La pensée française a connu, durant les années 1970-1980, de profondes transformations dans le domaine philosophique et sociologique, avec la mise en avant du thème du "retour" : retour du libéralisme, des droits de l’homme, du sujet, de l’humanisme, etc.
Cette volonté de renouvellement, s’est accompagnée d’une rupture avec les "maîtres à penser" des années 1960 (Foucault, Bourdieu, etc.), et de la promotion de nouvelles interprétations de Mai 68.
Cette communication se propose d’analyser les enjeux des ces déplacements intellectuels.
Remarque : Serge Audier ayant eu un empêchement, son texte de conférence est lu par une autre personne.
Comment, en l'espace de trente ans, le Parti socialiste et le monde ouvrier sont-ils passés de l'amour fou au mépris ?
Bertrand Rothe nous explique pourquoi, en 1981, 70 % des ouvriers avaient contribué à la victoire du PS, alors que c'est aujourd'hui le FN qui est qualifié de "premier parti ouvrier de France".
Depuis cette date, au fil des choix politiques engagés par les hiérarques du PS, et des réactions plus ou moins avisées des représentants de la classe ouvrière, le couple, de plus en plus mal assorti, doit faire face à l'effondrement du monde communiste, à l'arrivée de la "deuxième gauche", à la montée du chômage et à la conversion des socialistes à l'Europe, au libéralisme et à la société postindustrielle.
Les noms de François Mitterrand, Jacques Delors, Laurent Fabius, Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn, Lionel Jospin et François Hollande, entre autres, marquent les étapes de ce désamour, de l'abandon au mépris.
La majorité des critiques économiques actuelles portent sur le néolibéralisme et la bulle financière. Et si la financiarisation de l’économie avait paradoxalement permis au modèle capitaliste de durer au-delà des limites qu’on pouvait lui prévoir ?
Dans quelle mesure peut-on penser dépasser aujourd’hui le système capitaliste ? Ne devons nous pas envisager un changement radical de paradigme économique, de système de répartition des ressources ?
Un changement qui concerne autant nos catégories de pensée que nos habitudes de comportement.
Comment comprendre les incessantes reculades de l'Etat français ?
Pierre-Yves Rougeyron explique le délitement de cette institution par un double mécanisme : de perte de prestige symbolique d'abord (suppresion du Commissariat général du Plan, Deuxième gauche, think tanks) et de perte de souveraineté ensuite (production d'un droit supranational à Bruxelles).
Une dynamique infernale qui tend à détruire l'instance garantissant la paix civile et l'exercice des droits sur le territoire français.
Le mouvement syndical a-t-il su protéger les travailleurs français et européen des désastres de la mondialisation ?
Dans l'Union Européenne, la mise en concurrence des modèles sociaux induit des logiques de moins-disant social fragilisant les classes populaires. Comment les syndicats vont-ils réagir ?
Emission "Des sous... et des Hommes", présentée par Pascale Fourier.
De la crise financière à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, la société du risque est devenue le modèle de notre monde contemporain sans cesse menacé d'effondrement écologique, économique ou politique.
Comment échapper à la fois à la catastrophe et au catastrophisme ? Quelles alternatives collectives construire pour faire face à cette crise de l'avenir ?
Slavoj Zizek analyse les différentes façons d'appréhender la crise du capitalisme. Car les quatre cavaliers de l'Apocalypse (désastre écologique, révolution biogénétique, marchandisation démesurée et tensions sociales) sont, selon lui, en train de le décimer.
Face à cette situation catastrophique, quatre attitudes semblent s'imposer : le déni (l'idée que la misère ou les cataclysmes, "cela ne peut pas m'arriver"), le marchandage ("laissez-moi le temps de voir mes enfants diplômés"), la dépression ("je vais mourir, pourquoi me préoccuper de quoi que ce soit") et l'acceptation ("je n'y peux rien, autant m'y préparer").
Or, il est possible de sortir collectivement de cette mondialisation malheureuse.
Le débat scientifique sur la réalité du changement climatique a ses imposteurs. Mais, en matière d’environnement, les plus grandes impostures se situent dans le champ politique.
Lorsque l’écologie émerge dans le débat public au début des années 1970, les grandes puissances économiques comprennent qu’un danger se profile. Alors que la mondialisation du capitalisme se met en place grâce à la stratégie du libre échange, l’écologie politique pourrait remettre en cause le productivisme, l’intensification du commerce international et les délocalisations de l’industrie vers les pays à bas coût de main-d’œuvre. Avant même que la communauté internationale ne se réunisse pour débattre des crises environnementales, les tenants de la mondialisation rédigent les conclusions : aucune mesure de protection de l’environnement ne devra entraver le commerce.
Depuis plus de quatre décennies, depuis que la question environnementale a émergé dans les débats nationaux et dans les préoccupations internationales, un pacte tacite s’est instauré, qui n’a pas manqué de duper : au sein des gouvernements, des institutions internationales, lors des grands sommets, ne seraient prises que des mesures cosmétiques, ne portant pas atteinte au libre échange et à la mondialisation. Il est grand temps de faire tomber les masques et de raconter en détail l’histoire politique, totalement méconnue, qui révèle la supercherie d’une prétendue conversion à l’écologie des grands de notre monde.
Béatrice Hibou mène une réflexion sur les interventions directes de l'Administration dans l'économie, avec le constat qu'il existe un envahissement des pratiques bureaucratiques dans l'ensemble de la société, et pas uniquement dans l'administration étatique, mais aussi dans notre vie quotidienne (Audit, Reporting, flexibilité, contrôle etc..).
Quelle réflexion avoir sur cet état de fait, comment l'expliquer et de quelle façon peut-on gérer ce phénomène ?
Emission "La suite dans les idées".