Pourquoi des dizaines de milliers de musulmans se convertissent-ils pour devenir chrétiens ou témoins de Jéhovah ? Comment expliquer que la religion qui croît le plus vite dans le monde soit le pentecôtisme ? Pourquoi le salafisme, doctrine musulmane particulièrement austère, attire-t-il de jeunes Européens ? Pourquoi si peu de jeunes catholiques entrent-ils dans les séminaires alors qu'ils se pressent autour du pape lors des Journées mondiales de la jeunesse ? Comment se fait-il que les défenseurs de la tradition anglicane conservatrice soient aujourd'hui nigérians, ougandais ou kényans, alors que le primat de l'Église en Angleterre approuve l'usage de la charia pour les musulmans britanniques ? Pourquoi la Corée du Sud fournit-elle, proportionnellement, le plus grand nombre de missionnaires protestants dans le monde ? Comment peut-on être "juif pour Jésus" ? Comment se fait-il que le premier musulman et le bouddhiste élus au Congrès américain en 2006 soient tous les deux des Noirs convertis ?
La théorie du clash des civilisations, de S. Huntington, ne permet pas de comprendre de tels phénomènes. Car loin d'être l'expression d'identités culturelles traditionnelles, le revivalisme religieux est une conséquence de la mondialisation et de la crise des cultures.
La "sainte ignorance", c'est le mythe d'un pur religieux qui se construirait en dehors des cultures. Ce mythe anime les fondamentalismes modernes, en concurrence sur un marché des religions qui à la fois exacerbe leurs divergences et standardise leurs pratiques.
Après l'échec du communisme réellement existant et depuis l'avènement du règne de l'individualisme, l'idée de communauté semble un rêve brisé, une attente souvent comblée par les sursauts, réflexes ou replis identitaires. Sur quelles bases politiques, juridiques et esthétiques inventer un nouveau commun des hommes ?
A l'heure de la mondialisation et du capitalisme cognitif, Antonio Negri propose le concept de "multitudes" (Spinoza) pour penser l'internationalisation des luttes. Le "peuple", par essence enraciné, renverrait à une forme de lutte dépassée par l'histoire et le développement des échanges.
Il est intéressant de remarquer la haine qu'Antonio Negri porte à la forme politique de l'état-nation. C'est un fil conducteur pour comprendre sa pensée très populaire dans les milieux alter-mondialistes.
Une réflexion sur les conséquences désastreuses de la mondialisation du libre-échange, du recours à la dette comme antidote à la déflation salariale et à ses conséquences probables.
Un document remarquable, sachant qu'il a été produit en 2006, soit une année avant le début de la crise des subprimes.
Emission "Des sous... et des hommes".
La politique culturelle est un domaine d'intervention publique lourde : l'Etat et les collectivités consacrent des dotations importantes pour acheter sur les marchés de l'art et du spectacle dont les principales transactions sont conduites par des opérateurs marchands internationaux.
Cette intervention publique française se révèle pourtant particulièrement pernicieuse, notamment dans le domaine des arts plastiques: peinture, sculpture, gravure ... domaine où triomphe depuis trente ans le concept forgé de "l'art contemporain".
Un regard sur la crise par l'un des seuls économistes à avoir averti dès 2005 des conséquences probables d'une économie intégralement libre-échangiste.
Le remède protectionniste européen est également proposé comme alternative crédible au modèle actuellement en vigueur.
Emission "J'ai dû louper un épisode..." animée par Pascale Fourier.
La domination géopolitique des États-Unis est-elle constitutive d'un "empire américain" ? Faut-il comprendre les différentes formes de domination économique entre le Nord et le Sud dans les termes de l'anti-impérialisme d'autrefois ?
La question impériale ne cesse de travailler la conscience politique occidentale. Mais elle reste l'une des moins bien comprises de l'historiographie moderne.
Selon Henry Laurens, ses formulations théoriques les plus abouties sont venues des adversaires de l'impérialisme. Or leurs critiques ont souvent manqué leur cible.
C'est donc à une histoire de l'impérialisme et de ses dénonciations que nous convie l'historien au travers de cette conférence.
Cette intervention vise à mieux comprendre certains aspects du travail de Pierre Bourdieu ainsi que les relations qu’il entretenait avec d’autres disciplines que la sociologie.
Christian Laval tentra d'évoquer sa place parmi les théories sociologiques du politique, certains de ses objets politiques comme le néolibéralisme ou la politique éducative, ou les modalités de son engagement dans l’espace public.