gueniffey, historien et spécialiste reconnu de la Révolution et de l'Empire, nous partage son analyse de l'histoire que la France a entretenue avec ses grands hommes, notamment avec Napoléon et De Gaulle. Deux destins différents par bien des aspects bien finalement associés, après bien des tribulations et des controverses.
L'histoire de France est peuplée de personnages que les événements ont amenés à jouer un rôle illustre et salutaire. Ces héros qui, pendant des décennies peuplaient les pages de nos manuels scolaire et que l'on est bien en peine de retrouver aujourd'hui…
Pourquoi cela sinon parce que notre pays n'est ni plus ni moins qu'un Etat-nation depuis bien longtemps et que ces hommes illustres, en leurs temps, surent incarner à la fois l'Etat et la nation ?
L'historien Patrice Gueniffey nous replonge dans cette histoire en s'arrêtant notamment sur Napoléon et De Gaulle, deux hommes providentiels que notre époque a de plus en plus de mal à reconnaître et à supporter.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles De Meyer.
La crise de l'Education Nationale révèle aujourd'hui les limites de l'organisation par l'Etat républicain des écoles, collèges, lycées et universités.
Mais cette crise est-elle le fruit d'une infidélité à l'esprit des pères fondateurs du système scolaire français, ou l'aboutissement de principes idéologiques et politiques surgis après la destruction en France de l'enseignement traditionnel confessionnel et décentralisé ? La formation des maîtres, l'établissement des programmes et des méthodes pédagogiques ne sont-ils pas confisqués par les tenants syndicaux d'une nomenclature savamment cooptée ?
L'abrutissement des nouvelles générations, le développement de l'illettrisme, l'échec scolaire et l'inaptitude du système à préparer à la vie professionnelle le doivent-ils aux principes de l'Ecole mixte laïque, gratuite et obligatoire qui régissent l'instruction publique, en particulier depuis Jules Ferry ?
Emission du "Libre Journal des sciences", animée par David Mascré.
"Je savais où je voulais vivre, avec qui je voulais vivre, et comment je voulais vivre. À mes yeux médusés d'enfant, le mot France brillait de tous les feux : histoire, littérature, politique, guerre, amour, tout était rassemblé et transfiguré par une même lumière sacrée, un même art de vivre mais aussi de mourir, une même grandeur, une même allure, même dans les pires turpitudes. La France coulait dans mes veines, emplissait l'air que je respirais ; je n'imaginais pas être la dernière génération à grandir ainsi. Il ne faut pas se leurrer. Le travail de déconstruction opéré depuis quarante ans n'a laissé que des ruines. Il n'y a pas d'origine de la France, puisque la France n'existe pas, puisqu il n'y a plus d'origine à rien. On veut défaire par l'histoire ce qui a été fait par l'Histoire : la France. L'Histoire est désormais détournée, occultée, ignorée, néantisée. L'Histoire de France est interdite. On préfère nous raconter l'histoire des Français ou l'histoire du monde. Tout sauf l'Histoire de France. Mais cette Histoire se poursuit malgré tout et malgré tous. Elle a des racines trop profondes pour être arrachées. Elle s'est répétée trop souvent pour ne pas se prolonger jusqu à aujourd'hui. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les mêmes lois s'imposent au-delà des générations. L'Histoire se venge." Eric Zemmour
Cela fait maintenant deux siècles que le Congrès de Vienne, cette réunion diplomatique entre les grandes puissances européennes, à la fin de la période napoléonienne, jeta les bases de l’ordre européen d’aujourd’hui.
Mais quelles perspectives offre ce nouvel ordre international, notamment en matière de prévention des conflits, voire de répression des mouvements d’émancipation ? Quelles réformes de l’époque révolutionnaire ont eu des effets durables, malgré le climat de restauration imposé par les puissances européennes après la fin de Grand Empire ?
C'est Thierry Lentz, grand spécialiste du Premier Empire et de la Restauration, qui nous montre que ce congrès visa à construire une nouvelle Europe. Dans une ample machinerie diplomatique composée de centaines de délégations, le français Talleyrand saura manœuvrer en faveur des intérêts de son pays.
La résurgence napoléonienne des Cent-Jours vint pourtant compromettre le cours favorable des négociations et le congrès restera, du point de vue français, un souvenir peu glorieux. Est-ce cependant réellement le cas ?
Héros préférés des Français, Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle incarnent la figure du sauveur. Si beaucoup les sépare, à commencer par le siècle où ils vécurent, ils ont en commun d'avoir élevé notre patrie au-dessus d'elle-même, dans une quête de la grandeur nourrie d'une certaine idée de sa mission et de sa vocation à éclairer le monde.
Dans cette conférence, Patrice Gueniffey croise leur existence et interroge leur destin, ouvrant des pistes fécondes sur leur personnalité et leur œuvre.
A travers les métamorphoses de leurs mémoires, il ausculte enfin la France, celle d'hier et surtout d'aujourd'hui, hantée comme jamais par son histoire dans l'espoir de répondre à ses doutes et exorciser son malheur.
Pour cet entretien de mai 2017, bien chargé, Julien Rochedy et Christopher Lannes reviennent sur l’élection présidentielle et la stratégie de Marine Le Pen. Beaucoup d’interrogations… et un implacable constat d’échec.
Ceci étant posé, il sera question, dans la partie Réflexion, de tirer les leçons de cette campagne manquée, avec désormais pour objectif de bâtir une droite authentique et de poursuivre la réflexion sur ce qu’elle doit être, et ne pas être.
– Partie 1 : Les leçons de l’échec de Marine Le Pen
– Partie 2 : Les 5 écueils de la Droite / Lecture : Napoléon et De Gaulle