Et si notre "conscience environnementale" planétaire contemporaine n'était pas si nouvelle que cela ? Et si ignorer les réflexivités environnementales des sociétés du passé nous pénalisait pour envisager l’avenir des bouleversements planétaires en cours ?
Depuis un demi-millénaire, la définition des richesses, des équilibres et des limites de la Terre, de son "bon usage", durable et rationnel, est un enjeu de pouvoir. Plutôt qu'un récit de "prise de conscience" progressive des altérations causées à la planète Terre, de récents travaux d'histoire environnementale ont mis en lumière l'ancienneté – et l'historicité – des réflexivités environnementales.
A mesure que l'Europe étendait son empire sur le monde, ses élites religieuses, politiques, économiques et savantes ont forgé des discours et des savoirs d'un "bon usage" de la Terre entière. Un seul exemple : de Christophe Colomb au Comte de Buffon, une théorie du changement climatique à grande échelle a participé à la légitimation du projet de prise de possession européenne de l'Amérique.
Après avoir esquissé les enjeux d'une telle histoire de la constitution de la Terre entière comme objet de savoir et de pouvoir, la communication de Christophe Bonneuil met l'accent sur un moment particulier de ce géopouvoir, celui de l' "âge des empires" de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.
Une communication qui s'inscrit dans le cadre des conférences "Comprendre et Agir", organisées par l'équipe de recherche STEEP.
Dans son récent livre Comme on nous parle, Jean-Paul Fitoussi, ancien président de l'Observatoire français des conjonctures économiques explique comment l'emprise de la novlangue a réduit le champ des solutions apportées aux problèmes de nos sociétés.
Le coronavirus a fait exploser ce carcan. On est passé de l'absolue nécessité de la rigueur budgétaire à l'absolue nécessité de la dette. Comment devons-nous comprendre ce retournement de situation ?
Inconnu du grand public avant d'être ministre, Emmanuel Macron est rapidement devenu un potentiel présidentiable. Pour beaucoup, il incarnait la jeunesse, l'audace et le sens de l'innovation qui manquaient à la classe politique actuelle.
Pourtant, derrière une modernité apparente, se trouve en réalité une vision régressive de l'économie, qui stigmatise les chômeurs, réduit les droits sociaux, divise les Français et fait fi de l'impératif environnemental.
En s'appuyant sur treize phrases "chocs" d'Emmanuel Macron, Frédéric Farah démonte un discours apparemment de bon sens et nous rappelle combien l'économie, loin d'être une science neutre, est bien politique.
Redonner ses lettres de noblesse au protectionnisme ! C’est la mission que s'est donné l'économiste Yves Perez.
Mis à l'index par une majorité de décideurs acquis au dogme du libre-échange, le protectionnisme est pourtant aujourd'hui dans tous les esprits, sinon dans les faits, comme en témoigne l'Amérique de Trump. Et avec la pandémie de covid-19, même les néolibéraux commencent à tourner casaque.
Dans son ouvrage Les vertus du protectionnisme, Yves Perez propose de redéfinir une stratégie économique et industrielle cohérente et pérenne.
Émission "Politique & Eco", animée par Pierre Bergerault.
C'est le n°184 d'Éléments qui est présenté dans la première partie d'émission, en compagnie de Fabien Niezgoda et de Pascal Eysseric. Le titre de son dossier principal, Surpopulation : le trop-plein, est sans équivoque : entre ceux qui choisissent d'ignorer la bombe P et les autres qui en tirent la stupéfiante conclusion que les Européens devraient cesser d'avoir des enfants, la rédaction du journal des idées nous propose une troisième voie.
Dans la seconde partie, l'économiste Guillaume Travers, après quelques réflexions sur l'avenir de la mondialisation après le Coronavirus, vient nous présenter son livre Économie médiévale et société féodale, synthèse lumineuse d'où il ressort que le Moyen Âge, trop souvent rejeté dans les âges obscurs, fut un temps de renouveau dont nous avons beaucoup à apprendre.
Émission "Libre journal de la nouvelle droite", animée par Thomas Hennetier.
La "compétitivité" est devenue omniprésente dans le discours public. Ce slogan ne s'applique plus exclusivement à des entreprises : les territoires, notamment les États-nations, doivent dorénavant être compétitifs. Ainsi, cette notion, inspirée par le vocabulaire managérial, a été transposée dans le discours de nos élus. Cette injonction à la performance s'applique à tous les aspects de la société et influence l'aménagement du territoire et la politique économique.
La "compétitivité territoriale" constitue un nouveau champ d'étude pour les géographes. Il s'agit d'une grille de lecture pour observer la mondialisation et son organisation hiérarchique des espaces productifs. La mise en concurrence des territoires induit une compétition généralisée entre entreprises mais aussi entre les systèmes sociaux, les fiscalités, les infrastructures et les salariés.
En appliquant le dogme de la concurrence à des entités géographiques (telles des agglomérations, des région ou des nations), la compétitivité modifie le sens du mot territoire : traditionnellement défini comme un espace borné par une frontière et chargé de culture, d'histoire et de sentiments, le territoire compétitif semble devenu un simple objet de compétition jaugé en fonction de son efficacité productive. L'étude géographique de la compétitivité permet donc d'appréhender l'espace planétaire grâce à des indices et des outils renouvelés. Elle révèle une vision standardisée, marchande et élitiste du monde.
Si l'idée de relocaliser la production est portée depuis longtemps par des intellectuels et des militants, elle a pris un nouvel élan dans la population à la faveur de la crise sanitaire.
Mais l'État peut-il retrouver un rôle de stratège sans reprendre en main le secteur-clé de l'énergie, ce qui entrerait en contradiction avec la logique de l'UE ?
Émission "Russeurope Express", animée par Jacques Sapir.
Ancien chef d'entreprise et militant écologiste de longue date, auteur de France, les années décisives, Laurent Ozon nous propose une analyse à chaud de la crise sanitaire que nous traversons.
Des thèses qui ne laisseront personne indifférent et qui nous forcent à réévaluer notre jugement quant à la sitution présente, aux actions entreprises par les pouvoirs publics, à notre marge de manoeuvre politique et à notre responsablité individuelle.
Émission "L'Echo des Canuts", animée par Roberto Fiorini.