Comment parler d'une décennie que nous avons connue ? Cela n'est pas simple, car nous y mettons de nos engagements, de nos souvenirs, de nos humeurs, de nos peines et de nos amours. D'ailleurs, qu’est-ce qu'une décennie ? Une période de dix ans bien sûr, mais quand la faire débuter ? Les spécialistes du calendrier diront : le 1er janvier 1991. Les historiens, eux, parlerons sans doute du 9 novembre 1989, quand tombe le mur de Berlin. Quand finit-elle ? Sans doute avec l'effondrement de deux tours, le 11 septembre 2001.
Entre ces deux dates, comment saisir l'impalpable, l'air du temps ? Un temps à la fois proche et lointain : rendons-nous en 1990, de la fin de tout au commencement de quelque chose.
L'économiste hétérodoxe Jacques Sapir mène au fil de ses ouvrages une critique rigoureuse du libéralisme économique, de l'Union européenne et de la prétendue "monnaie unique".
Il avait publié en 2011 un livre consacré à la démondialisation qui annonçait ce que nous sommes en train de vivre aujourd'hui : la fin du mythe du marché mondialisé et la crise de la globalisation financière.
La montée en puissance de la Chine, la nouvelle politique américaine rudement exprimée par Donald Trump, poursuivie après lui, et le Brexit dessinent une nouvelle configuration du monde dans laquelle l'Union européenne libre-échangiste et austéritaire fait désormais figure d'anomalie...
La dialectique terre/mer est un classique des études géopolitiques. Mais Yan Giron va beaucoup plus loin dans ses travaux en montrant la complémentarité entre la terre et la mer, l'importance de la pêche dans l'édification de la puissance et l'arrivée de nouvelles menaces, comme les cyber attaques et la piraterie.
Un point de vue essentiel pour comprendre l'enjeu majeur de la puissance maritime et ses implications pour la France.
Un entretien mené par Jean-Baptiste Noé.
Par delà l'actualité, Pierre-Yves Rougeyron et Georges Kuzmanovic nous livrent leurs vues sur la société française, la géopolitique, et les raisons de leur combat.
Tous deux souverainistes de longues dates, leur positionnement politique n'entrave pas le dialogue. Une initiative qui favorise le débat et la compréhension mutuelle entre les souverainistes de tous bords.
- 0'00'00 : Présentation
- 0'06'50 : Fractures Françaises
- 0'44'50 : La France et le Monde
- 1'14'38 : Pourquoi Combattre ?
- 1'40'55 : Si la France était un livre
Très présente dans les débats publics actuels, la mondialisation est envisagée avant tout dans son sens économique de libéralisation des échanges de biens, de personnes et d’informations. Mais elle peut être pensée de manière bien plus large et sur le temps long, les contacts entre les différentes parties de la planète, qu’ils soient économiques, politiques, culturels ou religieux ayant façonné l'histoire des sociétés.
Comment les sociétés religieuses ont-elles contribué à représenter le monde et à maîtriser leurs territoires ? Comment penser les changements d’échelles, l'articulation des particularismes au monde global, l'adaptation du local à l'universel ?
Une conférence organisée par l'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman et qui prend place dans le cycle "L'Islam dans les mondialisations".
"On ne rit pas de l'Art Contemporain !" Le public le sait bien. Cela ne se fait pas. On passerait pour un beauf, ou pire : pour un nazi ! Depuis plus de trente ans, on est respectueux
de l'AC, on est plein de componction, d'admiration ébahie. On s'incline devant sa haute moralité politique, sa "mission critique", son dérangement salvateur.
Eh bien non ! Nicole Esterolle n'est pas dupe. Ses travaux, pleins d'informations rares et précises, arrivent à point nommé pour parachever la levée de l'omerta sur cette anomalie historique qu'est l'art dit contemporain et pour favoriser le retour au sens élémentaire et au droit commun, dans un domaine ou Père Ubu était devenu le roi, entouré de ses innombrables bouffons du financial art.
Oui, l'art dit contemporain est une gigantesque bouffonnerie, dont les malheureuses victimes sont les artistes de l'intériorité et du contenu sensible, et dont les heureux bénéficiaires
sont les artistes de l'extériorité spectaculaire, du paraître, du contenant, de la posture et de l'imposture. Sans compter les financiers qui en profitent !
Émission "Artracaille", animée par Gaillot.
Né en 1940 à Paris dans un milieu bourgeois, Régis Debray rechigne à parler de lui à l'oral. Il n'a rien à dire sur son enfance et sa vie, annonce-t-il, a commencé à l'âge de 16 ans. Au cours de ces mémoires improvisées, il s'attarde sur sa jeunesse révolutionnaire en Bolivie, où il fut fait prisonnier, et revient sur son rôle de conseiller diplomatique de François Mitterrand. Il évoque ses enthousiasmes, et ce qu'il appelle ses bévues avant de revenir longuement sur les concepts de civilisation, de nation et de sacré, tous trois au coeur de sa pensée politique.
Un entretien conduit par Philippe Petit.
En économie, il est courant de postuler que les processus sociaux sont le résultat des interactions individuelles. La société et le système économique sont ainsi perçus comme les conséquences de décisions rationnelles produites par le calcul des intérêts personnels.
D'un point de vue anthropologique, cette vision des rapports entre individus et société est extrêmement contestable. Elle néglige le rôle fondamental que jouent les structures sociales dans les comportements et même les performances économiques.
De fait, l'individu rationnel et conscient de ses intérêts relève davantage du mythe que d'un savoir scientifique. Plus fondamentalement, la pensée économique ne parvient pas à prendre en compte l'importance de la diversité des sociétés et propose bien souvent des modèles abstraits qui débouchent sur des recommandations politiques qui se heurtent à la réalité empirique des structures sociales et des sociétés dans lesquelles elles sont mises en œuvre.