Il n’y a pas de crise majeure du progrès dans la société post-moderne. Il n’y a qu’une crise du progressisme et une défaillance de la philosophie.
Philippe Nemo entend montrer que la perspective d’une poursuite de son aventure par l’humanité reste ouverte aujourd’hui autant que jamais. Mais à deux conditions : il faut premièrement que l’humanité moderne respecte les libertés intellectuelles, politiques et économiques qui ont permis les progrès passés, deuxièmement que l’idée philosophique du progrès, transformée en utopie irrationnelle par des idéologies de même inspiration, soit repensée selon les exigences de la raison.
4 jours seulement après les attentats du World Trade Center, Paul Ricoeur et Monique Canto-Sperber sont interrogés par Alain Finkielkraut sur le sens de cet événement tragique.
Que penser du terrorisme ? Peut-on penser l'acte kamikaze dans les termes de la philosophie morale ? Comment expliquer l'émergence de ce mal ? Et à qui en imputer la responsabilité ?
Auteur d’une oeuvre considérable, Jacques Ellul (1912-1994) est cependant resté dans l’ombre toute sa vie.
Critique de la modernité technique à l’époque des Trente Glorieuses, réticent à l’égard des utopies séculières, en dialogue exigeant avec le marxisme lorsque celui-ci, véritable "idéologie dominante", ne souffrait aucune mise en question, confessant sa foi chrétienne quand on ne parlait que de fin de la religion, il ne fit preuve d’aucune complaisance à l’endroit des modes intellectuelles et culturelles.
On le redécouvre aujourd’hui près de vingt ans après sa mort, en se disant qu’il avait peut-être eu tout simplement raison trop tôt, avant tout le monde.
Sa critique de la société technicienne rencontre un écho grandissant dans les milieux écologistes et décroissants, mais aussi auprès de nombre de nos contemporains soucieux de l’avenir de la planète et des générations futures.
Et c'est sa pensée prophétique que nous expose ici Frédéric Rognon.
L’affaire de l’Arche de Zoé a mis en évidence une sorte de nouvelle innocence bourrée de "bonnes" intentions. Sauver des enfants en les arrachant à leur milieu d’origine est devenu partie intégrante d’une logique de l’urgence qui fait fi de la réalité des situations et des peuples.
À quels effets délétères conduit une tel angélisme ? D’où vient cette interprétation de l’aide humanitaire ?
C’est en tant qu’helléniste que Jacqueline de Romilly s’exprime ici sur l’Europe.
Elle rappelle que la démocratie est née en Grèce mais aussi que plusieurs grands auteurs grecs ont critiqué cette conception. Elle nous rappelle la nécessité du "nomos", de la loi qui protège le faible et le défend contre les outrages et la violence.
Ces mots, enracinés dans une profondeur historique indispensable, sont offerts pour penser notre monde : à nous de les saisir pour mieux comprendre notre héritage et notre devenir.
Le "darwinisme social" de triste réputation est au fond une méprise complète quant à la signification des théories darwiniennes.
Dans "La seconde révolution darwinienne" Patrick Tort développait le concept d'effet réversif de l'évolution, qu'il reprend dans "L'Effet Darwin", et entreprend de montrer comment les principes de l'évolution ne sauraient être résumés en quelques slogans simplistes, en particulier lorsqu'on cherche à les appliquer aux sociétés humaines.
Le véritable darwinisme social est sans doute aux antipodes de ce qu'on a coutume de désigner ainsi.