Dans un moment d'érudition et de jubilation de l'esprit, Dominique Pagani nous livre les secrets du "Mythe", de cette beauté de l'imagination qui déconcerte la Raison.
Mais à bien y regarder, la rationalité s'est toujours emparée du Mythe pour en saisir l'expression et le sens, par un savant détour. Il y a donc de la Vérité chez Procuste, Wotan et Blanche-Neige...
Certains ne croient pas aux fables : ils ont bien tort !
Une intervention pendant la "Fête du Gai savoir".
La condition de la femme dans la Grèce ancienne ? Voilà une question à laquelle il n'est pas aisé de répondre.
D'un côté, des noms de femmes grecques célèbres dans le mythe ou l'histoire, Hélène, Pénélope, Antigone, Médée, mais aussi Aspasie, la compagne de Périclès, la courtisane Phrynée, modèle du sculpteur Praxitèle, Diotime l'étrangère de Mantinée, l'interlocutrice de Socrate dans Le Banquet de Platon.
De l'autre, un monde dominé par les valeurs viriles, celles du héros de l'époque comme celles du citoyen-soldat de la cité, et, lié à ces valeurs, le fameux "amour grec" qui réléguerait la femme au simple rôle de reproductrice.
C'est de cette ambiguité que Jacqueline de Romilly tente de rendre compte, en évidant de tomber dans le piège de "l'éternel féminin", mais en se gardant aussi de tout "féminisme militant" qui ne metterait en lumière que les aspects négatifs de cette condition.
Une condition qu'éclaire la nature même des sociétés grecques autant que le regard que ces sociétés portaient sur elles-mêmes.
Il y a deux mille neuf cents ans, à la charnière de l'Europe et de l'Asie, sur les bords de la Méditerranée, une poignée d'hommes qui parlaient grec ont imaginé puis mis par écrit deux épopées, l'Iliade et l'Odyssée, qui ont inauguré la littérature occidentale.
Ces oeuvres, quels qu'en soient les auteurs - donnons-leur, par convention, le nom d'Homère -, relèvent du divertissement. Un poète jouait de la cithare en psalmodiant des vers harmonieux et rythmés devant des auditeurs qui oubliaient pour un temps leurs préoccupations. Il leur racontait des histoires, vraisemblables ou non, qui les captivaient, les émouvaient ou les faisaient rire.
Se demander ce que ces récits, comme on le fait généralement, peuvent avoir d'historique, semble incertain et sans réel intérêt. C'est pouruqoi Jean Soler prend le parti de traiter l'Iliade et l'Odyssée comme des fictions littéraires qui nous parlent encore, après avoir passionné les Grecs pendant mille ans et s'être diffusées dans l'espace méditerranéen, jusqu'à ce que le dieu supposé unique évince tous ses concurrents.
Même si ces épopées ne poursuivent aucun but didactique, elles transmettent la vision du monde et les valeurs du peuple qui les a conçues. C'est cette vision, ce sont ces valeurs que Jean Soler se propose de restituer ici.
Tout au long de cet entretien, Jean-Vernant nous livre directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel il s'est attaché et dont la survie en chacun de nous semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire.
Ce dialogue permet à cet héritage de nous parvenir sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel.
La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, Jean-Pierre Vernant nous la fait entendre à nouveau aujourd'hui.
Qu'elle puisse encore longtemps résonner...
Frédéric Mariez, fondateur du "mouvement matricien" et anthropologue autodidacte indépendant, a effectué des travaux pour comprendre pourquoi le matriarcat était un système familial adopté par les anciennes civilisations organiques avant la naissance des états.
Grâce à ses recherches et à ses expériences individuelles comme son récent voyage en Chine chez les mosos (un peuple pratiquant encore le matriarcat), il explique les avantages de cette organisation familiale si spécifique.
Une émission loin des clichés et du discours traditionnel, qui remettra en cause nombre de préjugés sur la famille nucléaire.
Pour sortir de la violence, encore faut-il la comprendre. René Girard, professeur émérite à l’université de Stanford où il fit l’essentiel de sa carrière, tente, de livres en livres, de répondre à cette question.
Dans cet entretien, il s’explique tout à la fois sur son oeuvre et sur son dernier livre paru, "Achever Clausewitz", qui tente de comprendre ce phénomène comme montée aux extrêmes des rivalités mimétiques humaines.